Arzon. Les sculptures en morta de Philippe Nerrière sont à découvrir en octobre au Moulin de Pen Castel

Philippe Nerrière

Le salon d’expositions Le Moulin de Pen Castel, à Arzon dans le Morbihan, accueillera les réalisations de l’artiste Philippe Nerrière faites à partir du morta, bois ancestral en cours de fossilisation, du mercredi 2 au jeudi 31 octobre 2024.

 Philippe Nerrière

Le morta est ce bois de chêne en cours de fossilisation, surnommé « l’or noir de Brière ». On le trouve dans le parc naturel de la Grande Brière, près de Nantes en Loire Atlantique, qui abrite l’un des plus grands marais de France, un  paradis naturel à la lisière de l’Océan Atlantique. Le morta noir, ce trésor caché du marais extrait de la tourbe, est employé comme matériau de construction, en bois de charpente. Il est aussi utilisé pour confectionner des manches de couteaux, des stylos, des pipes et des bijoux. Une fois poli, le morta noir présente un aspect très esthétique qui ressemble à de l’ébène ! Il peut aussi être utilisé en bois de chauffage. 

Philippe Nerrière fait du morta des œuvres d’art. Il part régulièrement en quête de ce bois mort dans le marais du parc de la Brière. En l’observant, il imagine déjà l’œuvre qui en sortira. Déjà créé par la nature à l’état brut et dépouillé de sa tourbe, le morta sera mise en valeur par le sculpteur : un accord parfait entre la liberté d’une nature puissante et une vision symbolique de nos racines…

Philippe Nerrière récolte le morta en automne, quand le marais est sec. Les troncs d’arbres dépassent de la terre de seulement quelques centimètres. Il arrive que le tronc soit de grandes dimensions : parfois jusqu’à cinq ou dix mètres avec un poids de deux tonnes et souvent enfoui à plus d’un mètre du sol ; il est alors nécessaire de le découper sur place pour ramener les morceaux dans l’atelier.

Une fois extrait, suivant un choix par esthétisme, le morta est nettoyé. Philippe Nerrière a besoin d’une année ou deux avant de pouvoir travailler le bois. Il faut que ce dernier sèche, tranquillement pour qu’il devienne dur. Les troncs sont alors débités en lames d’exception, poncés, sablés, pour construire des tableaux, des totems composés de nuances de noirs et marrons, doux et rugueux à la fois. La tâche est délicate car le bois se fissure très vite.

  •  Philippe Nerrière
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 Dans son atelier, Philippe Nerrière confectionne aussi toutes sortes d’objets du quotidien et leur donne une certaine noblesse : du petit mobilier, des lampes, des miroirs, des stylos, des tires-bouchons, des rasoirs, des blaireaux, etc. Il a besoin en moyenne d’une trentaine de manipulations pour faire un rasoir ! Toutes ses réalisations sont uniques, faites en bois millénaire complété par du bronze pour les parties techniques. 

Philippe Nerrière a crée des tableaux spécialement pour le centre culturel La Passerelle de La Gacilly (56), qui représentent des couchers de soleil réalisés en morta noir ou en chêne marron avec parfois du bleu ajouté afin d’apporter une touche de modernité. 

On trouve du morta ailleurs en France : en Vendée et dans la Somme. Le morta briéron est cependant reconnu pour la qualité de sa teinte et ses couleurs : le noir intense, mais aussi du morto rouge, plus rare et qui provient des bouleaux et des merisiers.

Portrait de l’artiste

Philippe Nerrière est né à Clisson (44). Aujourd’hui, il est installé à Guérande (44). Voyageur inspiré et chercheur insatiable, il est toujours en quête de nouveautés à travers la Loire-Atlantique, la Vendée et la Bretagne. Jusqu’à l’âge de 55 ans, il travaillait dans l’informatique avant de changer d’orientation et de se lancer dans l’artisanat, quand il est venu s’installer à Guérande en 2019. Il découvre le morta issu d’une forêt de chênes en Brière, vieille de 5 000 ans et noyée il y a plus de 3 000 ans suite à un glissement de terrain. Privé d’oxygène, le bois s’est minéralisé et a perduré jusqu’à notre époque. Une idée germe alors dans la tête de Philippe Nerrière et le conduit vers la découverte de ce chêne noir : le morta dans la tourbe de Brière…

Aujourd’hui, Philippe Nerrière est chercheur, artiste et créateur ! Il fait vivre au public, venu découvrir ses créations, une émotion dans un esprit bouillonnant de liberté 

Philippe Nerrière

Le Moulin de Pen Castel : un site touristique à lui seul

Le moulin à marée est une propriété seigneuriale qui a été construite au début du XII e siècle. Sa construction est soignée avec une quantité inhabituelle de décorations telles que les frontons des lucarnes, les modillons en façade et les sculptures des cheminées. En 1380, le duc de Bretagne Jean de Montfort IV, qui souhaite compléter le château de l’Hermine à Vannes, demande aux moines de Rhuys de lui céder le moulin de la porte Poterne de Vannes en échange du moulin ducal de Pen Castel d’Arzon. Les moines acceptent, mais au cours de la Révolution française, ils sont chassés du moulin de Pen Castel. Le moulin sera restauré une fois revenu dans le giron de l’église lors de l’union de l’abbaye avec le diocèse de Vannes. Au XIXe,  il est vendu à un particulier qui lui construit une extension. Le moulin reprend son activité : on y broie de la farine, de l’avoine et du froment jusqu’en 1921, date à laquelle les minoteries industrielles et les concasseuses ont raison de son activité ! La roue et les engrenages sont vendues en 1930. Le moulin change d’activité : après avoir broyé des céréales, il devient une pêcherie jusqu’en 1945, puis un restaurant en 1950, réputé pour ses palourdes farcies et pour son homard à l’armoricaine qui font sa renommée. Puis après avoir été un certain temps une crêperie, il devient une discothèque dans les années 1970. Le Conseil général du Morbihan achète le moulin de Pen Castel en 2007 et la commune d’Arzon entreprend un grand chantier de rénovation, avec notamment les passages d’eau qui sont recouvert de plaques de verre permettant de les admirer et une charpente mise en valeur par un nouvel éclairage : l’objectif est de faire de ce patrimoine historique, ce qu’il est aujourd’hui : un lieu d’expositions culturelles et de concerts

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INFOS PRATIQUES

Exposition des œuvres de Philippe Nerrière, au Moulin de Pen castel, rue de Keravello à Arzon (56), du mercredi 2 au jeudi 31 octobre 2024. Entrée gratuite pour tous

Horaires :
Du mercredi au samedi de 14 h à 18 h
Les dimanche 20 et 27 octobre : de 14h à 18h 
fermeture exceptionnelle le vendredi 11 et le samedi 12 octobre

Contact : site internet – 02 97 53 88 06

Philippe Nerrière : 06 11 30 05 95 et nerriere.philippe@wanadoo.fr

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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