Octobre est le premier mois de l’automne. Une saison qui donne envie de se lover dans la douceur. Et la littérature semble se mettre au diapason avec plusieurs romans de tonalité plutôt « feel good ».
Ainsi, au rayon littérature française, vous retrouverez Raphaëlle Giordano avec Et ils vécurent heureux malgré tous leurs enfants (Récamier, 17 octobre 2024). L’auteure aborde ici au travers du témoignage de plusieurs familles, la charge mentale que représente le rôle de mère.
Peut-être un peu en marge de son registre habituel, Gilles Legardinier propose une histoire d’énigme et de malédiction dans un village perdu de la côte écossaise. J’ai commencé par mourir (Flammarion, 2 octobre 2024) tente de répondre à deux questions existentielles : qui sommes-nous au fond, et que valons-nous réellement quand la tempête se déchaîne ? (feuilleter)
Baptiste Beaulieu signe avec Tous les silences ne font pas le même bruit (L’Iconoclaste, 3 octobre 2024) un roman bouleversant sur un jeune homosexuel. Avec son regard, nous affrontons les préjugés, le harcèlement, la mise à l’écart et les silences qu’il doit affronter. (feuilleter)
Beaucoup plus sombre et parfois polémique, Edouard Louis revient sur L’effondrement (Seuil, 4 octobre 2024) de son frère. Grand rêveur coincé dans un monde ouvrier qui le bride, il n’a pu réaliser aucun de ses rêves. Incapable de fuir sa vie, il sombre dans les vices du jeu et de l’alcool. Une spirale dangereuse qui conduit au drame. (feuilleter)
Pour la première fois, Delphine de Vigan (Les enfants sont rois, 2021) se lance dans le théâtre avec Les figurants (Gallimard, 3 octobre 2024). En transposant un plateau de tournage sur une scène de théâtre, elle donne la parole aux travailleurs de l’ombre. (feuilleter)
À noter aussi, le retour de deux grands auteurs français. Marc Dugain (La Volonté, 2021 ; Tsunami, 2023) met en scène un curieux personnage, écrivain ou espion, qui enquête sur la tragédie du sous-marin Koursk. L’avion, Poutine, l’Amérique…et moi (Albin Michel, 9 octobre 2024) creuse la question de l’amour et de l’amitié tandis que s’affrontent les deux blocs. (extrait)
Daniel Pennac, auteur de la saga des Malaussène, reprend la vie de certains de ses personnages. Et notamment celle du redoutable Pépère. En nous ouvrant les portes de son atelier, il nous révèle ses sources d’inspiration. Mon assassin (Gallimard, 3 octobre 2024) est un livre incontournable pour les fans de l’auteur. (extrait sur le site)
En littérature étrangère, Douglas Kennedy continue son exploration de l’Amérique avec Ailleurs, chez moi (Belfond, 3 octobre 2024, traduit par Chloe Royer). Dans ce roman, il s’interroge sur le grand mystère de l’âme américaine. Être américain, c’est quoi ? Un voyage passionnant entre le New-York d’après-guerre, le trumpisme d’une petite ville texane, les souvenirs d’enfance appelant les notes de jazz et les films culte. Un voyage biographique au coeur des USA.
Mille et une roses sauvages (Paulsen, 3 octobre 2024, traduit par Emmanuelle Guez) est un roman somptueux perché sur le toit du monde. Dans un hameau isolé dans les montagnes du Karakoram, le chef du village recueille un étranger entre la vie et la mort. Personne ne prend au sérieux les prémonitions du simple d’esprit qui annonce une catastrophe imminente. Et pourtant, une vague de calamités s’abat sur les villageois. Dans un style incantatoire, Feryal Ali-Gauhar donne voix aux montagnes et à ceux qui les peuplent… (extrait sur le site)
Le choix est vaste en littérature noire. Harlan Coben (Méfie-toi, 3 octobre 2024, Belfond, traduit par Roxane Amini), Donato Carrisi (L’éducation des papillons, 3 octobre 2024, Calman-Levy, traduit par Anaïs Bouteille-Bokobza), Ragnar Jonasson (La mort en blanc, La Martinière, 4 octobre 2024, traduit par Jean-Christophe Salaün), Paula Hawkins (L’heure bleue, Sonatine, 10 octobre 2024, traduit par Pierre Szczeciner et Corinne Daniellot) et Maxime Chattam (Prime time, 30 octobre 2024).
Mais arrêtons-nous sur un huis-clos carcéral impitoyable. Les extradées (Rosie & Wolfe, 3 octobre 2024) est le nouveau roman de Nicolas Feuz. Une adolescente victime de harcèlement sur les réseaux sociaux se suicide. Le même jour, sa meilleure amie disparaît. Au même moment dans une prison de la région, cinq détenues sont extradées. Le procureur Norbert Jemsen tente de trouver un lien entre ces événements. Un dénouement époustouflant.
Piergiorigio Pulixi se lance dans une nouvelle série autour de la littérature policière. La librairie des chats noirs (Gallmeister, 3 octobre 2024, traduit par Anatole Pons-Remaux) met en scène un groupe d’enquêteurs éclectiques piloté par Marzio, le propriétaire d’une petite librairie de Cagliari. Un an plus tôt, avec un prêtre, une femme à la retraite, un vieux dandy et une jeune gothique, il avait aidé la police à résoudre une affaire très complexe. Pourront-ils trouver qui, cette fois, est cet assassin sadique qui oblige ses proies à commettre des crimes odieux ?
Avant d’aborder la rubrique sur les nouveautés en format poche, j’aimerais attirer votre attention sur deux beaux albums jeunesse particulièrement inspirants. Tout d’abord, le nouvel album de Benjamin Lacombe, Monsieur le lapin blanc (Éditions Margot, 4 octobre 2024) . Toujours dans le monde d’Alice aux pays des merveilles, cet album met en lumière l’anticonformisme et la nécessité de suivre son propre rythme pour trouver sa place dans le monde.
Le petit garçon, le buffle et le lapin (Éditions Guy Tredaniel, 3 octobre 2024) de Régina Linke est une fable illustrée inspirée par des milliers d’années de pensée chinoise. Elle raconte l’histoire d’un jeune garçon qui explore les nombreuses façons de donner un sens au quotidien et d’y trouver de la joie.
En littérature française et version poche, Philippe Forest imagine la rencontre entre le peintre Graham Sutherland et Winston Churchill. En 1954, le peintre se voit confier la réalisation d’un portrait du premier ministre. Quand le tableau est dévoilé, c’est la stupeur. Drame ou comédie sur le face à face shakespearien de deux grands hommes.
Cormac McCarthy est revenu sur la scène littéraire avec Le passager, une parabole sur le déracinement de l’homme moderne. Ce roman traduit par Serge Chauvin paraît en version poche aux éditions Points.
Jacques Saussey est dans l’actualité littéraire avec son nouveau roman Le seul coupable (Fleuve noir, 10 octobre 2024) mais vous pouvez aussi le retrouver au rayon Poche avec Ce qu’il faut de haine (Pocket, 10 octobre 2024). Lors de son jogging, Alice est confronté à un macabre tableau. Les enquêteurs font de glaçantes découvertes. Hantée par les images du cadavre, Alice a besoin de savoir. Quitte à attirer l’attention de l’assassin. Un thriller addictif.