Vienne 1938 : après la Nuit de Cristal et le meurtre de son père par les nazis, Ferry Tobler, un adolescent juif, fuit l’Autriche. Avec un laissez-passer difficilement acquis, il échoue à Prague. Là, Il y fait la connaissance de Gandhi, soldat allemand anti-nazi échappé de Dachau, et d’Alena, une tchèque chargée d’assister les réfugiés. Ensemble et avec d’autres immigrants juifs, ils parviennent jusqu’à Paris. Mais, sans papiers, ils sont arrêtés et internés par les autorités françaises dans le camp de rétention de Saint-Just-en-Chaussée. Profitant du chaos qui suit l’invasion allemande, ils s’échappent et tentent de rejoindre Marseille dans l’espoir de s’embarquer pour les Etats-Unis.
Cette trilogie retrace l’histoire d’un groupe de jeunes juifs durant la seconde guerre mondiale. Une fresque humaine, historique et romanesque qui confine au prodige. La mise en scène, conjuguant adroitement modernité et classicisme, ressemble à une démonstration mathématique qui définit à elle-seule ce qu’est le talent.
Loin d’un traitement commémoratif de cette sordide partie de l’histoire collective, Welcome to Vienna ne retient que des propos d’une vitalité rare au sein d’une histoire qui plonge ses racines dans la profondeur humaine. La vie qui s’y déroule s’installe dans le regard du spectateur qui a osé contempler cette captivante étrangeté. Le vécu des personnages et de l’époque est rendu avec sobriété, sans la moindre surcharge émotionnelle. L’époque déploie son caractère extraordinaire entre un conflit mondiale et un groupe de jeunes gens en prise avec des situations anodines. Les portraits se tissent subtilement en liens et en oppositions sans hésiter à intégrer des ingrédients du bonheur. La description s’opère ainsi dans une intelligence jouissive et communicative.
Hors du commun, hors du temps, hors de nous. Et pourtant si intime.