Ploërmel Morbihan. L’horloge astronomique de Frère Bernardin, une oeuvre unique qui se visite

Horloge astronomique Ploërmel

Il n’existe en France que sept horloges astronomiques. La seule que le public peut découvrir en Bretagne se trouve à Ploërmel dans le Morbihan. Elle a été réalisée par Frère Bernardin (1812-1876) qui appartenait à la congrégation des Frères de La Mennais de Ploërmel. La visite est gratuite chaque jour.

La plus connue des horloges astronomiques française est celle de la cathédrale Notre Dame de Strasbourg (67). Chef d’œuvre de la Renaissance avec ses automates en mouvements, elle jouit d’une réputation universelle. Il existe six autres horloges astronomiques dans notre pays : à Lyon (69), à Beauvais (60), à Chartres (28), à Besançon (25), à Bourges (18), à Saint-Omer (14) et à Ploërmel (56) en Bretagne.

A la cathédrale de Strasbourg

À Ploërmel, l’horloge astronomique repose sur un mécanisme complexe. En plus du rôle d’une horloge ordinaire, elle comporte dix cadrans en couleurs qui indiquent :

1er cadran : l’heure solaire (heures, minutes et secondes) ; 2e cadran : la date et les jours de la semaine ; 3e cadran : une carte du ciel avec le calendrier lunaire : les 4 phases de la lune, les mois, les saisons et la position du soleil dans le zodiaque et les signes astrologiques ; 4e cadran : les mouvements du soleil, avec les levers et les couchers de l’astre ; 5e et 6e cadrans :  les heures dans chaque continent avec l’hémisphère nord pour le 5e cadran et l’hémisphère sud pour le 6e cadran ; 7e cadran : les solstices de juin et de décembre, les positions du soleil et de la lune vues de la terre ; 8e et 9e cadrans : les positions de la voûte étoilée visibles de Ploërmel ; le 10e cadran compte 3 aiguilles : la jaune pour la position de l’ascension droite et la déclinaison du soleil ; la blanche indique les années : tour du cadran en un siècle et l’aiguille noire marque le nombre de siècles : un  tour du cadran en 1000 ans. 

Cependant, le système solaire ne comporte que 7 planètes, car à cette époque Neptune est seulement en cours de découverte. L’horloge astronomique de Frère Bernardin sonne toutes les heures, les quarts d’heure, et l’angélus à l’heure solaire : à 6 h – 12 h – 18 h.

Frère Bernardin est né Gabriel Morin le 5 juillet 1812 à Guer dans le Morbihan. Ses parents : Mathurin Morin et Jeanne née Guiblin tiennent le Moulin de Boscher.  Enfant, Gabriel Morin est timide. Il fréquente l’école de Malestroit et se révèle très vite doué pour les études. A l’âge de 15 ans, il souhaite devenir instituteur. Il entre en études à la Congrégation des Frères de Ploërmel et en 1828 il reçoit de la part du fondateur, Jean-Marie La Mennais, le nom de Frère Bernardin. D’abord surveillant à Tréguier (22), il est ensuite nommé à Ploubalay, toujours dans les Côtes du Nord (Côtes d’Armor), pour diriger l’école. C’est là qu’il rencontre le grand scientifique Jean-Joseph Querret (1783-1839), qui lui donne des leçons de mathématiques et des cours d’astronomie. Frère Bernardin devient son plus brillant élève. Il contemple passionnément le ciel et les étoiles du haut d’un échafaudage d’une construction abandonnée, qui lui sert d’observatoire à Saint-Enogat (35). En outre, il continue ses études.

Il rentre à Ploërmel en 1837 et devient professeur de mathématiques, parmi les Frères de La Mennais. En 1850, il a 38 ans quand il entreprend en compagnie de ses élèves un immense projet : la construction d’une horloge astronomique. Au départ, il s’agit d’un objectif purement pédagogique pour illustrer et dispenser ses cours à ses élèves. Après de longs et savants calculs, il fabrique chaque pièce une à une. La réalisation va perdurer cinq années et devenir une œuvre exceptionnelle.  Frère Bernardin installe 200 rouages dentés en laiton, qu’il taille lui-même au couteau. Par contre, il confie la réalisation les 1200 pièces d’engrenage en laiton à des frères artisans.

Malade de la tuberculose, le frère Bernardin s’éteint le 13 décembre 1876 dans sa 64 e année. Le Supérieur général écrit Frère Bernardin ne fut point un homme ordinaire : c’était un savant dont la modestie égalait le mérite.

L’horloge astronomique est achevée en mai 1855. Elle est classée monument historique depuis 1982. Conservée dans un kiosque octogonal de verre depuis 1895 au sein de la cour de la Communauté des Frères à Ploërmel, elle reçoit chaque année 30 000 visiteurs. Parmi eux, 4000 scolaires se pressent pour découvrir le planétaire à travers l’horloge astronomique.

Infos pratiques

L’horloge astronomique, place la Mennais à Ploërmel (56) se visite gratuitement tous les jours de l’année de 9h à 19h.

En visite libre : le public y accède en franchissant un porche indiqué par fléchage. Une vidéo multilingue d’une durée de 8 minutes est proposée en 3D. Elle explique la conception et le fonctionnement de l’horloge astronomique

Des visites guidées sont possibles sur demande, avec le plus souvent, le plus fidèle des guides : le frère Arsène

​Contact : 02 97 74 06 67

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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