La rentrée littéraire 2018 a bel et bien commencé avec une première vague de livres durant la seconde quinzaine d’août et déjà quelques prix, notamment pour des primo-romancières fort remarquées.
Adeline Dieudonné a décroché le Prix Première Plume 2018 pour son roman La vraie vie (Editions de l’Iconoclaste, 29 août 2018) et Estelle Sarah-Bulle est lauréate 2018 du Prix Stanislas pour son livre Là où les chiens aboient par la queue (Liana Levi, 23 août 2108). Les deux auteures font partie aux côtés de deux autres primo-romancières, Inès Bayard (Le malheur du bas, Albin Michel) et Meryem Alaoui (La vérité sort de la bouche du cheval, Gallimard), des quatre finalistes pour le Prix du Roman Fnac 2018.
LA VRAIE VIE D’ADELINE DIEUDONNÉ FAIT COULER BEAUCOUP D’ENCRE
Mais venons-en aux parutions très attendues de septembre, essentiellement en littérature étrangère.
Après Sur cette terre comme au ciel, couronné par le Prix du Premier Roman Etranger en 2016, Davide Enia, dramaturge italien revient avec un roman littéraire et poétique issu de son enquête sur l’île de Lampedusa : La loi de la mer (Albin Michel, 5 septembre 2018). Un récit profondément humain : l’histoire intime du rapprochement d’un père et d’un fils face à la douleur collective en ce lieu de la Méditerranée.
Avec J’ai couru vers le Nil (Actes Sud, 5 septembre 2018), Alaa El Aswany met en scène plusieurs personnages dont la destinée bascule dans un pays en pleine mobilisation populaire. Espoir, désir, hypocrisie, répression, l’auteur illustre ici l’histoire récente de l’Egypte. Profitons de ce roman, encore aujourd’hui interdit en Egypte…
La communication entre les arbres, on en parle beaucoup. L’écrivain américain, Richard Powers en a fait le sujet de son dernier livre. L’arbre monde (Cherche Midi, 6 septembre 2018) redonne à la nature sa place essentielle. Autour de Pat Westerford, botaniste, nous suivons le destin de neuf personnes entraînées vers la Californie où un séquoia est menacé de destruction. Un vaste sujet sur nos liens avec la nature.
On se souvient toujours avec tendresse de sa première histoire d’amour, surtout des années plus tard lorsque l’âge polit les souvenirs. Dans un style et une ambiance très anglais, Julian Barnes nous livre La seule histoire (Mercure de France, 6 septembre 2018) de Paul, un homme vieillissant qui a dix-neuf ans a connu une belle histoire d’amour avec une femme mariée de quarante-huit ans. Ce premier amour qui va de la légèreté au tragique détermine toute la vie du narrateur. Paul s’en souvient avec mélancolie et interrogations.
Côté romans noirs, mon choix se porte sur le dernier livre de Joseph Kanon, Moscou 61 (Seuil, 13 septembre 2018). Printemps 1961, en pleine guerre froide, Simon, éditeur rejoint à Moscou, son frère devenu un espion soviétique après la guerre d’Espagne, pour finaliser la rédaction de ses mémoires. Confession ou manipulation, les deux frères que tout oppose se livre un face à face redoutable.