La Chaise-Dieu. Robert Doisneau, avec ses doigts plein d’encre, expose à l’Abbaye

Robert Doisneau

Le parcours de visite que propose l’Abbaye de La Chaise-Dieu, dans le département de la Haute-Loire, repose sur une exposition temporaire composée de trente photographies originales de Robert Doisneau (1912-1994) réalisées après la Seconde Guerre mondiale. Jusqu’au 29 septembre 2024, Les doigts plein d’encre abordent la thématique de l’enfance et de l’école.

Robert Doisneau
Robert Doisneau

De 1851 à 1990, l’abbaye de La Chaise-Dieu a accueilli une école pendant de nombreuses années. Le cloître servait alors de cour de récréation. Elle propose aujourd’hui de découvrir les célèbres photographies de Robert Doisneau sur le thème, justement, de l’école. Une scénographie originale a été construite en partenariat avec les structures socio-éducatives de la commune (l’IME, le collège, les écoles, les résidents de la maison de retraite, le centre de loisirs) ; les habitants de La Chaise-Dieu ; les photographes Raphaël Odin, Marie Chaloyard ; le plasticien Maxime Rizza ; et avec à la tête du projet :  Diane Blanchet, guide conférencière et assistante de médiation patrimoniale et culturelle.

Pour réaliser cette exposition, les organisateurs ont pris contact avec l’Atelier Robert Doisneau à Paris et avec les filles du photographe ; et pour créer l’ambiance de l’époque dans les salles d’exposition, des bancs d’école et des pupitres ont été prêtées par le musée du Monastier-sur-Gazeille (43), par l’Ecole 1900 de Saint-Martin-des-Olmes (63) et l’école de Montclard (43): ils invitent les visiteurs à se poser pour prendre le temps de la méditation devant les œuvres de Robert Doisneau.

Le photographe Robert Doisneau a choisi de mettre en valeur à travers sa série de photographies intitulée  Les doigts pleins d’encre, ceux que la société des années 50 ne considérait que bien peu ! Le célèbre photographe pose lui un regard à la fois tendre et aiguisé sur les gosses de Paris, les galopins, les écoliers des années 1950. Quelques photos datent aussi des années 1930. Doisneau pratiquait la technique baptisée de la poursuite : quand il repérait une bande de gamins, il commençait à les photographier, puis les suivait et les prenait en photo en les accompagnant… Parmi les clichés les plus connus, il y a La Pendule ; le Porte-plume ; le Calcul mental ; Au tableau ; Le Doigt levé; L’harmonica.

« L’adulte n’est-il pas un enfant avec de l’expérience et n’est-ce pas de ces années que nous forgeons notre rapport au monde et aux autres ? », Robert Doisneau.

Le public parcourt le départ à l’école, la classe, arpente la cour de récréation puis la rue, découvre les jeux des enfants. Il suit les pas du célèbre photographe qui les guide à comprendre comment la lumière se fixe sur le papier pour révéler l’image…

  • Robert Doisneau
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Des ateliers, des conférences et des projections de documentaires sont également au programme. Jeudi 12 septembre de 18h à 20h, la plasticienne et photographe contemporaine Évelyne Coutas donnera une conférence en proposant une découverte en profondeur de l’artiste et une mise en perspective de son œuvre. Elle révèlera le parcours de Robert Doisneau qui n’a jamais cessé d’interroger le rapport aux enfants comme une métaphore efficace d’un monde éphémère : son terrain de jeu favori ! Ce sont les échanges dans les années 80, avec des artistes tels que Robert Doisneau, qui ont incité à introduire la photographie dans la pratique artistique de Evelyne Coutas.

Portrait du photographe

Robert Doisneau est né le 14 avril 1912 à Gentilly, dans le Val de Marne, au sein d’une famille bourgeoise. Il est élevé par sa tante suite aux décès de ses parents. Dès l’âge de 13 ans, il commence à étudier les arts graphiques à l’école Estienne dans le 13e arrondissement de Paris. Il obtient son diplôme de graveur et de lithographe en 1929 et un an plus tard, il commence  sa carrière professionnelle à l’Atelier Ullmann en qualité de photographe publicitaire.

En 1932, Robert Doisneau vend son premier reportage photographique diffusé dans le quotidien illustré l’Excelsior. En 1934 et pendant cinq années, il devient photographe industriel pour le constructeur automobile Renault à Boulogne-Billancourt (92).

En 1939, Robert Doisneau quitte l’entreprise Renault pour devenir photographe indépendant. Après la guerre, Il réalise de nombreux reportages photographiques sur des sujets divers : le Paris populaire, la vie des parisiens ! Robert Doisneau aimait travailler sur Paris, dans ses faubourgs auprès des artisans, des bistrots, des clochards, des gamins des rues, des bateleurs, et aussi auprès des amoureux : sa célèbre photographie  Le Baiser de l’hôtel de ville a fait le tour de monde !

Robert Doisneau
Robert Doisneau, Hôtel de Ville de Paris, 1950

Il enregistra pendant près d’un demi-siècle des milliers de portraits du petit peuple de Paris. Mais Robert Doisneau a aussi immortalisé la province et l’étranger : il a réalisé des sujets sur l’URSS, les États-Unis, la Yougoslavie, au Japon, etc. Ses reportages ont été publiés dans les magazines : Life, Paris Match, Réalités, Point de Vue, Regards… 

Doisneau était un passant ordinaire : patient, il conservait toujours une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Il guettait l’anecdote, la petite histoire. Ses photos sont empreintes tantôt d’humour, de nostalgie, d’ironie et de tendresse…

L’œuvre de Robert Doisneau, considéré comme étant l’un des photographes humanistes  français les plus populaires d’après-guerre, a été couronnée par de nombreux prix : prix Kodak en 1947 ; prix Niepce en 1956 ; Grand prix national de la Photographie en 1983 ; prix Balzac en 1986.

Robert Doisneau décède le 1er avril 1994 à Montrouge (92) des suites d’une pancréatite aiguë : il allait fêter ses 82 ans. Il est enterré à Raizeux dans les Yvelines aux côtés de son épouse Pierrette, partie six mois plus tôt. Robert Doisneau a laissé derrière lui quelque 450 000 négatifs qui racontent son époque avec un amusement tendre et bienveillant…

Robert Doisneau

L’exposition temporaire raconte aussi un bout d’histoire de la commune de La Chaise-Dieu. Le parcours de visite met en valeur près de 1000 ans d’histoire de l’abbaye avec ses nombreuses richesses. Il invite à la découverte des quatorze tapisseries flamandes restaurées : véritable Trésor national… 

INFOS PRATIQUES

Jusqu’au 29 septembre 2024, exposition Les doigts plein d’encre du photographe Robert Doisneau à l’Abbaye de La Chaise-Dieu, salle Richelieu au 2ème étage de l’Aile de l’écho à La Chaise-Dieu (43)

Tarifs :
-droit d’entrée inclus dans le billet de visite du parcours muséographique : 10 € 
-visite exposition seule : 7 €

Visite guidée conférencière : du 2 au 29 septembre ainsi que les mercredis, jeudis, samedis et dimanches du 18 août au 1er septembre.

Contact au 04.71.00.01.16 et sur le site Internet

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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