La Préfecture d’Ille-et-Vilaine vient de sortir le bilan de la sécurité dans le département en 2020. Dans un contexte de crise sanitaire et de menace terroriste demeurant à un niveau élevé, les forces de sécurité intérieure et les services de secours ont été une nouvelle fois particulièrement mobilisés en 2020. Par leur action quotidienne, policiers, gendarmes, douaniers, pompiers, militaires de Sentinelle et personnels pénitentiaires ont permis de garantir la protection de tous les Bretilliens.
UNE BAISSE DE LA DÉLINQUANCE GÉNÉRALE : MALGRÉ UNE AUGMENTATION DES AVIP
En Ille-et-Vilaine, l’année 2020 est marquée par une baisse des faits de délinquance, liée notamment au contexte exceptionnel de la crise sanitaire et des périodes de confinement. Les atteintes aux biens enregistrent ainsi une baisse de – 16,3% des faits, à l’image de la tendance nationale (- 19%). En revanche, les atteintes volontaires à l’intégrité physique sont en forte hausse dans le département (+ 11,7%), alors qu’elles diminuent à l’échelle nationale (- 2,4%). Ces actes sont surtout des faits de violences sexuelles et de violences intra-familiales.
Focus : Confinement et violences intra-familiales
La crise sanitaire, marquée par deux périodes de confinement en 2020, a été un démultiplicateur pour les violences intra-familiales. En Ille-et-Vilaine, elles ont augmenté de 37,7%, contre 8,7% au niveau national. Ces actes, qui représentaient en 2019 34 % des faits de violence toutes catégories confondues, constituent en 2020 41% de ces faits.
L’augmentation sensible enregistrée en Ille-et-Vilaine s’explique notamment par une évolution du comportement de dépôt de plainte des victimes, liée aux mouvements de libération de la parole sur les réseaux sociaux, mais aussi à l’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services et l’action résolue des forces de l’ordre, en lien avec les parquets, à constater toutes les formes de violences intra-familiales.
Les mineurs non-accompagnés
Les périodes de confinement ont entraîné l’évolution des faits de délinquance commis par des mineurs non-accompagnés, notamment à Rennes. Ils représentaient ainsi 15,53% des 1 082 personnes interpellées en centre-ville de Rennes en 2020, soit 168 mis en cause.
Autres faits de délinquances
Ce chiffre traduit le fort engagement de services et découle du renforcement des effectifs ainsi que de leur présence accrue sur le terrain dans le cadre de la police de sécurité du quotidien.
Contrôle des mesures de lutte contre la covid-19 : Globalement bien respectées
Les mesures mises en place pour lutter contre la propagation du virus (confinement, couvre-feu, port du masque, fermeture de certains établissements, protocole sanitaire…) ont fait l’objet de contrôles quotidiens des forces de l’ordre.
LA RÉPONSE DE L’ÉTAT : ADAPTER SON ACTION ET RENFORCER LE TRAVAIL PARTENARIAL
La lutte contre les violences faites aux femmes
À la suite du Grenelle contre les violences conjugales, qui s’est achevé en novembre 2019, l’année 2020 a été marquée par le renforcement des dispositifs en Ille-et-Vilaine. La lutte contre les violences faites aux femmes constitue une priorité absolue, réaffirmée en Ille-et-Vilaine à travers le schéma directeur départemental de lutte contre les violences faites aux femmes 2020‑2022, initié par le préfet et les procureurs de Rennes et de Saint-Malo. Les 10 signataires et les 22 partenaires associés s’engagent ainsi en faveur de 31 mesures autour de :
• l’éducation à l’égalité femmes/hommes et la prévention des violences faites aux femmes
• la prise en compte de la victime
• la prise en compte des auteurs et la prévention de la récidive
• la prise en compte des enfants mineurs.
Dans ce cadre, il a été décidé d’intensifier le déploiement d’intervenants sociaux dans les commissariats et en gendarmerie (ISCG), pour accompagner, orienter les victimes et faciliter leur dépôt de plainte. Grâce à la mobilisation forte de l’État et du Conseil départemental, 3 nouveaux postes ont été créés en septembre 2020
L’Ille-et-Vilaine compte ainsi désormais 7 ISCG répartis sur l’ensemble du territoire pour une prise en charge de proximité des victimes de violences intrafamiliales, en zone urbaine comme dans les secteurs ruraux.
Le maillage territorial des structures d’écoute et d’accompagnement des femmes victimes de violences a également été renforcé, avec une augmentation de 36% des crédits dédiés à cette action. En matière d’hébergement, afin de compléter les dispositifs existants (31 places), l’État s’est engagé en 2020 à soutenir la création d’une maison relais de 12 places à Dinard (Ker Antonia), portée par la fondation Solacroup, afin de sécuriser, en lien avec le Département, le parcours des enfants et de prévenir les ruptures familiales.
Un centre de prise en charge des auteurs de violences couvrant les départements d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan a été mis en place. Ce dispositif diffus, porté par l’association Sauvegarde 56 et AIS35, est aujourd’hui pleinement opérationnel. Il a vocation à favoriser l’éviction des auteurs du domicile et les obligations de soins, de prévenir la récidive et de structurer une prise en charge complète des auteurs de violences.
La lutte contre les stupéfiants
Généralisée à l’ensemble du territoire national le 1er septembre 2020, l’amende forfaitaire délictuelle de 200€ pour usage de stupéfiants a été expérimentée à partir du 16 juin 2020 en Ille-et-Vilaine. Les deux parquets de Rennes et Saint-Malo ont adopté très rapidement des directives harmonisées quant aux produits et quantités donnant lieu à AFD : cannabis jusqu’à 50 grammes, cocaïne jusqu’à 5 grammes et ecstasy jusqu’à 5 cachets.
Au 31 décembre 2020, 534 amendes forfaitaires délictuelles ont été dressées en Ille-et-Vilaine.
Afin de démanteler les réseaux locaux de trafiquants, les effectifs du groupe dédié de la DDSP35 ont été renforcés et un groupe équivalent, armé de 6 enquêteurs, créé en zone gendarmerie. Dans le cadre du « plan stup’ », outre une présence accrue sur la voie publique, 7 opérations conjointes Police nationale/Police municipale ont été menées au cours de l’année 2020, dans les quartiers rennais de Maurepas, Bréquigny, du Blosne et de Cleunay, permettant l’évacuation de 85 épaves, propices au trafic de stupéfiants.
La sécurisation des transports
La sécurisation des transports constitue l’un des trois objectifs de protection des Français de la feuille de route du ministère de l’Intérieur. Il s’agit d’un enjeu global destiné à prévenir les atteintes aux biens et aux personnes dans les transports en commun, mettre en place des mesures de sécurité renforcées pour lutter contre le terrorisme, sécuriser les lieux périphériques pour éviter les tentatives d’envahissement et les fraudes, contrôler le respect de réglementation spécifique, tel le port du masque…
Au cours de cette année, les référents sûreté de la Police et de la Gendarmerie ont réalisé des audits sur l’ensemble des réseaux de transports en commun et les infrastructures, donnant lieu à un ensemble de préconisations destinées à en renforcer la sécurité.
Parallèlement, le volume d’heures consacré à la sécurité des transports au 4e trimestre 2020 a été en forte hausse
(+136,7% en zone Gendarmerie et +40,4% en zone Police). En 2020, les faits de délinquance (atteintes aux biens dans 60% des cas) dans les transports bretilliens ont baissé de 23,76 %.
Actions de prévention de la délinquance
Accompagnant financièrement de nombreuses structures associatives et territoriales, l’État mène une politique de prévention de la délinquance volontariste en Ille-et-Vilaine.
– Politique de la ville : 2 545 000€, dont les enveloppes exceptionnelles Quartiers d’été, Colos apprenantes, Quartiers solidaires et mesures de soutien aux associations dans le cadre de la crise sanitaire.
– Prévention de la délinquance : 508 500€ dont 263 000€ pour des actions de prévention de la délinquance et de la récidive et 191 000€ pour la sécurisation des établissements scolaires.
– Lutte contre les addictions : 403 000€ au titre de la MILDECA (mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives).
Les Comités Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD)
Mis en place et présidé par les maires des communes de plus de 10 000 habitants et dans celles comprenant une zone urbaine sensible, le CLSPD constitue le cadre de concertation sur les priorités de lutte contre l’insécurité et la prévention de la délinquance dans les communes. Il favorise l’échange d’informations entre les responsables des institutions et organismes publics et privés concernés et permet de définir des objectifs communs pour la préservation de la sécurité et de la tranquillité publiques.
Dans les intercommunalités, cette instance prend la forme d’un conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD)
SÉCURITÉ ROUTIÈRE : BAISSE DE LA MORTALITÉ SUR LES ROUTES D’ILLE-ET-VILAINE
En 2020, 38 personnes, majoritairement des usagers vulnérables (47 % de piétons et usagers de deux roues), ont perdu la vie sur les routes d’Ille-et-Vilaine, contre 42 décès en 2019.
Les 38 accidents mortels survenus en 2020 ont eu lieu :
• arrondissement de Fougères-Vitré : 6
• arrondissement de Redon : 7
• arrondissement de Rennes : 18
• arrondissement de Saint-Malo : 7
Typologie des usagers tués selon le mode de déplacement
Au cours de cette année atypique, l’impact des mesures de restriction des déplacements sur les différents indicateurs est évident. La baisse du trafic a ainsi été estimée à 75% lors du 1er confinement et à 22% lors du second. Pour autant, il convient de souligner la hausse de 2,7% des accidents mortels dans le département.
Causes présumées des accidents mortels
Comme lors des années précédentes, ils ont été causés très majoritairement par l’alcool, qui est responsable d’un accident sur 3 (+30% par rapport à 2019) et la vitesse. L’usage des stupéfiants et le non-respect de priorité sont, par ailleurs, en forte augmentation : ces facteurs représentent respectivement 21% et 23% des accidents mortels en 2020, soit une hausse de 10 points par rapport à 2019.
Les suspensions de permis
En 2020, les forces de l’ordre ont procédé à 1 943 suspensions de permis de conduire (-28,5% par rapport à 2019), essentiellement en raison d’une consommation excessive d’alcool (56,6% des suspensions).
SÉCURITÉ CIVILE : UNE ACTIVITÉ SOUTENUE DANS UN CONTEXTE DE CRISE SANITAIRE
Activité opérationnelle du service départemental d’incendie et de secours d’Ille-et-Vilaine
En 2020, l’activité opérationnelle du SDIS d’Ille-et-Vilaine s’élève à 41 211 interventions, soit une baisse de 12,6% par rapport à 2019 en raison du contexte sanitaire et des deux périodes de confinement.
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