Avant de vous ruer sur les Prix Littéraires dont les lauréats seront connus du 26 octobre au 9 novembre 2017, laissez-vous guider sur quelques parutions intéressantes en ce mois d’octobre 2017.
Comme la palette des couleurs d’automne, ce panorama littéraire se veut varié pour que chacun y trouve sa lecture. Commençons justement par l’actualité de deux auteurs qui ont reçu le Prix Nobel de Littérature.
Patrick Modiano (Prix Nobel de Littérature en 2014) propose de nous confier ses Souvenirs Dormants (Gallimard, 26 octobre 2017), dans un roman d’apprentissage avec la mémoire d’autres détails de sa vie et des personnes qu’il souhaitait oublier. L’auteur publie aussi une pièce de théâtre, Nos débuts dans la vie (Gallimard, 26 octobre 2017).
Jean-Marie Gustave Le Clézio (Prix Nobel de Littérature en 2008) nous emmène sur l’île Maurice à la rencontre de Jérémie Felsen de retour sur Alma, ancien domaine de sa famille, en quête d’un oiseau rare et de Dominique, alias Dodo, un hobo né pour faire rire. Leurs histoires croisées tissent une belle enquête familiale, intitulée Alma (Gallimard, 5 octobre 2017)
À la frontière de la littérature française et étrangère, je vous propose le nouveau roman de Lydie Salvayre, auteure française d’origine espagnole. Dans Tout homme est une nuit (Seuil, 5 octobre 2017), l’auteure montre comment un intrus déstabilise la population d’un paisible village. Une vision caustique et jubilatoire d’un thème intemporel et actuel maîtrisé par Lydie Salvayre.
Linda Lê est une autre auteure qui maîtrise les douleurs de l’immigration. Dans Héroïnes (Christian Bourgois), une photographe et un étudiant amoureux de la littérature de Kafka, deux Vietnamiens nés en Europe, entretiennent une correspondance sans jamais s’être rencontrés et se racontent les histoires de trois femmes qui incarnent le Vietnam en exil.
Octobre est aussi le retour de Audur Ava Olafsdottir, une formidable auteure islandaise qui sera en France du 20 au 25 novembre pour Les Boréales (Festival dédié à la culture nordique qui aura lieu à Caen du 16 au 26 novembre 2017) avec Ör (Éditions Zulma, 5 octobre 2017), un roman poétique et profond, drôle, délicat, d’un homme qui s’en va, en quête de réparation.
Tobie Nathan, ethno-psychiatre et professeur des universités, a passé de nombreuses années de sa vie auprès des migrants. En 2014, l’État lui avait confié le suivi d’une cinquantaine de jeunes radicalisés. Il en produit un rapport puis un livre, Les âmes errantes (Éditions de l’Iconoclaste, 4 octobre 2017). Cet essai est un regard unique, loin des clichés, sur la jeunesse radicalisée, basé sur un examen clinique.
Côté Poches, il faut noter la sortie du dernier roman de Richard Flanagan, La route étroite vers le Nord lointain (Babel/Actes Sud, 11 octobre 2017), l’histoire d’une passion incandescente sur fond de guerre et de captivité, épisode inoubliable dans la vie d’un médecin militaire affecté à la construction de la « Voie ferrée de la Mort » (la ligne Siam-Birmanie, 1943) et devenu héros de guerre malgré lui.
Chez Folio, notons la sortie du roman qui a obtenu le grand Prix de l’Académie française en 2015, Les prépondérants de Hedi Kaddour. L’auteur entraîne son lecteur dans une collision de cultures lors du tournage d’un film américain au Maghreb en 1922.
Terminons sur la parution d’une adaptation d’un roman culte en bande dessinée: Balzac et la petite tailleuse chinoise, roman de Dai Sijie paru en 2000 chez Gallimard. Deux adolescents envoyés à la campagne pour être éduqués pendant la révolution culturelle en Chine dans les années 70 découvrent une valise de livres interdits qui va changer leur vie et celle de la fille d’un tailleur chinois dont ils tombent amoureux. Loin de la présentation classique, les dessins de Freddy Nadolny Poustochkine s’inscrivent dans des bulles irrégulières et sont précis et expressifs.