AME DE LA BRETAGNE VOL.4, LA MER EN HÉRITAGE

Voici donc le 4e volume de notre collection : « Ame de la Bretagne » Cette collection a l’ambition de donner à entendre la diversité et la richesse des musiques bretonnes. Dans ce cadre-là, et connaissant les liens profonds unissant la Bretagne et la Mer, ce double CD est consacré à ce qui n’a cessé d’être une source d’inspiration pour les musiciens et les chanteurs bretons depuis plusieurs siècles.

Le titre « la mer en héritage » n’a pas été choisi par hasard. Il dit une histoire, ou plutôt des histoires, celle du développement de la « royale » dont l’escadre du Ponant, basée à Brest était l’un des fleurons, celle des corsaires malouins, celle du commerce avec les Iles au départ de Lorient ou de Nantes, celle des flibustiers des mers des Antilles au 17e et au 18e siècle, il parle aussi de ces pêcheurs Paimpolais ou Malouins partis de l’autre côté de l’océan, chercher la morue depuis le 16e siècle, à Terre Neuve tout d’abord, puis en Islande également, mais aussi de ces marins de Groix affrontant parfois de terribles tempêtes, comme en 1930, pour ramener le thon indispensable.

ame de bretagne
Ame de Bretagne volume 1

L’ensemble des chansons de cet album raconte tout cela. À travers des titres traditionnels bien connus, et qui font partie du répertoire classique des Chants de Marins comme « Chantons pour passer le temps », « Brave marin », « le Grand Coureur » « Jean François de Nantes », « les marins de Groix », « Tri Martolod » à travers des chansons comme celles de Pierre Mac Orlan : « Fanny de Laninon » ou « Simone », ou celles de Michel Tonnerre : « Petit Garçon » et « La Taverne » qui ont déjà pris place dans notre patrimoine maritime. Plus près de nous, Soldat Louis s’est inscrit dans cette grande lignée des chansons de mer, « Bohémiens », « Savannah », « Frères du Port », sans oublier le célèbre, mais néanmoins un peu caricatural « Du Rhum, des femmes », sont là pour en témoigner.

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On trouvera également des chansons traditionnelles moins connues, consacrées à la Grande Pêche, témoignages poignants de la vie particulièrement rude des Terre Neuvas et des Islandais. « Les Terre Neuvas », « Faut avoir du courage », « le gabier de Terre Neuve », « ali alo pour marchero », ont toutes été enregistrées récemment par Nolwen, Armen’s ou Karim Kacel sous la houlette du Quimpérois Yann Honoré. On l’aura bien compris, il ne s’agit pas là, bien sûr, d’un album de Chants de Marins, mais d’un disque de Chansons consacrées à la mer, ou dont celle-ci est la principale source d’inspiration. On ne sera donc pas étonné d’y trouver des morceaux comme « La mer est sans fin », reprise par Tri Yann et Clarisse Lavanant du mondialement célèbre traditionnel Anglais « Water is Wide », ou « Santy Anna », version d’origine du non moins célèbre « Santiano », version qui fut l’un des grand classiques des chants de mer des marins américains au 19e siècle, et qui est ici interprété par Jaimy Mac Menemy et Yann Honoré. On retiendra aussi les très belle reprises par les Malouins de Babord Amures de « la ligne Holworth » de Graeme Allriwght, des « Copains d’abords » et de « La Marine » de Georges Brassens. Éric Basset.

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LA MER C’EST COMME CA

Un matin par temps calme elle vous prend au Guilvinec et vous roule sans tanguer vers les côtes mauritiennes. Et puis une autre fois elle va baigner d’embruns un mousse de Hambourg parti de Macao pour un port du Mexique. C’est d’ailleurs au Mexique qu’un jour le général Santa Anna vainqueur d’Alamo, mais perdant de San Jacinto, inspira une ballade à son détriment, curieusement reprise par les marins américains; Santi Anna, devenait Santiano à bord de tous les voiliers du monde. Et puis vers 1960, les Folk singers la mettent à leur répertoire, Hugues Aufray passe par là, l’entend et la ramène. Elle est entrée dans nos mémoires. C’est comme ça la mer. Alors pour rassembler les meilleurs moments des chants de mer, pour réaliser un album avec un immense plaisir, il fallait montrer plusieurs facettes de ce patrimoine. D’abord la tradition, qui revient sur les voiliers grâce au travail de quelques-uns et à une mode bienfaisante. Et puis des compositions récentes, qui à force d’être chantées sur les zinc de Brest, de Lorient ou de Nantes, entreront un jour dans la mémoire collective. À bord de ces voiliers d’autrefois, de pêche ou de long cours, on chantait en travaillant : chanson à hisser comme « Jean-François de Nantes », à virer comme « le grand coureur », et on chantait encore quand la mer était belle et le travail terminé : chant de gaillard d’avant comme « Pauvre marin », qui décrit les conditions de vie sur les Terre Neuvas, Clippers et autres Cap Horniers…… Et depuis quelques années de Soldat louis à Djiboutjep, en passant par Long John Silver, Tri Yann ou Bâbord Amures arrive une génération qui a aussi ses océans, ses escales et ses bistrots de port. Mac Orlan avec « Fanny de Laninon » avait ouvert la voie, Michel Tonnerre suit le chemin et réinvente le chant de mer depuis 20 ans, et ses chansons interprétées par Bâbord Amures sont un pur régal. « Alors si l’histoire du Grand Coureur a pu vous toucher le cœur, ayez donc de belles manières, du vin, du rock, de la bière et nous serons tous content ! » Ronan Manuel.

AME DE BRETAGNE VOL.4 – La mer en héritage. Double album disponible le 26 juin chez le label Aztec Music
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