Le 17 février 2021 s’est tenue l’Assemblée Plénière du Conseil de la Nuit de Rennes. À l’ordre du jour, la poursuite du dialogue avec l’ensemble des acteurs de la nuit bien sûr, mais aussi les évolutions à venir au sein du Conseil, la création du Comité des Noctambules et surtout la reprise prochaine des activités nocturnes. Unidivers a rencontré Cyrille Morel, adjoint à la maire de Rennes, délégué à la sécurité civile, à la prévention des risques, à la propreté et à la vie nocturne, qui a accepté de nous en dire plus sur les ambitions de la réunion.
Fondé en 2016 à la suite de l’adoption de la Charte de la vie nocturne, le Conseil de la Nuit est une instance qui vise à entretenir un espace de dialogue autour des multiples enjeux de la vie nocturne rennaise. Composé des services de la Ville de Rennes, de la Police Nationale, de commerçants (Carré Rennais, UMIH…), d’acteurs culturels (collectif Culture Bar-Bars, salles de concerts, festivals…), ainsi que d’une nébuleuse d’associations (4bis, Liberté couleurs, Association Addictions France Bretagne, CHU, Croix Rouge…), et présidé par l’adjoint délégué à la vie nocturne Cyrille Morel, le Conseil se réunit une fois par an lors d’une assemblée plénière.
Cette réunion annuelle est l’occasion pour les différents acteurs d’échanger des propositions relatives au partage des espaces de vie nocturne et à la cohabitation des différents usages de la nuit, à la prévention des risques liés à ces différents usages, ou encore à l’attractivité de la vie nocturne rennaise et au développement de son offre culturelle. Organisée via vidéoconférence sous la directive de la maire de Rennes Nathalie Appéré, la dernière assemblée plénière eu lieu mercredi 17 février et vit une nouvelle mise à jour de l’agenda du Conseil de la Nuit.
Plusieurs sujets ont été traités durant cette réunion où 85 personnes représentant les différents acteurs nocturnes ont échangé avec Cyrille Morel sur les engagements du Conseil de la Nuit. Parmi les problématiques balayées, on pourrait citer le problème des violences sexuelles et sexistes de nuit, la prévention des risques en milieu festif ou encore la diversification de l’offre nocturne en dehors du centre-ville. Au-delà de ces problématiques fil-rouge, le Conseil de la Nuit s’est plus particulièrement penché sur deux nouvelles propositions.
La première concerne la création du Comité des Noctambules, une nouvelle instance qui aura vocation à encourager la participation des usagers de la vie nocturne au Conseil de la Nuit. Les « Noctambules », à savoir ceux « qui vivent et ont des activités la nuit » disposeront enfin d’une représentation au sein du Conseil pour partager leurs idées, leurs attentes et proposer des projets.
La création de ce nouveau Comité représente un véritable tournant pour la vie nocturne à Rennes. Depuis sa fondation il y a maintenant cinq ans, le Conseil de la Nuit, qui pourtant entend articuler les différents usages de la nuit rennaise, se passait d’une instance représentant les personnes qui vivent, déambulent, sortent, font la fête une fois la lumière du jour éteinte, et qui sont donc des acteurs centraux du dynamisme de la nuit. Selon Cyrille Morel, un appel à candidature sera prochainement lancé pour initier la création du Comité dont le format, la composition ou le mode de recrutement n’ont pas encore été définis… L’initiative n’en est donc qu’à sa première ébauche.
La seconde proposition, la plus attendue très certainement, concerne la reprise de la vie nocturne. Comme l’a rappelé Cyrille Morel, celle-ci fut brusquement mise à l’arrêt par la crise sanitaire, et ce sur l’ensemble du territoire depuis maintenant plusieurs mois. Des réflexions doivent désormais être entamées sur l’accompagnement des acteurs de la nuit, en particulier les professionnels (bars, discothèques, équipements culturels), lors de la reprise prochaine de leurs activités. La réunion du 17 février dernier a ainsi permis de présenter au sein du Conseil de la Nuit le Livre blanc des États généraux du droit à la fête. Initié par le Collectif Culture Bars-Bars, ce livre contient un ensemble de préconisations à l’attention des politiques publiques pour répondre à la crise que nous traversons depuis des mois.
Les échanges au sein de l’Assemblée Plénière ont ensuite porté sur l’anticipation de la gestion des risques lors de la reprise prochaine des rassemblements nocturnes. Comme le rappelle Cyrille Morel, la réouverture des bars et des espaces de fête à l’issue du premier confinement avait entrainé des débordements sur l’espace public. Pour éviter de nouvelles nuisances, le Conseil de la Nuit a affirmé sa volonté de coordonner les différents acteurs à travers la fondation d’un groupe de travail « Tranquillité et prévention sur l’espace public« .
D’autre part, afin d’accompagner la diversification et l’adaptation de l’offre nocturne aux contexte sanitaire, le Conseil a déclaré la mise en place en mars prochain d’un groupe d’action « Reprise de la vie nocturne » dont le but sera d’élargir le panel d’offres nocturnes en fonction des règles sanitaires en vigueur. Des programmations « hors les murs » dans des espaces extérieurs pourraient ainsi être mises en place.
De façon plus générale, cette dernière assemblée plénière fut l’occasion pour le Conseil de la Nuit de se positionner « en tant que facilitateur, plus qu’en tant qu’opérateur ». Le Conseil n’a ainsi pas pris d’autres engagements que celui d’accompagner les acteurs nocturnes lors de la reprise de leurs activités. Aucune date, aucune mesure concrète n’a pour l’instant été avancée par Cyrille Morel qui se dit ouvert à la discussion.
En espérant que ces propositions parviendront à rassurer la jeunesse rennaise privée d’exutoire nocturne ainsi que les centaines de professionnels de la nuit aux abois depuis bientôt un an. Mais Unidivers n’en mettrait pas sa main à couper …
Consulter le livre blanc des états généraux du droit à la fête
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