
James Cameron a présenté en avant-première à la CinemaCon 2025 les premières images d’Avatar: Fire and Ash, troisième volet très attendu de la saga. Un tournant visuel et narratif, où les Na’vi eux-mêmes deviennent les antagonistes.
Las Vegas, 3 avril 2025. La salle du Caesars Palace est plongée dans l’obscurité quand surgissent à l’écran des paysages incandescents, faits de lave, de cendres et de volcans en furie. Le public découvre enfin un premier aperçu d’Avatar: Fire and Ash, nouveau chapitre du space opera écologique de James Cameron. Ce troisième film, dont la sortie est prévue pour décembre 2025, promet une montée en intensité sur tous les plans : esthétique, narratif, émotionnel.
Des « méchants Na’vi » et un territoire en feu
Jusqu’ici, les films Avatar confrontaient les Na’vi aux exactions humaines. Cette fois, c’est à l’intérieur même de Pandora que la menace surgit : les « Ash People », une tribu de Na’vi au contact du feu, plus belliqueuse et nationaliste, fait son apparition. Cameron l’avait annoncé dès 2022 : son ambition était de « montrer que tous les Na’vi ne sont pas bons ». Une inversion de perspective rare dans les sagas hollywoodiennes, et un pari risqué.
Le teaser présenté à la CinemaCon révèle des images dantesques : des combats à dos de créatures volcaniques, des rivières de lave, des temples incandescents. Le tout porté par la partition envoûtante de Simon Franglen, successeur de James Horner.
Un monde qui s’élargit
Outre les Ash People, Fire and Ash approfondit le réseau de civilisations de Pandora. De nouveaux biomes apparaissent : montagnes de cendre, déserts embrasés, cavernes luminescentes. Le film semble assumer une ambition épique digne de Dune ou Le Seigneur des anneaux. Selon Screen Rant, le footage laisse entrevoir une attaque de village coordonnée par les Na’vi du feu, ainsi qu’un dilemme moral chez les Sully, désormais tiraillés entre leurs valeurs et leur survie.
Un tournant sombre pour la saga
Si Avatar: The Way of Water explorait la mer comme refuge, Fire and Ash fait du feu une force destructrice — mais aussi purificatrice. Ce nouvel opus prend un virage plus politique et dramatique. Jake et Neytiri, toujours au centre de l’intrigue, seront confrontés à des choix impossibles. Leurs enfants grandissent, les clivages s’exacerbent.
Quand les Na’vi deviennent les antagonistes
Dans Avatar: Fire and Ash, Pandora ne se contente plus d’être le théâtre d’une lutte entre la nature et l’avidité humaine. Le danger vient de l’intérieur : les Ash People (ou « Peuple de la cendre »), une tribu de Na’vi qui vit au contact des volcans, adoptent une posture agressive, militariste, et cultivent une vision radicale de l’identité pandorienne. Ils sont dirigés, selon les fuites confirmées à la CinemaCon, par une cheffe nommée Varang, interprétée par Oona Chaplin, décrite comme une figure complexe, fascinante et ambivalente.
Ce basculement s’inscrit dans une volonté de James Cameron de nuancer son univers. Le manichéisme des débuts s’efface au profit d’une tension morale plus fine : jusqu’où aller pour défendre son monde ? Le bien commun justifie-t-il la violence ? Peut-on dialoguer avec ceux qui brûlent pour reconstruire ?
Cameron a précisé que ce troisième film est « la charnière de la saga » : il prépare les événements des volets 4 et 5. La dynamique interne des Na’vi, les conflits idéologiques, et la question du pardon seront au cœur du récit.
Le feu comme métaphore de la fracture
Contrairement à l’eau, qui était le symbole de fluidité, d’accueil et de résilience dans The Way of Water, le feu ici incarne la colère, la purification, la révolte. Cameron ne cache pas ses intentions : Fire and Ash est le volet du « clash des civilisations » au sein même des Na’vi. La famille Sully, toujours réfugiée dans des régions lointaines de Pandora, sera contrainte de revenir dans la mêlée, au prix de dilemmes déchirants.
La direction artistique s’inspire des paysages volcaniques d’Islande et d’Hawaï. Les décors sont plus âpres, minéraux, brûlants. On abandonne les bleus et verts luxuriants pour des ocres, rouges et noirs étouffants. Même les créatures – reptiles ailés de lave, lézards-scorpions, bêtes aveugles nées dans les grottes magmatiques – traduisent cette mutation radicale de l’univers.
Une saga qui gagne en densité géopolitique
Cameron semble vouloir inscrire Pandora dans une logique quasi géopolitique : Fire and Ash introduit des clivages culturels entre peuples Na’vi, des alliances opportunistes, des enjeux territoriaux, et la permanence d’un impérialisme humain plus insidieux. L’expansion coloniale de la RDA se poursuit, mais en arrière-plan, presque secondaire : ce sont désormais les conflits internes des natifs qui menacent l’équilibre de la planète.
Ce que l’on sait déjà de Fire and Ash
Date de sortie :
– Avatar: Fire and Ash est attendu en décembre 2025. La date exacte n’a pas encore été confirmée.
Tournage :
– Tourné simultanément avec les volets 2 et 4.
– Certaines scènes volcaniques ont nécessité de nouvelles technologies de motion capture thermique.
Distribution :
– Sam Worthington (Jake Sully), Zoe Saldaña (Neytiri), Sigourney Weaver (Kiri), Stephen Lang (Quaritch, de retour sous forme d’avatar modifié), Kate Winslet (Ronal).
– Oona Chaplin rejoint le casting en tant que Varang, cheffe des Ash People.
– Cliff Curtis, Britain Dalton, Trinity Bliss et Jack Champion reviennent également dans leurs rôles respectifs.
Suite de la saga :
– Avatar 4 est partiellement tourné, avec une ellipse temporelle prévue.
– Avatar 5 conclura la série, avec une partie du film se déroulant sur Terre, selon James Cameron.
Budget :
– Estimé à 350 millions de dollars, soit le film le plus coûteux de la saga à ce jour.