Dans 1629, Xavier Dorison et Thimothée Montaigne nous emmènent au début du XVIIème siècle sur un navire hollandais qui va laisser une trace tragique dans l’histoire maritime. Embarquement pour la mort. Et les tréfonds de l’âme humaine.
Les BD de piraterie ont le vent en poupe. Du classique Long John Silver, à l’iconoclaste Raven, les hommes au bandeau noir et au pavillon à la tête de mort inspirent les auteurs. Odeurs d’embruns, personnages hauts en couleurs, contexte historique offrent une palette de scénarios aux créateurs. Le talentueux et infatigable Dorison a choisi cette fois-ci de s’inspirer d’un fait historique réel pour créer un album à la tonalité différente et sombre. Pas de capitaine flamboyant, de matelots sans peur et hardis, ni d’abordages à chaque page. Avec 1629, on entre plutôt dans le quotidien d’un navire, un fleuron de la flotte commerciale où la qualité du bateau n’a d’égal que le niveau de maltraitance de ses matelots, dont certains n’avaient droit de sortir des cales qu’une demi-heure par jour. Dans les cales comme dans l’histoire, tout est noir et désespérant.
Dans ce premier tome d’un diptyque nous partons sur le Batavia, nom hollandais du Jakarta, un navire hollandais affrété en direction des Indes par la VOC (Compagnie néerlandaise des Indes Orientales) qui va faire naufrage, dans la vraie vie et à la fin de l’album, le 4 juin 1629 au large de l’Australie. C’est l’existence de l’intérieur que nous apprenons à connaître tout au long des semaines de navigation, celle des 180 hommes d’équipage, de quelques femmes, d’un petit groupe de chefs qui n’a pour ambition qu’un voyage le plus court possible pour ramener de la marchandise lointaine et rare, au moindre coût. Une seule valeur aux yeux de tous enfermés dans un huis clos étouffant, l’argent, valeur que partagent les actionnaires de la compagnie sagement assis dans leurs fauteuils à Amsterdam et qui attendent de ce voyage l’accroissement de leurs fortunes. Empathie, amour, amitié sont totalement absents d’un univers déshumanisé dans lequel compte le seul profit. Comme dans le récent et réussi La République du Crâne (voir chronique), les connotations politiques actuelles transparaissent de manière à peine cachée.
On pense bien entendu aux débuts d’une forme de mondialisation et d’un capitalisme naissant que la société hollandaise de l’époque préfigure mais les auteurs agrègent à cet environnement économique une autre question essentielle, celle du pouvoir de quelques-uns et de la soumission de la très grande majorité à cette autorité, ce que Dorison appelle la « soumission volontaire ». Sur le bateau, la hiérarchie est clairement établie avec la présence d’un subrécargue « dont les pouvoirs – cas unique dans l’histoire – dépassent ceux du capitaine ». Doté d’une forme de pouvoir absolu alors qu’il est seul face à plusieurs dizaines d’hommes, il dirige, ordonne, juge, maltraite, proclamant « qu’en matière de pouvoir ce qui compte ce n’est pas ce qui est écrit mais ce que l’on croit ». Le processus de domination est ainsi parfaitement décrit qui fait hésiter la majorité à la rébellion parce que « c’est contre la loi … ». Cette emprise morale et psychologique trouve même à s’appliquer dans un lieu clos à des centaines de kilomètres de la terre et de ses règles. Certes les punitions terribles et minutieusement décrites, les vexations, les intimidations, les conditions de vie effroyables sont le socle de ce pouvoir mais elles seraient insuffisantes si elles n’étaient accompagnées d’un sentiment irrationnel : la peur, cette peur qui assure tant bien que mal la cohésion du groupe.
Les dessins de Thimothée Montaigne sont au diapason de ce scénario ambitieux. Ils décrivent magnifiquement les trognes patibulaires de ces hommes qui n’ont comme envie que survivre. Les scènes maritimes, parfois éclatées en de multiples cases, sur un fond souvent noir, font ressentir la houle, la brisure de la coque, le grand large. Le grand format laisse la place à l’espace infini de l’océan et la finition soignée de l’album avec une très belle couverture toilée qui complète cette réussite esthétique.
« L’extinction de l’âme » est la phrase titre de la préface de Dorison, expression de Philippe Zimbardo, professeur de psychologie à Stanford. C’est le moment où la noirceur de l’âme humaine est à son paroxysme, quand l’empathie, le respect, la morale disparaissent pour laisser la place au sadisme et aux massacres. La Shoah, le Rwanda, les pogroms sont de ces moments historiques. On peut y ajouter aujourd’hui le naufrage du Batavia, une histoire de plus pour tenter de comprendre ces moments de bascule d’une humanité vers la nuit.
Une sorte de documentaire en 766p. sur ce qu’est Pattaya, le Siam du cul et des bordels, nés de l’inexistence du “péché” de fornication dans la religion bouddhiste, de la liberté sexuel des peuples de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique, de la volonté de faire du fric à tout prix, le sexe, depuis le roman “Emmanuelle” d’Emmanuelle Arsan a révélé l’Asie du Sud-Est aux Occidentaux, à travers les périodes de guerre (guerre du Viiêtnam pour les Américains, guerre d’Indochine pour les Français) A Saïgon existait bel et bien le grand Parc aux Buffles, le plus grand bordel du “Grand Monde” dans les années 1952/53) .Ce bouquin ne fait rien découvrir qu’on ne sache par la TV. SEX & SUN tarifés, gogotés, par des femmes, des trans,etc. redoutables pour leur rapacité, et qui sont super heureux de drainer ainsi les capitaux vers leurs poches. Cul ou pétrole, ou containers il y a de tout pour attirer ceux qui veulent du cul, du soleil, et de la tendresse tarifée… Le bouquin à part les 40 premières pages est lourdingue, et les personnages sont identiques…