#BoycottUSA : ces marques américaines que les Français rejettent massivement

boycott usa

Depuis plusieurs années, le hashtag #BoycottUSA revient régulièrement sur les réseaux sociaux français. Mais depuis 2024-2025, ce mot d’ordre a franchi un cap : il n’est plus marginal ni conjoncturel. Il incarne désormais une rupture durable entre une partie de la population française et les grandes marques issues des États-Unis. En cause ? Une désaffection massive pour l’Amérique, un rejet politique du trumpisme et un désir croissant de consommation engagée.

Une image des États-Unis au plus bas en France

L’étude Ifop réalisée en mars 2025 confirme un effondrement historique de l’image des États-Unis :

  • 25 % des Français seulement ont aujourd’hui une image positive des États-Unis, contre 65 % en 2010 sous Barack Obama. Il s’agit du plus bas niveau enregistré depuis 40 ans.
  • 74 % des Français estiment que les valeurs américaines sont éloignées des valeurs françaises, contre seulement 49 % en 2004.

Cette distance culturelle alimente un rejet qui dépasse la politique : c’est un modèle de société entier qui est remis en cause, de la consommation à la géopolitique.

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Un boycott populaire, motivé, et transversal

Le mouvement de boycott des produits américains est devenu un acte de consommation politique, partagé par des sensibilités variées :

  • 62 % des Français soutiennent le boycott de produits américains.
  • 32 % en boycottent effectivement au moins un, un chiffre en hausse constante.
  • Les motivations sont multiples :
    • 62 % pour protester contre la politique de Donald Trump.
    • 62 % pour soutenir l’emploi français.
    • 61 % pour contester la politique étrangère américaine.
    • 57 % pour réduire l’influence culturelle des États-Unis.

Le profil type du boycotteur ? Plutôt jeune, progressiste ou très engagé sur les questions de société (par exemple, 51 % des « très féministes » boycottent), mais aussi patriote à droite.

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Les marques les plus massivement rejetées

  1. D’après le classement Ifop, voici le TOP 5 des marques américaines les plus boycottées par les Français, accompagnées des alternatives que privilégient de plus en plus les consommateurs.

  1. Coca-Cola (48 %)
    Marque emblématique de l’American way of life, Coca-Cola est ciblée pour ses pratiques environnementales, son lobbying contre les politiques de santé publique, et sa symbolique de « consommation standardisée ».
    ➤ Les alternatives : Breizh Cola en Bretagne, Fada Cola à Marseille, Cola du LanguedocCorsica ColaMeuh Cola en Normandie… toutes issues de circuits plus courts et souvent valorisées pour leur ancrage territorial.

  1. McDonald’s (44 %)
    Bien plus qu’un fast-food, McDo représente pour beaucoup la malbouffe mondialisée et une certaine américanisation des habitudes alimentaires. Il est régulièrement pris pour cible lors de conflits géopolitiques (notamment Israël-Palestine).
    ➤ Les alternatives : Des chaînes françaises ou des restaurants indépendants qui misent sur le bio, le local et le fait maison.

  1. Tesla (19 %)
    L’image d’Elon Musk, perçue comme proche du trumpisme, a terni la marque. Tesla est d’ailleurs la marque la plus menacée de boycott à venir (47 % d’intentions).
    ➤ Les alternatives : Des constructeurs européens gagnent du terrain : Renault avec sa gamme E-Tech, PeugeotVolkswagen ID, ou encore Hyundai Ioniq 5, souvent mieux perçus en matière d’emploi local ou d’empreinte carbone.

  1. Starbucks (15 %)
    Accusée de récupération sociétale (« woke washing ») et jugée élitiste, la marque pâtit de son image perçue comme hypocrite.
    ➤ Les alternatives : Les coffee shops indépendants se multiplient en France, souvent plus authentiques, éthiques, et engagés : Coutume CaféLomiLa Brûlerie de Belleville, ou des lieux associatifs comme Café Sauvage ou Tier lieux-cafés.

  1. X/Twitter (10 %)
    Là encore, c’est la gouvernance d’Elon Musk et la perception d’un réseau social régressif qui entraîne le rejet.
    ➤ Les alternatives : Pour les utilisateurs en quête d’éthique numérique, on voit émerger des plateformes comme Mastodon (réseau social décentralisé), Diaspora, ou l’usage militant de Signal et ProtonMail à la place de services américains intrusifs.
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Un boycott qui se prolonge dans le temps

Le boycott n’est pas un effet de mode : 57 % des Français prévoient de boycotter des marques américaines dans les mois à venir, dont 26 % avec certitude.

Les plus concernés :

  • Les électeurs de gauche et les « très progressistes ».
  • Les femmes de plus de 60 ans (28 % ont l’intention de boycotter davantage).
  • Les classes moyennes supérieures diplômées.
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Chute de l’attractivité globale des États-Unis

Ce rejet ne concerne pas seulement les marques. Il s’inscrit dans un désamour généralisé :

  • Étudier aux USA ? Seuls 22 % des Français le souhaitent aujourd’hui, contre 48 % en 2010.
  • Y travailler ? 20 % en 2025 contre 37 % en 2010.
  • Y voyager ? 51 % des Français l’envisagent encore, mais ce chiffre est en baisse. Le Canada, Cuba et le Mexique gagnent en attractivité.
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Rejet profond, pas seulement commercial

Le boycott des marques américaines est désormais le reflet d’un choix de société. Il croise les lignes idéologiques : opposition au trumpisme, défense de l’écologie, rejet du consumérisme de masse, ou patriotisme économique. À travers le #BoycottUSA, ce sont des valeurs, un modèle et une influence culturelle qui sont remis en question. Et pour les grandes entreprises américaines, il ne s’agit plus d’un simple bad buzz à contenir, mais d’un déclin de soft power structurel en France.

Étude Ifop pour NYC.fr réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 17 mars 2025 auprès d’un échantillon national représentatif de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ».