La municipalité de Brandivy dans le Morbihan profite des Journées du Matrimoine et du Patrimoine pour inviter le public à partir à la découverte de sa commune, de ses manoirs et de son patrimoine religieux. Un parcours de découverte des lieux forts permettra aux visiteurs d’explorer la très riche histoire locale, le samedi 21 et le dimanche 22 septembre 2024.
Le manoir de Kergal est situé à deux kilomètres au nord du bourg de Brandivy. Construit dans la première moitié du XVIe siècle par les frères Jean et Pierre Daniélo : le premier est chanoine et le second est archidiacre à Vannes en 1509. Le manoir de Kergal devient ensuite la propriété de Marie Daniélo, la nièce des fondateurs, qui épouse Pierre Le Crossec. La seigneurie s’étend sur plus de 100 hectares de terres cultivables avec quatre métairies. Les familles se succèdent au manoir : de Lantivy ; du Vergier du Poüe ; Le Flo dont une branche est issue des Le Crossec…
Au cours de la Révolution Française, les chouans auraient supprimé la couverture de la tour arrière du manoir de Kergal pour fabriquer des balles. Le manoir passe ensuite entre les mains de la famille Le Pourceau de Mondoret. Le manoir est peu transformé, mais dégradé par le temps et l’usage agricole. Il traverse cependant cinq siècles et résiste aux guerres et aux tempêtes. L’histoire de ses propriétaires croise souvent la grande histoire, du rattachement de la Bretagne à la France à l’expédition de Quiberon, en passant par la conspiration de Pontcallec.
Pendant tout le XIXe siècle, le manoir n’est pas habité par ses propriétaires : il est affermé par des familles d’agriculteurs, les familles Le Ray, Madec, Guhur, Le Méro. En 1858, Marie Marguerite Le Méro épouse Louis Marie Le Gloanic. Le couple achète le manoir de Kergal, ses terres et ses dépendances. Le manoir de Kergal est inscrit à la liste des monuments historiques depuis 1925. A ce titre, la Direction Régionale des Affaires Culturelles (la DRAC de Bretagne), la Région Bretagne et le Département soutiennent le projet de sauvegarde entrepris à partir de 2012. Douze années sont nécessaires pour restaurer le manoir de Kergal. De nombreux éléments d’origine sont conservés et restaurés grâce au travail d’exception d’artisans locaux talentueux, ayant œuvré durant tout le chantier dans le respect des savoir-faire anciens. La maîtrise d’œuvre est confiée à un architecte du patrimoine.
Le public découvrira le résultat de ces douze années d’efforts, de doute, de sacrifice, mais aussi de passion partagée…
L’abbaye de Lanvaux se trouve dans un espace de près de sept hectares, préservé et bordé par une rivière. Au début du Moyen Âge, le mouvement cistercien jouit d’une grande popularité. L’abbaye de l’évêché de Vannes (56) est fondée en 1138 par Alain 1er de Lanvaux, qui fait don de ses terres aux moines. Le monastère était habité exclusivement par les religieux, qui vivaient sous l’autorité immédiate d’un prieur. L’abbaye avait le droit de haute, moyenne et basse justice. En 1513, le sceau de l’abbaye était rond et représentait Notre-Dame, ouvrant ses bras et son manteau, pour abriter six religieux agenouillés à ses pieds. Le chœur de la chapelle est reconstruit en 1488 par le maître maçon Olivier Mello. Quant à la chapelle, elle est reconstruite en 1672 par l’entreprise de maçonnerie Bihan de Pluvigner (56). Le logis abbatial est construit en 1706 et sa façade est reconstruite en 1756. Les bâtiments de l’abbaye sont restaurés entre 1731 et 1736 sur les plans de l’architecte Joseph Rousseau.
Au cours de la Révolution française, les moines sont expulsés le 4 mai 1791 et les biens et les moulins de l’abbaye sont vendus aux enchères. Le domaine de l’abbaye est vendu à un négociant de Lorient (56). Le site est transformé par l’activité industrielle, d’abord en une verrerie en 1824, puis en une fonderie qui achèvent de ruiner les bâtiments. Les ruines sont détruites en 1895 : le logis abbatial, chevet de la chapelle, est lui conservé. Les matériaux sont utilisés à la construction des forges de Lanvaux à Pluméliau-Bieuzy (56). Une exploitation industrielle de poulets s’installe sur les terres de l’abbaye en 1938.
Aujourd’hui, l’abbaye de Lanvaux réunit les conditions idéales pour l’organisation de cérémonies, de célébrations et d’activités culturelles nombreuses et diverses…
Le Soñ de l’eau cheminera entre chants traditionnels, improvisations, créations électroacoustiques et récits oubliés. La prestation sera assurée au chant par Charles Quimbert qui a écrit les textes et par François Chapron qui l’accompagnera à la contrebasse.
Charles Quimbert chantera à pleine voix des complaintes, et des mélodies, telles une conversation musicale aquatique : l’eau des rivières et celle des fontaines mystérieuses ; l’eau de la pêche, l’eau qui noie, celle qui sauve, l’eau qui lave et l’eau qui manque. François Chapron répondra à son compère en jouant de toute la richesse des langages de la contrebasse. À l’écoute des connaissances et des croyances d’hier, cette création mélodieuse souligne l’importance essentielle des souvenirs et des émotions d’avant pour aborder les questions d’aujourd’hui, et peut-être aussi trouver quelques ressources pour les lendemains…
Autres lieux à visiter
L’église Saint-Aubin était, à l’origine, une chapelle érigée sur une des collines des landes de Lanvaux, la colline d’Yvy qui devient Brandivy ! La chapelle est agrandie au XVe, devient une église et passe sous le patronage de Saint-Laurent puis de Saint-Aubin, évêque d’Angers, originaire de Vannes. Un incendie ravage l’église entièrement en juillet 1728. Quatre années seront nécessaires pour la reconstruire : elle est inaugurée en 1732. Après la révolution, elle reçoit les cloches et quelques meubles de l’ancienne abbaye de Lanvaux. Les maires qui se succèdent à Brandivy ont d’autres priorités que la restauration de l’église : une route, une mairie, une école… Il faut donc attendre le nouveau recteur en 1884 qui décide de lever des fonds auprès de la population qui répondit favorablement. Les travaux commencent par le chœur et le transept dès 1884 et avancent vite : l’évêque de Vannes bénit l’église le 22 décembre 1885. Le mobilier est conçu et réalisé par le célèbre menuisier lorientais Lebrun. Il se complète les années suivantes. La voûte est en lambris blanc pour donner de la clarté à l’ensemble et les vitraux créés sont installés en 1886.
Sur le même flanc de colline, une grotte mariale, construite deux ans plus tôt, est découverte en 1912. En 1999, une croix a été plantée sur l’éperon rocheux surplombant la grotte.
Les extérieurs du château de la Grandville : l’origine de sa construction se situe autour de 1500, à l’époque où la seigneurie appartient à la famille de Gouyon de la Grandville. Le château est complètement remanié à la fin du XIXe et début du XXe siècles, avec la construction de l’aile en retour nord-ouest, la recomposition de la façade sud et la redistribution des intérieurs. Le château est maintenant constitué d’un grand corps de logis rectangulaire et de deux petits corps latéraux symétriques est et ouest, formant une légère avancée ainsi que d’un corps latéral de plan presque carré. Aujourd’hui, le château de la Grandville est une propriété privée.
Visite du parc paysager avec ses allées : les terrasses et leurs murs de soutènement ; le belvédère ; les aménagements maçonnés, tels les bancs ; la chambre des colonnes ; la terrasse en terre-plein du logis avec son puits ; le pont de jardin ; la rivière artificielle ; l’étang avec sa digue ; et l’ancien lavoir
La chapelle Saint-Laurent est nichée dans son écrin de verdure et de fraîcheur, construite sur un lieu marécageux. Elle est bâtie au début du XVIe par les seigneurs de Kerberhuet dont le blason de gueules à trois macles d’or orne la porte sud. Entre 1630 et 1636, elle est coiffée d’un petit clocheton conique encadré de quatre petits cônes à boule. La chapelle est dédiée à Saint Laurent : l’histoire raconte qu’il mourut à Rome en martyre sur un gril, en l’an 258.
Un document sonore raconte la légende de la construction de la chapelle.
INFOS PRATIQUES
Samedi 21 et dimanche 22 septembre 2024 : Les Journées du patrimoine
Pour la visite du patrimoine de Brandivy, le rendez-vous est fixé dans le bourg, pour récupérer les informations et le livret du circuit, à la Salle associative, place de l’église, de 14h30 à 17h. Une guide-conférencière du Pays d’art et d’histoire devrait être présente.
Manoir de Kergal : visite le samedi de 14h à 19h et le dimanche de 14h à 18h
Contact : 06 09 68 61 97
Visites gratuites
Le Soñ de l’eau, chants traditionnels par Charles Quimbert et François Chapron, le dimanche de 18h à 19h.
Retrouvez toutes les animations pour les Journées du patrimoine dans le département du Morbihan