Après Noël et le Jour de l’An, l’Épiphanie est le nouveau rendez-vous gourmand à venir, samedi 6 janvier 2024. Ce sera le moment de déguster la galette des rois, ce dessert traditionnel à partager en famille ou entre amis. Parmi les convives, un ou une sera élu(e) roi ou reine, pour avoir trouvé la fève dans sa part de gâteau ! Les fèves de nos jours sont de vrais petits objets d’art. En Bretagne, certains pâtissiers professionnels n’hésitent pas à surprendre leur clientèle en dissimulant des fèves inédites dans leurs galettes des rois.
La date de l’Epiphanie mérite une petite explication : pour l’Eglise catholique, l’Épiphanie est célébrée chaque année le 6 janvier, c’est-à-dire samedi prochain pour 2024 : mais dans la pratique religieuse et traditionnelle, il est fait une exception à ce principe lorsque cette date ne correspond pas à un dimanche ou à un jour férié, permettant aux fidèles de se rendre à la messe. Dans ce cas là, l’Epiphanie est fixée au dimanche inclus entre le 2 et le 8 janvier. Ceci dit, beaucoup de familles n’attendront pas ni le samedi 6 ou le dimanche 7 janvier 2024 pour fêter l’Epiphanie et déguster la fameuse galette des rois. Peut-être pour faire perdurer les fêtes de fin d’année, peut-être par gourmandise, peut-être aussi parce que les grands autant que les plus jeunes s’amusent à trouver la fève, qui élira le roi ou la reine. Il faut bien l’avouer : c’est tentant puisque l’on trouve un panel de galettes des rois en vente bien avant le nouvel an, parfois même pour Noël. Difficile de ne pas craquer !
Avant d’être une fête chrétienne, symbolisant la visite des rois mages au messie, l’Epiphanie était une fête païenne. Elle est toujours restée liée au solstice d’hiver. Après les fêtes, les jours rallongent et la lumière est de retour. L’Epiphanie est restée une tradition française qui symbolise la résurrection. Mais la fève cachée dans la galette, qui représente l’offrande des rois mages, d’où tire t-elle son origine ? Dans chacune des galettes fabriquées, la fève sert à désigner le roi parmi les convives se partageant la galette. L’usage de la fève remonte probablement aux Romains : elle servait à l’époque de bulletin de vote pour élire le roi du festin lors des fêtes des Saturnales, ses rassemblements populaires organisés pour célébrer le solstice d’hiver.
Jadis la fève utilisée était naturelle et la plus économique possible. Elle était le plus souvent un haricot sec, mais aussi un grain de café, une cacahuète, une pistache, une noisette ou une amende. La tradition a évolué ensuite et s’est tournée vers des fèves en pièces d’or ou d’argent. De nos jours et depuis le XVIIIe siècle, la fève est une figurine en porcelaine. On observe une multitude de petites créations aux motifs et collections diverses.
Les artisans pâtissiers font preuve d’ingéniosité et d’idées originales pour choisir les fèves de leurs galettes, issues d’un panel de thèmes innombrables : les rois mages, les crèches, les animaux, les insectes, les métiers, les films cultes, les personnages des bandes dessinées, le sport, les automobiles, les planètes, les rois et les reines, les meilleurs desserts, les monuments de Paris, les différentes régions et tant d’autres. Certaines pâtisseries se laissent aussi tenter par une action caritative dans le cadre de l’Épiphanie et choisissent des fèves à destination par exemple des enfants malades avec des fèves en forme de peluches, de tirelires, de petits cochons, etc.
En Bretagne
Les pâtisseries chocolateries Cartron du Morbihan proposent des fèves en l’honneur du patrimoine du département dans leurs cinq boutiques, c’est-à-dire dans leurs deux magasins de Vannes, celui d’Auray, de Saint-Avé et de Sarzeau. La thématique retenue est les mégalithiques de Carnac. Pour la deuxième année consécutive, Dominique Cartron a glissé équitablement 200 fèves à l’effigie des menhirs et des dolmens sur l’ensemble des galettes de ses boutiques. Chaque client gagnant qui aura trouvé la dite fève et qui la rapportera à la pâtisserie chocolaterie se verra offrir en échange 210 grammes de délicieux chocolats. L’opération restera en place jusqu’au 31 janvier 2024.
Contact : 02 97 43 03 12 – cartron-gourmandises.com
Alain Guéguen de la boulangerie Pains et Kouign à Quimper dans le Finistère a caché dans ses galettes des fèves originales, locales et artistiques. Le pâtissier a fait appel au brodeur et styliste Pascal Jaouen de l’Ecole de broderie d’Art de Quimper, qui a dessiné six modèles en s’inspirant de motifs de broderie. Ils ont été reproduits sur des disques en porcelaine. Les 2 000 fèves ont été percées d’un orifice pour servir ensuite de médaillons. D’origine française, ces fèves ont été conçues par Les Fèves Colas à Clamecy dans l’Yonne.
Alain Guéguen donne rendez-vous aux enfants accompagnés, au sein de son établissement, vendredi 5 janvier 2024, car il animera pour eux un stage de réalisation d’une galette des rois. La rencontre sera gratuite, mais sur inscription au 02 98 95 27 66 – Adresse : avenue de la France Libre, quartier de Kerfeunteun.
Certains pâtissiers bretons ont décidé de gâter leurs clients en remplaçant la traditionnelle fève en porcelaine par une surprise.
À Folgoët dans le Finistère également, la boulangerie Pain Prenelle et Chocolat avait déjà choisi de déposer deux pièces d’or dans leurs galettes des rois pour l’édition 2023. Pour les galettes de 2024 il y a à nouveau un Napoléon, pièce en or évaluée à 220 euros, en guise de fève dans une de leurs galettes, et ce pour la seconde année consécutive. Priscilla et Mickaël Le Guézennec ont ajouté cette année une nouvelle surprise : un diamant, estimé à 200 euros caché dans une autre galette ! La boulangerie propose de découvrir aussi une couronne des rois briochée , Gianduja, chocolat, noisettes, le tout recouvert d’une macaronade et donne un petit conseil professionnel : Pour mieux apprécier vos galettes, réchauffez- les à 180 degrés pendant cinq minutes et allez-y doucement en croquant votre part ! Les galettes sont en vente à partir du 31 décembre et tout le mois de janvier 2024 jusqu’au dernier jour.
Adresse : 23 Croix Rouge, à Le Folgoët (29) – 02 98 83 01 42 et/ou leguezennecmickael@gmail.com
D’autres boulangeries-pâtisseries de la région proposent une prestation originale.
À Laillé en Ille-et-Vilaine, La Maison Gourmande de Loïc Guillemin a pensé à quatre minis lingots d’or pour enrichir ses galettes des rois. Une galette sera gagnante chaque semaine. Les trois premières semaines de janvier 2024, les lingotins pèsent un gramme pour une valeur approximative de 80 euros et la dernière semaine de l’opération fin janvier, le gain sera d’envergure : un lingotin de 5 grammes qui a été évalué à 350 euros. Des coupons accompagnent des messages dans les galettes gagnantes pour indiquer la marche à suivre pour récupérer les petits lingots d’or à la boulangerie. Un partenariat avec l’entreprise de courtage en métaux précieux Godot & Fils de Rennes assure la qualité des lingotins, tout en mettant en avant la valeur intemporelle et indémodable de l’or.
Adresse : 20, rue de la Halte – Contact : 02 99 42 34 08
La galette des rois, qu’elle soit briochée, à la frangipane, au chocolat, à la pomme ou à toute autre spécialité, est devenue l’incontournable gourmandise du début d’année. Selon le sondage d’Opinion Way, neuf Français sur dix se partagent une galette avec des amis, des collègues ou en famille. 85% de la population fête l’Epiphanie, ce qui représente trente millions de galettes vendues chaque année en France et autant de fèves dissimulées. Le mois de janvier est crucial pour les 32 000 artisans boulangers de notre pays. Ils peuvent réaliser jusqu’à 10% de leur chiffre d’affaires annuel avec cette tradition. En moyenne, ils écoulent entre 600 et 1 500 galettes chacun par semaine durant le mois des rois.