En Bretagne vivent de nombreuses espèces marines à contempler

Animaux marins
le macareux moine

La Bretagne est une région de plus en plus prisée pour les destinations touristiques en raison de ses magnifiques paysages terrestres et maritimes, son histoire, son patrimoine naturel et bâti, ses traditions et festivités, sa cuisine… Les côtes, les baies et les archipels bretons sont aussi le repaire de nombreux mammifères et oiseaux marins. Protégés, il est cependant vivement conseillé de les approcher avec beaucoup de douceur…

Vivre des rencontres émouvantes et atypiques, observer des animaux marins dans leur milieu naturel, c’est possible en Bretagne et plus encore dans le département du Finistère, à condition de le faire en toute discrétion…

Les grands dauphins

C’est en mer d’Iroise, qu’on peut les observer, lors de sorties en mer, mais aussi depuis la côte. Deux groupes de grands dauphins sont sédentaires autour de deux îles du Finistère : une centaine d’entre eux vivent dans l’archipel de Molène et une quarantaine autour de l’île de Sein. Un autre groupe vit au large de l’île de Groix dans le Morbihan. Bien que toujours sédentaires, ces cétacés à la robe grise peuvent parcourir jusqu’à 100 km par jour. Au total, ils sont environ 400 individus à vivre dans le Golfe normano-breton ; ils transitent par la baie du Mont-Saint-Michel. C’est ici que l’on trouve la plus grande population d’Europe.

Au même endroit, on peut aussi rencontrer des dauphins de Risso dont les adultes peuvent atteindre 4 mètres de long et peser jusqu’à 500 kg ; des marsouins, petit cousins trapus des dauphins qui se distinguent avec leur museau court et bombé ; et plus rarement des cachalots et des orques.


Les phoques gris

Ces imposants mammifères marins affectionnent les côtes rocheuses bretonnes, principalement dans le sud du Finistère, dans les Étocs, ce site exceptionnel au large de Kérity, dans l’archipel des îles Glénan. On peut admirer ces animaux fascinants, que sont les phoques, quand ils plongent à l’eau, qu’ils jouent entre eux et se prélassent sur les rochers, plus encore sur l’île de Ouessant, devenue un véritable paradis pour eux où ils vivent en une importante colonie. Leur taille varie entre 1,8 mètres et 2,3 mètres et les mâles peuvent dépasser le poids de 300 kg. La robe des femelles est claire et tachetée ; le pelage des mâles est sombre. C’est en automne et en hiver qu’ils viennent à terre pour muer. Les jeunes viennent au monde à partir de septembre. Leur fourrure est blanche les trois premières semaines de leur vie : on les appelle les blanchons. Puis vient le sevrage et l’obligation de se nourrir en mer. Leur pelage change alors, devient gris-bleu et imperméable.

Le requin pèlerin

Dès le printemps et en été, il nage en surface, non loin des côtes du Morbihan, entre l’île de Groix et Ploemeur, et entre Houat et Quiberon. On peut aussi le voir en mer d’Iroise dans le Finistère. Il chasse le plancton, son menu préféré. Il est impressionnant par sa taille, mais inoffensif et vulnérable. L’espèce est en danger critique d’extinction.

Le requin-taupe

On le reconnait grâce à sa tache blanche sur son aileron arrondi et à sa petite mâchoire. Il est le cousin du requin blanc et mesure entre 1,5 mètre et 2,5 mètres. Il fait son retour en Bretagne depuis quelques années, au large des côtes du Trégor, autour de l’île de Bréhat et entre Trégastel et Perros-Guirec dans les Côtes d’Armor, où une colonie de femelles s’est établie. Il peut mesurer jusqu’à 3,50 mètres de long et peser 250 kg.  Il se nourrit de poissons et de céphalopodes, de mollusques marins, de pieuvres et de ventouses. Autrefois, menacée par la surpêche, il était chassé abondamment en Bretagne pour sa chair…

Le Fou de Bassan

C’est le plus gros des oiseaux de mer d’Europe. Avec ses 1,70 mètres d’envergure, ce géant des mers vit à Rouzic, l’une des Sept-Îles qui dépend de la commune de Perros-Guirec dans les Côtes-d’Armor. Il s’agit de l’unique colonie nicheuse de France. Le Fou de Bassan a le corps blanc fuselé, la tête jaune chamoisée et le bec bleu. Son cri est très bruyant !  De fin janvier à septembre, plus de 11 500 couples y vivent après avoir errer en mer en hiver. Lorsqu’il ne se prend pas le bec avec ses congénères sur terre, cet excellent plongeur pêche les poissons et les céphalopodes en repliant ses ailes vers l’arrière, pour bien enfoncer sa tête dans l’eau.

Animaux marins
Le Fou de Bassan

Le macareux moine

Il est appelé couramment le perroquet des mers. C’est un rescapé de la chasse, des marées noires, de la noyade en raison de leur capture involontaire dans les filets de pêche à saumons ou à morues, et maintenant du réchauffement climatique ; tous ont largement participé à décimer son espèce. Seuls 150 à 200 couples peuplent la dernière colonie en Bretagne ! Ils vivent dans la Réserve Naturelle, ornithologique et protégée des Sept-Îles, dans le département des Côtes d’Armor. Cet oiseau marin est devenu l’emblème de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). De mi-mars à mi-juillet, il se reproduit puis nourrit son unique petit. C’est un oiseau à la démarche maladroite, plein de mimiques et que l’on peut voir voler avec le bec rempli d’alevins péchés pour son poussin. Le macareux moine peut capturer et retenir jusqu’à 61 poissons dans son bec !

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Le macareux moine

Le pingouin torda

Il est reconnaissable par son costume noir et blanc, son corps dodu et son bec crochu. Cet oiseau marin, en plus d’être rare, est également menacé de disparition. Il a cependant ses habitudes printanières sur les côtes bretonnes, principalement dans l’archipel des Sept-Îles en Côtes d’Armor et en baie de Douarnenez dans le Finistère, où il niche de février à juillet à l’abri des tempêtes. On peut aussi le rencontrer dans les ports, comme dans celui du Conquet dans le Finistère. Il se nourrit de crustacés, de vers annélides, d’œufs de poissons et de mollusques. Sur l’eau, le pingouin torda flotte, comme un bouchon. 

Animaux marins
le pingouin torda

Vous l’avez compris, la Bretagne est une véritable terre d’accueil pour les oiseaux côtiers de France et également pour les mammifères marins. La plupart de ces espèces sont hélas menacées de nos jours, en cause d’une part, les activités humaines et d’autre part, l’érosion côtière. Il est donc de notre devoir à tous de ne pas les déranger, de les observer avec calme et sérénité afin de les préserver…

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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