La luminothérapie est le moyen de remédier au manque de soleil, par l’exposition régulière à une source artificielle de lumière blanche, proche de la lumière du jour. Outre les séances pratiquées en milieu médical, il est possible de les faire chez soi grâce à l’achat d’une lampe de luminothérapie. Découvrez la pratique en Bretagne, région où l’on trouve la plus grande communauté de médecines douces de France
La luminothérapie, aussi appelée héliothérapie ou encore photothérapie est une technique ancestrale, déjà attestée dans les premières civilisations. En effet, on peut penser que la luminothérapie est très ancienne, puisque déjà dans l’Antiquité, on connaissait les vertus préventives et curatives de la lumière du jour. En 1903, le médecin danois Ryberg Finsen reçoit le prix Nobel de médecine pour ses travaux sur la lumière comme traitement de certaines affections, en particulier pour la tuberculose. 250 sanatoriums sont construits de 1900 à 1950 : ce sont des maisons de santé où l’on soigne au grand air et au soleil certains malades, dont les tuberculeux. Cependant, après la découverte de la pénicilline et de la vaccination, la luminothérapie tombe dans l’oubli. Ce n’est qu’en 1984 que des médecins américains l’utilisent dans le traitement des dépressions saisonnières.
La luminothérapie s’est d’abord imposée dans les mœurs des pays scandinaves au début des années 2000 pour pallier la carence d’ensoleillement sur une bonne partie de l’année. En France, les bienfaits de la luminothérapie sont reconnus en 2007 pour la dépression saisonnière et ses récidives. Elle ne fait cependant son entrée dans les foyers français que depuis 2016, principalement en raison de la dégradation du sommeil.
La luminothérapie fait partie de la grande famille des photothérapies qui utilisent certaines sources lumineuses : intensités et couleurs diverses, laser, etc. Parfois combinées à des photosensibilisants elle soigne toutes sortes d’affections comme les maladies de la peau, tel le psoriasis. La luminothérapie s’applique surtout aux troubles associés au dérèglement des rythmes biologiques, dont le plus connu est la dépression saisonnière
En Bretagne, le soin par luminothérapie se développe. Depuis 2020, la Clinique de santé mentale de Pen an Dalar à Guipavas, dans le Finistère, propose à ses patients et ses soignants des séances de luminothérapie.
La qualité de vie est l’une des préoccupations principales de l’établissement. La luminothérapie est un outil qui permet notamment au personnel médical de lâcher prise le temps de quelques instants. La clinique est équipée d’une salle munie d’un fauteuil confortable, à l’écart du bruit, pour les séances de luminothérapie. Une réflexion est en cours pour ouvrir une deuxième salle équipée afin de faciliter l’accès à cet outil à plus de professionnels. Elle propose un dispositif qui combine la luminothérapie et la relaxothérapie. À travers un casque et des lunettes, des ambiances lumineuses et sonores sont proposées aux patients avec de la lumière pulsée ou continue, des jeux de couleurs, de la musique ou de la relaxation guidée par la voix…
L’établissement Maleana à Vannes, dans le Morbihan, propose des séances de luminothérapie pour diminuer la fatigue, les troubles du sommeil et le traitement des états de dépression et dénoue les blocages énergétiques physiques, psychiques et émotionnels.
À Quimper, dans le Finistère, un centre s’est spécialisé dans la luminothérapie : Clinilux est annexé à la clinique de l’Océan à Creach Gwen. Cet établissement propose des séances de photomodulation. Il s’agit d’une stimulation des cellules grâce à la lumière. Les effets dépendent de la couleur choisie. La lumière est produite par des LED (Diode électroluminescente) et ne contient pas de rayons ultraviolets (UV). Il ne s’agit donc pas de bronzer mais de corriger les troubles du sommeil, les petites dépressions de l’hiver, l’acné, les vergetures, le vieillissement de la peau et d’améliorer la cicatrisation post chirurgie. Sur une surface de 250 m2, le centre possède deux salles avec cabine sensorielle équipées de jeux de son et lumière qui permettent d’influer sur l’humeur du patient. Une troisième salle dispose d’une cabine de réalité augmentée : un écran de 6,5 mètres sur 2,75 mètres diffuse des paysages de cascade, de tropiques ou de neige ; il plonge le patient dans un univers sensoriel…
Pour la luminothérapie chez soi, il faut respecter quelques règles et prendre des précautions :
La séance de luminothérapie est un moment de repos au cours duquel, la lumière provoque un effet énergisant, un peu comme une sieste réparatrice. Elle permet de faire le plein de vitamine D à la maison et ainsi de lutter contre un grand nombre de maux : les troubles du sommeil, les syndromes prémenstruels, les troubles alimentaires, les maladies de peau…
Généralement, il faudra prévoir quotidiennement, pendant sept à dix jours, une séance de deux heures à 2 500 lux ou une séance de 30 minutes à 10 000 lux ; déterminer la quantité de lumière nécessaire à vos besoins ; choisir une lampe conforme aux normes pour une utilisation sans danger : elle ne doit pas émettre de rayons infrarouges ou ultraviolets qui sont nocifs pour les yeux et la peau et doit porter le sigle CE, qui signifie conforme aux exigences ; choisir le bon moment pour un traitement efficace, par exemple pour des troubles du sommeil et un réveil précoce, il vaut mieux utiliser l’appareil en fin de journée pour se coucher plus tard ; positionner la lampe à la bonne distance, placée à cinquante centimètres du visage en moyenne, l’objectif étant que la lumière de la lampe soit dirigée sur soi.
Comptez en moyenne une centaine ou deux d’euros, pour l’achat d’un appareil de luminothérapie, qui aide les cerveaux à retrouver un bon rythme en allongeant les jours artificiellement…