LE BRUIT ET SES CONSÉQUENCES, 86% DES ÉLÈVES JUGENT LEUR ÉTABLISSEMENT SCOLAIRE TROP BRUYANT

Dans le cadre de la Semaine du son dont la 18èmé édition se déroule partout en France jusqu’au 31 janvier 2021, une enquête « les élèves et le bruit dans leur environnement scolaire », menée du 4 au 6 janvier auprès d’un panel représentatif* d’élèves constitué à 60% de collégiens et à 40% de lycéens répartis dans toute la France, révèle les difficultés que les élèves subissent au quotidien dans le cadre de leur apprentissage.

Fondée en décembre 1998 par Christian Hugonnet, ingénieur acousticien et expert auprès des Tribunaux, l’association La Semaine du Son (loi 1901) a pour but de sensibiliser le public, les élus et tous les acteurs de la société aux enjeux sociétaux du sonore. Depuis 2004, elle organise chaque année, en janvier, partout en France, en Belgique et en Suisse, une campagne-événement selon une approche transversale de cinq domaines du son : santé (santé auditive), acoustique et environnement sonore, techniques d’enregistrement et de diffusion, relation image et son, expression musicale et pédagogie. Des événements « La Semaine du Son de l’UNESCO » ont été initiés également au Liban, au Japon, au Mexique, en Colombie, en Argentine, en Roumanie.

L’étude « les élèves et le bruit dans leur environnement scolaire », pour laquelle la parité a été respectée (49% de répondants filles et 51% de garçons), fait apparaître les résultats suivants :

  • 86% des élèves jugent leur établissement trop bruyant
  •  89% des élèves – soit près de 9 élèves sur 10 – considèrent leur cantine trop bruyante
  •  75% ont du mal à se concentrer en cours à cause du bruit
  •  74% n’entendent pas clairement la voix du professeur
  •  64 % des élèves ont parfois mal à la tête à cause de la résonance dans les parties collectives
  •  64% (et jusqu’à 81% en agglomération parisienne) considèrent que les bruits extérieurs (travaux, automobiles) perturbent les cours.

Des chiffres d’autant plus inquiétants dans le contexte sanitaire actuel, étant donné que 90% des élèves interrogés ont plus de difficultés à entendre leur professeur en raison du masque. La plus grande difficulté à comprendre le professeur avec un masque est aussi forte au collège (89%) qu’au lycée (91%).

DES ETABLISSEMENTS JUGÉS TROP BRUYANTS, PARTICULIÈREMENT EN AGGLOMÉRATION PARISIENNE

La plupart des élèves (86%) considèrent qu’il y a trop de bruit dans leur établissement. Les espaces jugés les plus bruyants sont la cantine (89%), le couloir (83%), le hall d’entrée (83%) et le gymnase (79%), espaces où circulent régulièrement l’ensemble des élèves. Près de deux tiers des élèves déclarent que la résonnance dans les parties collectives leur donne parfois mal à la tête (64%)..

La quasi-totalité des élèves de l’agglomération parisienne jugent leur établissement trop bruyant (94%). C’est un peu moins de 8 élèves sur 10 parmi ceux qui habitent en zone rurale (78%) et 86% toutes zones confondues. Les établissements des zones très urbaines concentrent un plus grand nombre d’élèves dans des espaces restreints et sont davantage exposés aux bruits extérieurs (automobiles, passants, travaux etc..).

Les collégiens sont un peu plus nombreux (88%) que les lycéens (82%) à considérer leur établissement trop bruyant. Ces derniers partagent pourtant des établissements accueillant un plus grand nombre d’élèves et sont davantage situés en zone urbaine.

Les espaces réservés à l’apprentissage et à l’étude sont jugés plus silencieux. Une partie significative des élèves les considèrent tout de même bruyants : 34% pour la salle de cours, 33% pour la salle d’études et 18% pour le CDI, supposé être le lieu silencieux par excellence.

Les différences de niveau sonore entre l’agglomération parisienne et les zones rurales sont particulièrement marquées dans les lieux réservés à l’étude et à l’apprentissage. En agglomération parisienne, 44% des élèves considèrent les salles de cours bruyantes contre 31% en zone rurale. Elément plus marquant encore, plus d’un tiers jugent le CDI bruyant (36%) contre 1 sur 10 en zone rurale (10%). Là encore, les effectifs et les bruits extérieurs doivent être mis en cause.

✓ Si la maîtrise collective du bruit dans les espaces de circulation semble meilleure au lycée qu’au collège, les lycéens jugent davantage que leurs espaces d’apprentissage sont bruyants (pour l’ensemble de la France : 25% pour le CDI contre 15% chez les collégiens).

LE BRUIT EN CLASSE, UNE RÉALITÉ QUI EMPÊCHE LES ÉLÈVES DE SUIVRE CORRECTEMENT LEURS COURS

Même faibles, les nuisances sonores en classe constituent une gêne importante pour les élèves. Ainsi, 3 élèves sur 4 (75%) déclarent éprouver des difficultés à se concentrer à cause du bruit (bavardages, bruits liés au matériel, bruits extérieurs, etc.).

Pour 74% des élèves interrogés, le bruit empêche même d’entendre correctement la voix du professeur et, pour 64%, le bruit leur donne mal à la tête en fin de journée. Une très large majorité d’élèves (69%) jugent que les bruits liés au matériel (chaises, chutes d’objet) sont fatigants, et que les bruits extérieurs (travaux, automobiles) perturbent le cours (64%). Ces bruits sont d’autant plus gênants dans le contexte actuel, avec des élèves qui ont davantage de difficultés à comprendre la voix du professeur en raison du masque (90%).

✓ La difficulté à se concentrer en classe à cause du bruit se retrouve aussi bien chez les collégiens (76%) que chez les lycéens (75%).
✓ En revanche, la difficulté à se concentrer est plus forte dans les villes de 200 000 habitants et plus (83%) que dans celles de moins de 20 000 habitants (71%). Les élèves d’agglomération parisienne sont d’ailleurs particulièrement nombreux à être gênés par les bruits extérieurs en classe (81% contre 64% toutes zones confondues).

Pour une majorité d’élèves, le bruit des classes vient principalement de l’intérieur de la classe (59%) plutôt que de l’extérieur (35%). Pour autant, les bruits de l’extérieur ne sont pas négligeables : 60% des élèves jugent qu’il y a plus de bruit quand les fenêtres sont ouvertes. Les élèves de l’agglomération parisienne considèrent davantage que le bruit vient d’en dehors de la classe (41%) que la moyenne (35%).

LA PRIORITÉ DES ÉLÈVES ? REPENSER L’ACOUSTIQUE POUR FAIRE FACE AUX BRUITS PARASITES

En perturbant leur concentration et en masquant la voix du professeur, le bruit en classe empêche les élèves de suivre correctement leurs cours. Sans surprise, le souhait principal des élèves concernant l’environnement sonore à l’école, est par conséquent de pouvoir entendre correctement leur professeur, quel que soit l’endroit où ils se trouvent dans la classe (45%). L
eur souhait suivant est de réduire l’intensité sonore de la cantine (33%), puis de pouvoir s’entendre parler dans les espaces collectifs (24%). Ce sont donc les questions d’acoustique qui reviennent au premier plan.

Autres revendications : 22% des élèves interrogés souhaitent également davantage de salles avec une ambiance calme pour étudier, 20% du matériel moins bruyant (chaises, tables), 18% ne plus entendre les bruits extérieurs et 13% ne plus entendre le bruit des salles voisines.

Le souhait de ne plus entendre les bruits extérieurs est plus cité par les élèves des villes de 20 000 habitants et plus (22%) et plus particulièrement ceux de l’agglomération parisienne (29%, troisième priorité citée) que la moyenne des élèves (18%, sixième priorité citée).

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • ✓  3 élèves sur 4 déclarent éprouver des difficultés à se concentrer à cause du bruit
  • ✓  La difficulté à se concentrer en classe à cause du bruit se retrouve aussi bien chez les collégiens (76%) que chez les lycéens (75%).
  • ✓  Pour une majorité d’élèves, le bruit des classes vient principalement de l’intérieur de la classe (59%) plutôt que de l’extérieur (35%).
  • ✓  Près des deux tiers des élèves déclarent que la résonnance dans les parties collectives leur donne parfois mal à la tête (64%).
  • ✓  Les lycéens jugent davantage que leurs espaces d’apprentissage sont bruyants (25% pour le CDI contre 15% chez les collégiens).
  • Ce sondage, mené du 4 et 6 janvier 2021, a été réalisé auprès d’un échantillon d’un échantillon de 506 élèves représentatif de la population des collégiens et lycéens de France, commandé et réalisé par l’institut Opinionway à la demande la société Ecophon.
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