Les enfants aiment le principe du calendrier de l’Avent, les adultes aussi d’ailleurs, surtout s’ils sont gourmands. Il permet de patienter jusqu’à Noël de façon agréable, car pendant vingt-quatre jours, on ouvre les petites fenêtres en carton du calendrier et on déguste chaque jour un chocolat qui s’y trouve caché. Mais ça c’était avant ! De nos jours, les calendriers de l’Avent réserve d’autres surprises que les friandises. Mais d’où vient cette tradition et depuis quand existe t-elle ?
Avant de parler du calendrier de l’Avent, il faut se rappeler ce qu’est l’Avent. Son origine est bien entendu chrétienne. Au VIe siècle, dans en Occident, l’Avent est la période qui commence le quatrième dimanche avant Noël, au plus proche de la Saint André, le 30 novembre. Il a été instauré par Grégoire, 64e pape de l’église latine. Avent vient du mot latin adventus, qui signifie avènement, arrivée, l’arrivée de Jésus-Christ parmi les hommes. Durant cette période, tous les chrétiens – orthodoxes orientaux, catholiques romains, protestants – se préparent à célébrer la venue du fils de Dieu. Autrefois, l’Avent était une période de jeûne considérée comme un deuxième carême ; ce qui est toujours le cas pour les chrétiens orthodoxes (qui pratique 4, voire 5 carêmes durant l’année). Et l’Avent apporte avec lui une autre tradition, celle de la couronne de l’Avent. Il est coutume de dresser quatre bougies sur une couronne de rameaux et d’en allumer une chaque dimanche précédant Noël. Les rameaux verts symbolisent le renouveau tandis que la flamme des bougies est un symbole d’espérance et de vigilance dans l’attente de la venue de l’enfant Jésus.
L’hypothèse la plus probable selon des historiens est que le calendrier de l’Avent a été inspiré par la tradition de la préparation de la crèche protestante en Allemagne. Jadis, les enfants allemands visitaient la crèche de Noël et y ajoutaient un nouvel élément décoratif chaque jour. Il se raconte aussi que jusqu’au XIXe siècle on faisait patienter les enfants de Bavière, toujours en Allemagne, en leur donnant une image, le plus souvent pieuse, au cours des vingt-quatre jours précédant Noël. Avec ces images représentant des bergers, le petit Jésus, la Sainte Vierge, des anges, des fleurs et aussi des jouets, les petits Allemands décoraient leur chambre. La coutume était connue également dans le pays voisin, en Autriche, avec cependant une façon différente de patienter en attendant Noël : l’image de la Sainte Vierge se portrait de maison en maison et dans les fermes isolées, mais seulement neuf jours avant Noël.
Le calendrier de l’Avent, avec son principe de décompte des jours avant Noël, est créé en Allemagne et ne fait son apparition qu’au début du XXe siècle. En 1908 à Munich, le célèbre typographe Gerard Lange commercialise le premier calendrier de l’Avent avec des versets de la Bible, alors que certaines personnes s’exercent déjà à mettre des petites pâtisseries qui se décollent au fur et à mesure des jours qui passent. La tradition germanique s’étend progressivement au reste de l’Europe. Le premier calendrier de l’Avent avec ses petites fenêtres à ouvrir est commercialisé en 1920.
Mais la Seconde Guerre mondiale va bouleverser cette tradition installée dans les foyers allemands. La propagande du Reich décide de publier son propre calendrier de l’avant (et non de l’Avent), car il souhaite irradier les coutumes chrétiennes de la culture allemande. Il remplace les vignettes religieuses par des recettes de cuisine, des chants nazis et même de petits contes pour enfants. A chaque Noël, les familles recevaient un calendrier de la part du gouvernement dans le but de propager un message patriotique et militariste. Les enfants reçoivent des images de tanks, de sous-marins militaires, etc. Après la guerre, le calendrier de l’Avent revient.
En France il fait son apparition dans les années 1950 et les chocolats s’ajoutent en 1958.
À notre époque, la grande distribution s’est emparée de cette coutume pour la commercialiser, à tel point que les calendriers de l’Avent d’aujourd’hui ne se limitent plus aux enfants. Les adultes sont également concernés, avec des calendriers thématiques. La vente ne se limite plus aux chocolats, aux bonbons et aux autres friandises : jouets ou babioles, les fabricants font travailler leur imagination afin de créer des calendriers pour tous les goûts et les attentes de tous.
Les calendriers de l’Avent pour adultes se révèlent surprenants, parfois insolites : côté boissons, il existe le calendrier de thés, de capsules de café et de bières, les gourmands apprécieront le calendrier de dégustation de fromages et les animaux de compagnies ne sont plus oubliés avec un calendrier dédié. Il y a aussi le calendrier boîte à musiques, le calendrier de l’Avent de bijoux ou de cosmétiques. Pour les plus téméraires, il existe le calendrier de l’Avent érotique, loin des rituels religieux. Les prix varient entre 12 euros et 140 euros pour les plus onéreux, voire plus encore pour les calendriers de l’Avent érotiques (environ 180 euros).
Alors que celui des enfants permet de patienter pour mieux attendre Noël, celui des adultes est un bon moyen de faire une pause dans leurs occupations et leurs préoccupations quotidiennes, tout en prenant conscience du temps qui passe et pour mieux préparer les fêtes de fin d’année…