RENNES MET EN LUMIÈRE LES OEUVRES DE CAMILLE GODET

Afin de valoriser le patrimoine rennais issu des années 1920, la Ville de Rennes va engager deux chantiers de restauration des peintures de Camille Godet dans le Panthéon rennais (Hôtel de Ville) et le petit Salon des Poilus (Opéra). Cette opération s’inscrit dans la continuité de l’opération de restauration de la peinture de Camille Godet à la salle de la Cité, réalisée en 2020 dans le cadre de la rénovation de ce lieu culturel (voir notre article).

Dans ce dessein, la Ville a recruté une équipe de conservateurs – restaurateurs du patrimoine. Les deux opérations – dissociées – se dérouleront chacune en deux temps : une étude suivie d’une restauration. La phase d’étude durera une semaine et le décrassage et allègement de vernis environ deux mois pour les deux sites.

Le système d’éclairage du Panthéon rennais sera également revu pour mieux mettre l’œuvre en valeur, notamment pour les Journées Européennes du Patrimoine.

Né en 1879 au 3, rue du Vau Saint-Germain, Camille Godet développe l’essentiel de sa carrière à Rennes. Il étudie à l’École des beaux-arts – il obtient un second prix de dessin en grand ornement en 1893 et obtient tous les ans différents prix.

camille godet
Camille Godet (1879-1966) Autoportrait, 1897 Huile sur toile – 65 x 54 cm Rennes, Musée des Beaux-Arts Photo : MBA de Rennes

En 1899, il entre à l’École des beaux-arts de Paris dans les ateliers de Léon Bonnat, Jean-Joseph Benjamin-Constant et Jean-Paul Laurens. Il y a pour condisciple le peintre Jean-Julien Lemordant, les sculpteurs Pierre Lenoir et Albert Bourget. En 1900, il interrompt ses études et travaille comme ébéniste pour le mobilier des églises de Rennes.

camille godet

Il devient professeur de dessin industriel aux cours du soir de l’école des beaux-arts de Rennes en 1914. Alors qu’éclate la Première Guerre mondiale, le peintre s’engage volontairement et sert principalement dans le service topographique de l’armée. Il réalise également de nombreux croquis de scènes de guerre, et rencontre un autre peintre breton, Mathurin Méheut, avec lequel il se lie d’amitié. Pendant leurs moments de relâche, les deux hommes dessinent beaucoup. Certains des dessins de Camille Godet seront édités en cartes postales durant le conflit.

camille godet guerre

De retour dans la capitale bretonne après le conflit, Camille Godet continue à enseigner et participe à la réalisation de grands décors pour différents monuments de la ville et notamment, sous la direction de l’architecte Emmanuel Le Ray, de l’Hôtel de Ville. Inspiré des nombreux croquis illustrant le quotidien des Poilus qu’il a réalisés durant la guerre, Camille Godet peint une frise de 26 mètres de long sur 1,60 mètre de haut en hommage aux soldats français et alliés. Surnommé le « Panthéon rennais », ce décor surplombe le tableau d’honneur sur lequel sont inscrits les noms des Rennais morts pour la France. Il est inauguré le 2 juillet 1922. Les noms des soldats rennais tombés durant la Seconde Guerre mondiale seront ajoutés ultérieurement.

Panthéon rennais
Le Panthéon rennais dans la salle donnant dans le péristyle nord de l’hôtel de ville de Rennes

Tout en conservant ses activités à l’école des beaux-arts, les architectes Laloy et Le Ray lui confient l’enseignement du dessin à l’école de préapprentissage qu’ils viennent de fonder en 1919. Cette même année, il décore la salle de la Maison du Peuple à Rennes d’une frise sur le thème du travail. Pendant les travaux du bâtiment, Godet réalise de nombreux croquis des ouvriers du chantier qui lui servent de modèles pour la décoration de cette salle.

salle de la cite rennes

Il parcourt la Bretagne, dessinant et peignant des plages, des pardons, des scènes de la vie quotidienne de Concarneau à Saint-Guénolé en passant par Belle-Île-en-Mer et Saint-Gildas-de-Rhuys.

Camille Godet
Camille Godet, Procession lors du pardon de Lilia, 15 août 1920

Camille Godet meurt à son domicile de Bain-de-Bretagne le 10 octobre 1966 et est inhumé à Rennes au cimetière de l’Est. Sa fille Hélène Godet a fait don en 1990 d’une partie du fonds d’atelier de l’artiste au musée des Beaux-Arts de Rennes.

Guémené-Penfao
Hôtel de ville de Guémené-Penfao, décor peint de la salle des mariages

Décors peints
Opéra de Rennes, salon des poilus, 1918.
Hôtel de ville de Rennes, vestibule de l’ancien présidial : Panthéon, 1922, toile marouflée en frise, tableau d’honneur des Rennais morts pour la France ;
Maison du peuple (La Cité) : Le Travail, 1919-1925, peinture murale Logo monument historique Classé MH (1997) ;
Hôtel de ville de Guémené-Penfao, décor peint de la salle des mariages, vers 1930-1931.

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