Du 8 avril au 5 novembre 2017, le château de Kerjean, édifice du XVIe siècle, abrite derrière ses remparts une exposition intitulée À corps et âme, la médecine à la Renaissance. Il s’agit de la première d’un cycle de 3 ans consacré au corps et à l’esprit à la Renaissance. Présentation.
Le parcours de l’exposition mêle objets historiques, films d’animation et œuvres d’art contemporain. Introduit par l’animation vidéo « Esprit es-tu là ? » réalisée par Stéphanie Cazaentre, il s’ouvre sur la question de la relation entre l’âme et le corps. Sur un mode ludique et suivant un fil chronologique, y sont abordées les théories de Platon et Aristote à celles de René Descartes au 17e siècle, en passant par les écrits des théologiens chrétiens et des Humanistes à la Renaissance.
Sont ensuite interrogées les représentations du corps à la Renaissance, avec un zoom sur le corps féminin alors moins bien connu que celui des hommes. On y apprend combien la perception du corps était imprégnée des croyances. Ainsi, pensait-on qu’au moment de la grossesse, le sang des menstruations allait vers les seins et se transformait en lait maternel. L’artiste rouennaise Jennifer Mackay propose quant à elle un regard actuel sur la perception du corps. Intitulée Corpsetait, l’œuvre composée d’un corset médical entourant des organes offre la vision d’un corps muselé.
L’exposition est aussi l’occasion de (re)découvrir les grandes figures dans l’histoire de la médecine, à commencer par l’anatomiste flamand André Vésale, auteur de La Fabrique du corps humain (1543). Des dissections réalisées en présence d’élèves ou bien en public comme ce fut le cas dans les théâtres d’anatomie. Présentés dans la même salle, les dessins numérisés de Michel Ange, Dürer et Léonard de Vinci sont remarquables non seulement pour leur valeur scientifique, mais aussi leur qualité esthétique.
Ces avancées sur la connaissance du corps humain ouvrent la voie à la chirurgie. Un exemplaire des œuvres complètes d’Ambroise Paré, considéré comme le père de la chirurgie moderne, est d’ailleurs exposé. Bien qu’étant parfois décorés avec soin, les instruments tels que les cautères, les pélicans dentaires ou le nécessaire du chirurgien inspirent une certaine crainte. Mélange des époques, pour notre plus grande surprise, puisqu’une prothèse de main et d’avant-bras du 16e siècle côtoie La jambe rose de Sarah Tritz.
La partie consacrée au corps astrologique nous rappelle l’importance alors accordée à l’étude des astres. Le signe astrologique du patient étant pris en compte dans le diagnostic et la prescription du médecin. À cela s’ajoutait également la théorie des humeurs. On apprend par exemple que le patient ayant pour signe zodiacal Poisson a un tempérament flegmatique, possède une certaine résistance aux maladies et peut manquer de réalisme.
Avec l’ordonnance du médecin, vient le temps de se rendre à l’apothicairerie où sont exposés des vases boules et pots à pharmacie particulièrement décorés. Avec son Laboratoire d’Humeurs et de Larmes, Jennifer Mackay nous donne ses traitements bien à elle : révélateur d’âme, extracteur de larmes ou encore pince anti-scrupule.
Après les soins accordés au corps, voilà venu le temps de cultiver l’âme. Les visiteurs sont invités à se divertir avec un jeu de l’oie, lire des sonnets de Louise Labé ou encore écouter de la musique : tout cela, en appréciant la vue sur la campagne léonarde.
« On voit mourir toute chose animée, Lors que du corps l’âme subtile part : Je suis le corps, toi la meilleure part : Où es-tu donc, ô âme bien aimée ? » (Extrait d’un sonnet, Louise Labé)
Le parcours s’achève tout en légèreté, à l’image de l’installation pneumatique Pneuma ou Acte d’air de la Rennaise Clémence Estève. Invitation au rêve et à l’imagination, l’âme vagabonde est illustrée à travers l’épisode biblique du Songe de Jacob.
Une exposition riche et bien conçue donnant envie de découvrir, avec impatience, les deux autres volets qui seront consacrés à la beauté (2018) et à la folie (2019).
Exposition À corps & âme, la médecine à la Renaissance du 8 avril au 5 novembre 2017 au château de Kerjean à Saint-Vougay dans le Finistère
Château de Kerjean
29440 Saint-Vougay
Tél. 02 98 69 93 69
Infos pratiques
Horaires
Du 8 avril au 30 juin et du 2 au 30 septembre : tous les jours (sauf le mardi et hors événements) de 14h00 à 18h00
Du 1er juillet au 1er septembre : tous les jours de 10h00 à 18h30
Du 1er octobre au 5 novembre et du 27 décembre au 7 janvier 2018 :
tous les jours (sauf le mardi) de 14h00 à 17h30
Tarifs
Enfants de moins de 7 ans : gratuit
7-17 ans : 1 euro
18-25 ans : 4 euros
Plein tarif : 7 euros
« Ladite maison et Château de Kerjean est de si belle et si magnifique structure qu’il serait digne de notre recueil et séjour si nos affaires nous y appelaient » Louis XIII
Un château Renaissance
Vers 1570, en plein « Âge d’Or » de la Bretagne, les seigneurs de Kerjean entament un gigantesque chantier. Ils édifient, à la place de l’ancien manoir, un château surpassant les plus belles demeures de la région. Aujourd’hui, Kerjean s’élève au cœur d’un vaste espace naturel de 20 hectares, en accès libre toute l’année. Passés les puissants remparts de Kerjean puis le portail d’honneur, le visiteur découvre l’étonnante façade aveugle du logis, qui en dit long sur les guerres et les vicissitudes traversées au fil des siècles.En parcourant les 25 salles ouvertes à la visite, on découvre l’histoire du château grâce à des multimédias surprenants (Voir plus bas). À voir absolument : la chapelle, la cuisine et la remarquable collection de mobilier régional. Le circuit comprend la visite de l’exposition qui prend place dans le logis du château.Des multimédias pour découvrir les riches heures de Kerjean ! Vers 1570, en plein « Âge d’Or » de la Bretagne, les seigneurs de Kerjean entament un gigantesque chantier. Ils édifient, à la place de l’ancien manoir, un château surpassant les plus belles demeures de la région. Aujourd’hui, Kerjean s’élève au cœur d’un vaste espace naturel de 20 hectares, en accès libre toute l’année. Passés les puissants remparts de Kerjean puis le portail d’honneur, le visiteur découvre l’étonnante façade aveugle du logis, qui en dit long sur les guerres et les vicissitudes traversées au fil des siècles. En parcourant les 25 salles ouvertes à la visite, on découvre l’histoire du château grâce à des multimédias surprenants (Voir plus bas). À voir absolument : la chapelle, la cuisine et la remarquable collection de mobilier régional. Le circuit comprend la visite de l’exposition qui prend place dans le logis du château.
Le Château de Kerjean est une propriété de l’État
https://www.youtube.com/watch?v=E_eUcRySTsQ