Indian Palace > Même les retraités anglais se délocalisent !

L’Angleterre n’est plus faite pour les seniors, même la retraite se délocalise ! Plusieurs retraités britanniques coupent toutes leurs attaches et partent s’établir en Inde, dans ce qu’ils croient être un palace au meilleur prix. Bien moins luxueux que la publicité ne le laissait entendre, cet hôtel délabré au charme indéfinissable va bouleverser leurs vies de façon inattendue.

 

cinéma, film unidivers, critique, information, magazine, journal, spiritualité, moviesCette promenade dans les contrées hollywoodiennes ne pouvait qu’avoir un accent british. Et même avec ce rapprochement familial, la jointure ne se fait absolument pas. L’œuvre est assez simple à décrire tant elle est une addition de clichés. Certes, une certaine saveur se dégage de quelques-unes des situations. On est rasséréné par certaines situations provoquées par ces riches retraités en vadrouille. On s’émeut d’une certaine tendresse qui baigne parfois l’atmosphère. On aime aussi l’audace employée par John Madden pour la création de certains passages, essentiellement ceux racontant la vie chez nos amis indiens. On s’ennuie devant un film un peu trop lisse, un peu trop benêt. Un film, surtout, beaucoup trop prévisible malgré son charme. Un bon feuilleton, mais guère plus.

David

cinéma, film unidivers, critique, information, magazine, journal, spiritualité, moviesTout le monde a des rêves. Enfouis, déçus, oubliés ou bien vivaces, ils peuvent bouleverser une vie. Indian Palace nous emmène suivre ceux d’un groupe de retraités anglais.

Attention, il ne s’agit aucunement d’un film générationnel qui ne s’adresserait qu’aux plus âgés. Bien au contraire, Indian Palace apporte une dimension universelle qui parlera au plus grand nombre. Chacun des personnages est à un carrefour de sa vie, celui de la retraite, mais que l’on peut finalement rencontrer avant. Sur un coup de tête, ces Anglais bon teint décident de partir vivre leurs vieux jours en Inde. L’une d’eux y est forcée afin d’être opérée de la hanche alors qu’elle ne supporte pas la vue même des noirs, indiens, asiatiques… A la recherche de ses 20 ans, d’un amant perdu, d’une autre vie loin d’une carrière dans l’administration ou juste enfin penser à soi, chacun à des raisons de tout quitter : chacun a ses raisons.

Le réalisateur John Madden, à qui l’on doit le très surcoté « Shakespeare’s in love », ne peut se départir de la vision caricaturale de l’Inde lors de l’arrivée de ces touristes dans Delhi ou Jaipur. Mais c’est pourtant bien la réalité des choses, du dépaysement que l’on ressent quand on arrive dans un pays lointain. Et peu après, on s’approprie le rythme du pays, on se crée des habitudes. C’est bien ici le cas avec aussi quelques clins d’oeil aux problèmes des castes, des mariages arrangés et de la vision de la nouvelle génération indienne. Cela n’alourdit pas le film et il est plus réussi que le conte « Slumdog Millionnaire » qui noyait trop les sujets sans les développer. On retrouve une vision très anglaise du tourisme, peut être éloignée de nos habitudes franchouillardes, mais très juste par rapport aux touristes anglo-saxons que l’on peut rencontrer à travers le monde. Mais évidemment, ce qui tient le film est la réunion de grands acteurs et actrices anglais avec une lumineuse Judi Dench, une magnifique Maggie Smith, un très bon Tom Wilkinson, une classieuse Celia Imrie ou encore un très drôle Ronald Pickup, et son pendant Bill Nighy toujours aussi pince-sans-rire. Loin de cabotiner, ils donnent du relief à chaque personnage sans que l’un prenne le pas sur l’autre. Ajoutez à cela une bonne photo, comme d’habitude avec Madden, une adaptation solide du roman original (l’auteur a vécu au Pakistan) et un montage équilibré et vous avez de quoi passer un bon moment.

Bien sûr, ce film n’est pas le chef-d’oeuvre ultime, mais il distille une remarquable sympathie, de l’émotion, de la bonne humeur communicative et c’est bien pour cela que l’on va au cinéma, non ? Sans en avoir l’air, il fait aussi passer quelques messages et interrogations sur soi même, nos a priori par exemple. Ainsi Mrs Donnely oublie-t-elle le racisme dont elle faisait preuve en s’apercevant qu’elle n’est pas si différente que cela de la jeune femme « intouchable » qui lui apporte ses repas. Ce simple exemple à l’aspect simpliste montre que les réponses sont souvent à portée de main. Doit-on finalement attendre la retraite pour vivre des rêves que l’on se refuse ? A chacun de juger.

Ice

9 mai 2012 (2h 5min)
Réalisé par
John Madden
Avec
Judi Dench, Tom Wilkinson, Maggie Smith plus
Genre
Comédie dramatique
Nationalité
Britannique

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