Trésors & biodiversité est la dernière exposition du Muséum d’histoire naturelle de Nantes, en Loire Atlantique, avant sa fermeture pour travaux prévus jusqu’en 2029. Jusqu’au 3 novembre 2025, elle offre au public un récit de l’histoire des collections du musée, en démontrant leur constante évolution et leur contribution à la compréhension de la biodiversité à travers le temps.
Si le vivarium est déjà fermé depuis le 6 janvier dernier, le chantier de rénovation du Muséum débutera en 2026 pour un réouverture prévue en 2029. Avant sa fermeture, et à travers cette exposition, le lieu dévoile au public les trésors qui composent ses collections, révélant ainsi les richesses patrimoniales de Nantes, également celles qui sont enfouies dans ses réserves. Certains de ces trésors n’ont jamais été exposés, d’autres l’ont été rarement ou vus il y a longtemps. Il y a aussi des spécimens rares et inédits qui ont été acquis récemment. L’occasion est unique pour voyager au cœur de la nature et de l’histoire…
Le Muséum propose de parcourir le bâtiment pour mieux comprendre les enjeux de sa rénovation dès 2025 : l’exposition Trésors & Biodiversité, mais aussi les galeries des sciences de la Terre et de zoologie… et quelques surprises.
Le parcours de l’exposition est structuré en trois sections : découvrir le monde ; observer autour de nous ; témoigner de la biodiversité. À la fin de l’exposition Trésors & biodiversité, le public se dirige vers la Petite Galerie pour y découvrir un film de sept minutes sur les coulisses de cette création réalisée en interne.
Focus sur des objets des collections
- La météorite de Krasnoïarsk, anciennement fer de Pallas, est la première pallasite découverte en 1749. Cette météorite mixte de métal et de silicates est principalement conservée à Moscou en Russie. Le Muséum de Nantes n’en possède qu’un fragment de 49 grammes dans ses collections.
- Le cœlacanthe, que l’on pensait disparu depuis 65 millions d’années, est un spécimen vivant qui a été pêché accidentellement sur la côte Est de l’Afrique du Sud en 1938. Cette découverte a défrayé la chronique à l’époque, car ce poisson est l’ancêtre des vertébrés. Le deuxième spécimen a été pêché quatorze ans plus tard aux Comores. Depuis, la majorité de ces animaux sont capturés ou observés aux environs de cet archipel laissant penser que les derniers survivants des cœlacanthes se concentrent dans cette zone géographique. Or, en 1997 et 1998, d’autres spécimens ont été découverts en Indonésie, à plus de 10 000 km des Comores. Cette découverte qui a surpris à nouveau les scientifiques, laisse supposer que les cœlacanthes ont une répartition géographique plus importante.
Le spécimen du Muséum de Nantes a été pêché aux Comores, dans la nuit du 25 au 26 septembre 1968 à 1 km du rivage, par 150 m de fond. Il s’agit d’un mâle mesurant 1,32 m et pesant 33,8 kg.
- Une collection d’insectes, redécouverte en 2022, rassemble des insectes réunis par François-René Dubuisson (1763-1836), ancien épicier droguiste nantais, devenu le premier conservateur du Muséum. Les insectes proviennent de collectes effectuées lors de voyages naturalistes aux XVIIIe et XIXe siècle
- La météorite de fer, acquise en 2022, est un duo de tranches de 231 et 337 grammes chacune ; elles ont été sciées et polies dans un fragment de la météorite de Saint-Aubin afin de pouvoir en observer sa composition métallique. Celles-ci nous révèlent de magnifiques figures de Widmanstätten, structure entrecroisée de deux alliages de fer et de nickel (la kamacite et la taénite), ainsi qu’un nodule de Troïlite de formule FeS et des cristallisations de Schreibersite riche en phosphore.
- L’anomalocaris est une étrange créature qui régnait sur les mers il y a plus de 500 millions d’années, bien avant les dinosaures. Cette crevette géante a été découverte dans les schistes de Burgess au Canada ; elle était en réalité un redoutable prédateur. Ses plaques osseuses tranchantes témoignent de son appétit féroce. Sa fascinante reconstitution est signée Thierry Boisgard, mouleur au Muséum.
- Le requin Mégalodon pouvait mesurer jusqu’à 18 m de long ; il date de – 16 à 7 millions d’années. La taille de ses dents est tout aussi impressionnante ! Sa disparition est vraisemblablement liée au refroidissement global de la fin du Pliocène, ayant provoqué la raréfaction de ses proies, il y a environ trois millions d’années.
Ce spécimen, visible dans l’exposition, a été découvert à Doué-la-Fontaine (49)
- Le Bernard l’ermite, squatteur des mers, est ce crustacé malin qui ne fabrique pas sa propre coquille ; il utilise les coquilles laissées par d’autres mollusques : « un vrai professionnel du recyclage naturel » qui trône fièrement parmi les merveilles de la nature…
- Un herbier exotique de grande valeur est présent dans l’exposition Trésors & biodiversité ; il contient près de 5000 plantes d’Afrique et du Brésil. Elles ont été rassemblées par le pharmacien, botaniste et écrivain Antoine-Laurent Fée (1789-1874), dont de nombreux types, c’est-à-dire des spécimens qui ont permis de décrire de nouvelles espèces.
Un peu d’histoire
Le Muséum d’histoire naturelle de Nantes est un lieu emblématique à Nantes depuis le début du XIXe siècle. Grâce à la qualité de ses collections, qui le place dans les premiers muséums de France. L’établissement attire un public de plus en plus nombreux. Plus de 190 000 visiteurs sont accueillis en moyenne par an, ces dernières années dont 55 % sont issus de la métropole.
Le projet de rénovation de l’institution, parce que les espaces sont devenus trop petits pour accueillir le public, a été voté en juin 2023 par les élus. Ces travaux qui débuteront début 2026, vont permettre de repenser le positionnement et l’identité du muséum comme acteur majeur d’une société prête à relever les défis liés au réchauffement climatique, à la biodiversité et à la transition écologique pour habiter la Terre de demain. Ils seront aussi l’occasion de rénover le bâtiment, pour le rendre entièrement accessible et donner plus d’espace à l’exposition des collections, conservées depuis la fin du XVIIIe siècle.
Bien que le Muséum soit ouvert, les sondages et les analyses du sol se poursuivent afin de mieux comprendre la nature du bâtiment, pendant les heures de fermeture ou en gênant le moins possible les visiteurs…
Infos pratiques :
Exposition Trésors & biodiversité jusqu’au 3 novembre 2025
Muséum d’histoire naturelle de Nantes – 12, rue Voltaire à Nantes (44)
Contact : 02 40 41 55 00
Horaires : tous les jours de 10 à 18h, sauf le mardi – en juillet et août, tous les jours de 10h à 19h sauf le mardi
Tarifs : 5 € l’entrée en plein tarif – 2 € en tarif réduit
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