Colocations intergénérationnelles, étudiants cherchent seniors

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Comment allier l’exigence d’un loyer modéré, la nécessité d’être entouré et l’envie de tranquillité ? Une des solutions pourrait être la colocation intergénérationnelle. Le principe : une personne âgée loue une partie de son habitation à loyer très bas en échange de petits services au quotidien. À Rennes, cette solution fonctionne bien, mais l’association Maison en Ville peine pourtant à trouver des seniors acceptant d’héberger.

La recherche de logement sur Rennes peut être un casse-tête. Appartement, cité universitaire, colocation… difficile pour un étudiant de trouver ce qui correspond à un prix adéquat. L’association La Maison en Ville propose diverses solutions. Parmi elles, la colocation intergénérationnelle. Un étudiant est hébergé à bas coût par un retraité en échange de petits services au quotidien. « C’est avant tout un contrat de présence et de convivialité », détaille Axelle Verny, présidente de l’association.

colocation intergénérationnelle
“Certains jeunes aident à former à la nouvelle technologie. C’est un chouette moment de partage, explique Axelle Verny”.

Cette disponibilité quotidienne permet de rompre la solitude, que ce soit pour les étudiants ou les personnes âgées. « C’est dans ce but que nous avons créé l’association. Nous nous sommes rendus compte que ce n’était pas simple pour un jeune d’arriver seul face à ces défis, d’emménager dans une nouvelle ville et de s’adapter aux études », explique Axelle Verny. Avec ce coup de pouce, la Maison en ville veut « chouchouter l’étudiant » tout en chouchoutant les seniors. « Je me suis retrouvée veuve et je ne voulais pas être seule », confie Marie-Pierre, retraitée et logeuse d’Awen depuis mai dernier. « Je ne le vois pas tout le temps, mais je sais qu’il est là ».

« Tout l’intérêt c’est l’échange et l’affection qui peut se créer entre le logeur et le logé »

colocation intergénérationnelle

Le jeune a un emploi du temps spécifique. Il doit être présent deux weekends par mois et quatre soirs par semaine, et une semaine sur deux pendant les vacances. « Les sorties sont limitées. Ce sont, certes, de petites contraintes, mais elles ne sont pas insurmontables. Les bénéfices que l’on retient de cette rencontre valent bien ces obligations », commente Victor, 21 ans, en école d’ingénieur et logé depuis septembre dernier. C’est sa première expérience en colocation. Pourquoi celle-ci précisément ? « Je voulais être en contact avec une personne d’expérience. Ça me faisait plaisir de faire plaisir ». De plus, le loyer est très modéré par rapport à celui de ses camarades de l’école d’ingénieur. « Mais ce n’est pas le but absolu », affirme-t-il.

Colocation intergénérationelle Maison en ville

Une première rencontre soigneusement préparée

L’étudiant a deux possibilités : un petit loyer plafonné à 150 € pour un faible engagement ou alors un loyer gratuit, mais avec une forte présence auprès du logeur. Enfin presque gratuit. Aux deux parties est demandée une cotisation de 350 € à l’association pour les frais d’accompagnement, en plus des 10 € pour l’adhésion. Ces frais sont de 250 € pour le logeur et 15 € d’adhésion pour l’engagement faible. « Je trouve que l’étudiant paie quand même un peu cher », pense Marie-Pierre.

Comment ça fonctionne ? Tout d’abord, l’association rencontre les logeurs. Ils effectuent une visite pour se rendre compte de la vie quotidienne. « Cela nous permet de comprendre quelle va être la nécessité de présence de l’étudiant », explique Anne-Marie Catheline, coordinatrice à la Maison en ville entre logeurs et logés. Après l’accord, l’association choisit parmi les dossiers d’étudiants. « On regarde les études, le profil, ses expériences ou non en colocation. Puis, quand on a retenu l’étudiant, on lui pose des questions à travers un entretien ». De là, un premier rapprochement s’effectue avec la personnalité du retraité, afin de fixer un emploi du temps et d’échanger sur les hobbies et le rythme de la vie quotidienne. Victor souligne l’importance de sa première rencontre avec son logeur. « Il n’y a presque aucun risque que ça se passe mal et on est vraiment bien accompagnés par l’association ».

« Le but est que le logé rende service. Rien que le fait de raconter sa journée le soir permet de briser la solitude ».

Les seniors manquent à l’appel

La principale difficulté de l’association réside dans la recherche de logeurs. Autrement dit, des seniors. Ce que Anne-Marie Catheline comprend complètement. « Toutes et tous ont des personnalités très différentes. La clé pour nous, c’est la communication, car ils ne viendront pas vers nous spontanément. » À l’inverse, le bouche-à-oreille fonctionne bien chez les étudiants. « Le sourire et les souvenirs restent même quelques années après », explique Anne-Marie Catheline. Marie-Pierre admet cette appréhension, mais elle tente tout de même de convaincre ses comparses : « Ils n’ont peut-être pas confiance. En vieillissant, les gens sont plus méfiants. Pourtant, une présence quotidienne apporte une certaine sécurité ». Victor, lui, s’étonne de cette faible popularité chez les logeurs : « Les étudiants qui cherchent ce type de logement ne sont pas des mauvais ».

Cette colocation intergénérationnelle est là avant tout pour faciliter le quotidien des logeurs. « Je n’ai pas de grosses exigences. Mais j’aime bien qu’on fasse les courses ou qu’il m’accompagne à un rendez-vous. Le soir, on boit l’apéritif ensemble et nous pouvons rester discuter pendant plusieurs heures ! », s’exclame Marie-Pierre. Elle a fini par prendre l’habitude d’une présence étudiante auprès d’elle. « Je continuerai l’an prochain avec Awen s’il ne s’en va pas ailleurs ».

Maison en ville, Jeu de Paume, 12 rue Saint-Louis, Rennes, France

+33 2 23 20 55 39

info@lamaisonenville.fr

Retrouvez la Maison en ville sur facebook ou sur son site internet.

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