Les 20 et 21 septembre étaient consacrés à la 2nde Conférence environnementale. Un avatar du Grenelle de l’environnement… À part la CGT, l’équipe gouvernementale, y compris les éternels sur le départ (autrement dit Europe Ecologie Les Verts), les associations écologiques sont plus que déçues. Et pour cause, le résultat de cette conférence tient plus des promesses plus ou moins creuses que des actes constructifs et fondateurs.
Que retenir des déclarations dans cette conférence qui oublia de consulter et d’inviter bon nombre d’associations qui pourtant agissent sur le terrain avec efficacité et rigueur ? Une fiscalité carbone promise pour la loi de finances 2014 (avec effet sur les impôts 2015, donc), mais qui tient des vases communicants bien plus que d’un nouvel impôt. Bercy va devoir encore faire fonctionner ses calculettes…
Et pour cette transition énergétique tant attendue, François Hollande évoque un objectif de loi en 2014, soit… après les élections municipales. Histoire de ménager les partenaires écologistes. Du concret, il n’y en a guère. En dehors de réunions, conférences et points périodiques. Histoire d’établir un plan de bataille hypothétique. Pire, la taxe carbone promise n’est pas détaillée. Elle est censée être financée par « les bénéfices de la filière nucléaire ». Des bénéfices financés par l’augmentation des tarifs de l’électricité…
Beaucoup d’hypothèses, mais peu de décisions. La décision de fermer une centrale de Fessenheim – moribonde mais longue à démanteler – est prévue pour 2016. Quant à réduire de 50 % le nucléaire en France d’ici à 2025, il n’y a rien là d’extraordinaire : cela devrait être l’effet naturel de la progression actuelle des énergies dites vertes et l’absence d’ouverture de nouvelles centrales. Mais la palme de la communication politique en la matière reste la promesse de diminuer de 50 % notre consommation énergétique… Voilà un projet ambitieux. Hélas, cette réduction impressionnante ne sera atteinte qu’en…2050 ! Pourquoi 2050 et pas 2040, 2100 ? Allez savoir. Il sera bien loin le quinquennat Hollande, et ses promesses seront sûrement aussi mortes que bon nombre de ses électeurs.
Le gouvernement nous promet également en 2016 une voiture consommant 2L/100km. Il peut être utile de noter que l’industrie française est déjà en mesure de produire une telle automobile à condition d’opérer quelques concessions au confort. Qui plus est, cette annonce ne concerne que 25 % des véhicules publics qui seront hybrides ou électriques. Que deviennent les 75 % restant ?
Le plus concret est finalement la rénovation thermique des bâtiments présentée par Cécile Duflot avec des aides préférentielles, des crédits d’impôt et une TVA à 5 %. Toutefois, ces derniers paraîtront maigres à bon nombre de ménages déjà endettés. En outre, il demeure la question du contrôle de l’exécution des travaux dans le respect des règles ; il conviendrait d’aborder enfin le volet de la formation des artisans.
Mettre la charrue avant les bœufs est bien une spécialité française, comme l’illustre l’offre Renault en matière de véhicules électriques, rechargeables uniquement sur des stations qui… n’existent pas encore. Donc François Hollande nous promet de développer ces stations « partout en France ». Par qui seront-elles installées, à quel tarif, selon quelle norme, par qui seront elles maintenues ? Mystère… Un mystère qui dure déjà depuis un an. À quoi toutes ces réunions d’experts ont-elles servi ?…
Depuis le fameux discours du président Chirac à Johannesburg, que s’est-il passé de concret en France dans le domaine de l’environnement ? Des retouches et des mesurettes qui n’ont pas permis de rattraper le retard qui se creuse par rapport à nos voisins du nord. Si notre industrie est assez performante dans ce domaine, elle peine à le valoriser face à une Allemagne plus énergivore, mais aux habitations plus respectueuses de l’environnement. Quant à savoir si c’est vraiment le rôle de l’État de fixer une feuille de route dans ce domaine, les États-Unis et la Chine ont répondu oui. Dont acte.