Finances. La Coordination des Radios bretonnes s’inquiète de la baisse drastique de la Loi de Finances 2025

CORLAB radio bretagne

La Coordination des Radios Locales et Associatives de Bretagne (CORLAB), fédération qui regroupe une vingtaine de radios réparties sur l’ensemble du territoire breton, est profondément inquiète face au Projet de Loi de Finances 2025, présentée jeudi 10 octobre par le gouvernement. Celle-ci prévoit une réduction de près de 35% du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER), soit une coupe budgétaire de plus de 10 millions d’euros, pour des crédits alloués à plus de 770 radios associatives en France.

Cette diminution, inédite, menace directement la pérennité des radios associatives, qui jouent un rôle essentiel dans la vie démocratique, culturelle et sociale de nos territoires. Ces médias de territoire et du lien social sont souvent les seules à offrir une plateforme d’expression aux citoyens, à garantir la diversité des opinions, et à mettre en lumière les acteurs locaux, qu’il s’agisse des élus, des associations ou des initiatives citoyennes.

Depuis plusieurs années désormais, la CORLAB et ses radios adhérentes agissent quotidiennement afin de mettre en valeur les initiatives locales et associatives en faveur des transitions. À la fois médias, associations et lieux d’apprentissage, les radios associatives de Bretagne constituent, par leur capacité à donner la parole, un point d’entrée de l’ensemble de la population bretonne dans l’espace médiatique. Au sein de la CORLAB, 6 radios proposent quotidiennement des émissions en langue régionale (breton et/ou gallo). Elles jouent ainsi un rôle fondamental dans la préservation, transmission et apprentissage de ces langues régionales. Les radios associatives constituent un pilier essentiel du tissu social, culturel et démocratique de notre pays.

La réduction du FSER entraînerait des conséquences irréversibles : suppression de plus de 800 emplois dans un secteur déjà fragilisé, recul du pluralisme, appauvrissement de la diversité médiatique locale, et affaiblissement de l’offre culturelle. Les radios associatives, véritables entreprises de l’ESS, sont le deuxième employeur du secteur radiophonique, après le service public. Cependant, elles peinent déjà à absorber les augmentations de charges d’exploitation face à la diminution des dispositifs d’aide, tels que les emplois aidés. Elles doivent aussi supporter le coût de la double diffusion engendré par le déploiement du DAB+, pour lequel elles jouent un rôle crucial depuis plusieurs années.

Cette coupe budgétaire est d’autant plus paradoxale que les radios associatives sont en première ligne pour former les jeunes (et moins jeunes) à l’éducation aux médias et à l’information, une mission essentielle face aux défis contemporains de l’infobésité : concentration des médias, croissance de l’intelligence artificielle et explosion des fake news. Nos radios ne se contentent pas de diffuser des programmes culturels ou informatifs. Elles participent activement à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes et des personnes en difficulté à travers des ateliers d’éducation aux médias, des formations ou des projets collaboratifs. Elles promeuvent également la diversité culturelle en offrant une vitrine à des artistes locaux ou issus de minorités, contribuant ainsi à une véritable dynamique de proximité et d’enrichissement mutuel.

Cette réduction du FSER parait d’autant plus incompréhensible, qu’elle diverge avec les priorités affichées et assumées par l’État lors des derniers exercices budgétaires et avec les grandes orientations définies par des initiatives telles que les États Généraux de l’Information, le Livre Blanc de l’ARCOM, ou encore tout récemment le Printemps de la Ruralité. Il ne s’agit pas, ici, d’un rabot économique, mais d’un vrai coup de guillotine. Cette exécution est-elle actée, décidée, voulue et assumée ?

La CORLAB appelle donc les instances gouvernementales à revoir leur position et prendre toute la mesure des risques que cette décision ferait peser sur l’équilibre du secteur radiophonique, sur l’emploi, et plus largement sur la cohésion sociale dans nos territoires.

Les 21 radios adhérentes

Arvorig Fm, Canal B, C Lab, Fréquence 8, Fréquence Mutine, Quartier des ondes, Radio Activ’, Radio Balises, Radio BOA, Radio Bro Gwened, Radio Kerne-Naoned, Radio Kreiz Breizh, Radio Laser, Radio Ondine, Radio Parole de Vie, Radio Soleil 35, Radio U, RCF Bretagne, Plum’FM, Timbre FM, Transistoc’h

Article précédentMachecoul-Saint-Même. Le château de Barbe-Bleue sélectionné par le loto du patrimoine
Article suivantRennes. Nathalie Appéré rappelle que “La sécurité est fondamentalement une question régalienne”

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici