Fin juin, le service d’Information mondiale de l’Agence France-Presse vient d’inaugurer un site qui présente une vision originale de la géopolitique à travers le web et twitter. La naissance d’E-diplomacy appelle déjà quelques commentaires.
La ressource et le fonctionnement d’E-diplomacy se fondent sur un certain nombre de personnes – experts, spécialistes, dirigeants, etc. Il analyse les relations entre eux et les sujets chauds du moment puis opère un bilan décliné en différents classements et une carte synthétisant les relations entre pays. Avec ces 4200 comptes Twitter dans 120 pays, l’application tente de brosser une image fiable du monde géopolitique. Pour la France (très en retard sur ces applications), on retrouve aussi bien François Hollande que Alain Gresh du monde diplomatique. Voilà le classement des pays par influence :
- United States 43 322 767
- Turkey 9 722 249
- United Kingdom 5 793 767
- Saudi Arabia 7 551 724
- Egypt, Arab Rep. 7 002 203
- Venezuela, RB 6 217 694
- Japan 5 770 889
- Mexico 5 104 536
- Colombia 4 756 723
- India 4 784 402
- Brazil 4 052 408
- Kuwait 3 712 456
- United Nations 3 314 682
- Russian Federation 2 587 105
- United Arab Emirates 1 816 339
- Chile 1 665 023
- Thailand 1 611 635
- Australia 1 506 061
- Argentina 1 511 012
- Spain 1 184 007
Certes, il manque à l’appel quelques pays majeurs de la géopolitique mondiale comme la Chine. La politique de bridage de certaines applications et l’existence d’équivalents chinois à cette plateforme de microblogging qu’est Twitter faussent le classement. Reste qu’on s’étonne de la position de la Turquie, de la Colombie et des pays du golfe. Qui plus est, le classement retenu apparait très dépendant de l’actualité du moment. Les périodes d’élections, les conflits régionaux, les crises et les manifestations internationales génèrent un impact non négligeable sur la visibilité et le classement des États. Créateurs du réseau, les États-Unis se retrouvent naturellement en tête et les pays anglo-saxons à la suite. L’ONU est présente, les diplomates se retrouvant souvent au siège de New York, les outils locaux les influencent sûrement. Les principaux acteurs retenus sont :
- États-Unis Barack Obama 17 069 639
- États-Unis Bill Gates 7 179 332
- Tibet (territoire occupé par la Chine) Dalaï-Lama 4 578 123
- Vénézuéla Hugo Chávez Frías 3 147 913
- États-Unis Al Gore 2 450 883
- Arabie saoudite Muhammad Al-Arifi 1 948 160
- Royaume-Uni David Cameron 2 020 071
- Turquie Abdullah Gül 1 970 109
- Mexique Felipe Calderón 1 877 714
- États-Unis John Mc Cain 1 732 891
Côté acteurs, le podium est occupé par deux Américains : l’actuel président et un milliardaire influent. La Chine apparaît grâce à son opposant le plus célèbre. Côté Arabie saoudite, l’imam de la mosquée de Riyad est en tête alors que le président turc s’impose en raison de son influence dans le conflit avec la Syrie. On s’étonne de trouver le président sortant du Mexique ou encore le candidat à la présidence, John McCain, plutôt que les candidats républicains actuels. Enfin, Hugo Chavez affiche une influence certaine dans le réseau ; les réseaux sociaux peuvent donc être utilisés aussi par les politiques les plus critiques vis-à-vis des États-Unis.
Ces données brutes n’apportent qu’une photo à un instant T des relations internationales. Il convient de les pondérer avec l’actualité et les habitudes d’utilisation du Web. La vision trop occidentale du Web peut aboutir à de fausses idées (Weibo, le twitter chinois, affiche plus de 200 millions d’utilisateurs – 500 millions pour Twitter). Il est intéressant également de noter les zones d’influences des pays à l’aide de la carte du site.
La Norvège constitue une belle illustration d’un pays très impliqué dans la diplomatie internationale et dans la résolution des conflits.
Ediplomacy est un outil de plus pour visualiser les relations internationales. Comme Twitter qui n’est qu’un outil de communication, donc aussi de propagande. Il sera intéressant de suivre l’évolution des classements avec les prochaines élections aux États-Unis.
Ice