Rennes domine le grand Ouest en matière d’édition scientifique et régionale. En parallèle de maisons qui prétendent à un rang national, de petites maisons œuvrent à la diversité et l’indépendance du milieu. Après avoir rencontré Jean-Marie Goater, Critic, Pontcerq et l’œuf, recevons André Crenn des éditions Apogée !


André Crenn travaille à son bureau et parle de son métier avec amour et sagesse. André Crenn cherche à vendre, à transmettre le flambeau, pourquoi pas, à un jeune éditeur enthousiaste. Car de l’enthousiasme, il en faut ! À moins d’en faire une activité connexe, comme Goater, ou carrément bénévole (Pontcerq ou l’œuf), l’édition requiert des recettes. Un livre demeure un produit. C’est grâce à cet équilibre entre l’exigence économique et la passion de la qualité que les éditions Apogée ont perduré, et perdure encore.
« J’ai d’abord travaillé aux Presses Universitaires de France », nous dit André Crenn. En 1991, lorsqu’il fonde la maison d’édition, il axe une partie de la ligne éditoriale (généraliste) sur l’universitaire, notamment une collection sur l’Union européenne (en partenariat avec la CE). Peu à peu, les collections se créent, sur la Bretagne par exemple. Plusieurs collections de vulgarisation sont montées : scientifique, en partenariat avec l’Espace des Sciences, philosophique avec la Société Philosophique de Bretagne. Exception faite de la BD, les éditions Apogée ont touché à tous les secteurs.

André Crenn le confie, il n’est pas « très numérique ». Son bureau rempli de feuilles et de livres tend à le prouver. Il parle de la fidélité à ces auteurs, va chercher à la bibliothèque quelques nouveautés ou titres qui l’ont marqué. Il mentionne Albert Bensoussan, écrivain, traducteur de Vargas Llosa ou Onetti et anciennement professeur de littérature espagnole à l’université Rennes 2. Il se souvient du regretté Alain Jégou, poète et pêcheur breton. La vie continue, et André Crenn semble ravi de présenter les dernières parutions : Xiaoling, nouvelles de Chine, de Jean-Louis Coatrieux, Un bleu d’octobre de Françoise Ascal, Manifeste pour la ville biodiversitaire de Philippe Clergeau.
