Le 5 mai 2016 s’ouvre une exposition des sculptures d’Édouard Martinet à la Sladmore Contemporary de Londres. Pendant un mois, cet artiste français, enseignant de design graphique à LISAA de Rennes, présentera son bestiaire d’objets récupérés.

Unidivers : Comment votre travail a-t-il commencé ?
Édouard Martinet : J’ai commencé mon travail à Paris. Finalement, je suis revenu à Rennes. J’étais à l’école à Rennes, étudiant à Paris. J’ai commencé mon travail de sculpture en sortant de l’école. J’ai été graphiste. J’ai fait ma première exposition en 90. Puis j’ai fait les vitrines d’Hermès.

Édouard Martinet : La même chose, de la récup.
U. : Comment qualifiez-vous votre travail ?
Édouard Martinet : C’est difficile. De la sculpture. Au lieu d’enlever de la matière, je l’assemble. De la sculpture, c’est un objet en volume qui ne sert à rien. C’est seulement décoratif, non ?
U. : Est-ce que vous avez une idée préconçue de la sculpture ou vous laissez vous guider par les objets récupérés ?

U. : Est-ce qu’il y a des objets qui reviennent régulièrement ?
Édouard Martinet : Oui, je cherche toujours le même genre d’objets. Par exemple la chaîne de vélos, des freins avec des charnières. C’est un peu, disons, comme la typographie. Certaines formes reviennent régulièrement.
U. : Est-ce que vous vous renseignez au préalable sur l’anatomie de ces animaux ?

U. : De quoi votre bestiaire est-il composé ?
Édouard Martinet : J’aime bien ce qui est moche. Par contre, je déteste toucher un poisson ou attraper un oiseau. Les insectes, je les trouve beaux. Mon travail consiste en un agrandissement interprété.
U. : Au niveau des couleurs, qu’est-ce que vous utilisez ?
Édouard Martinet : La rouille, par exemple. Quand il n’y en a pas assez, j’en rajoute.

Édouard Martinet : Oui, sûrement, mais je ne vois pas lesquels. J’aimais bien Picasso et sa tête de veau avec une selle et un guidon. J’aime bien Damien Hirst.
U. : En somme, vous redonnez vie à ces animaux, non ?
Édouard Martinet : Je redonne vie à des objets qui ont déjà vécu. Le but, c’est de leur donner un regard. Tout est dans l’œil. L’œil, l’attitude et puis la position. Ça les rend vivants. Il y a un poisson en particulier, quand tu passes à côté, tu as l’impression qu’il te suit. Ses yeux, ce sont des loupes avec des réflecteurs derrière.
