La tradition des étrennes le jour de l’an se perd… Seules certaines provinces s’y attachent encore telles la Guyane, la Picardie et (un peu) la Bretagne. Ces petites attentions offertes lors de la nouvelle année, sous forme de pièces de monnaie ou de billets, sont plutôt observées de nos jours pour récompenser les services réalisés tout au long de l’année et adressées, par exemple, aux facteurs et aux pompiers…
Le mot « Étrennes » vient du mot latin strena, qui désigne un cadeau que l’on fait pour apporter un bon présage. La coutume des étrennes est très ancienne. Elle remonte à l’époque des Romains et au culte de Junon, la déesse de la femme et de la fécondité. Le peuple se souhaitait du bonheur le jour de l’an et s’offrait des présents qui avaient une valeur symbolique très forte : des figues et des dattes, symbole de l’abondance ; du miel qui représente la nourriture et la boisson ; de la verveine, symbole de paix, de douceur et de tendresse. Les Gaulois avaient pour coutume de ramasser des touffes de gui, l’arbre sacré aux vertus extraordinaires. La tradition des étrennes a toujours été païenne, à laquelle les autorités religieuses ont souvent essayé de s’opposer dans l’Histoire. Avec pas loin de 3000 ans d’existence, cette tradition a connu une période florissante en France. Elle visait le fait de se rendre aimable, d’inaugurer l’année par un geste de courtoisie, par un échange de bons procédés, par de petits présents.
Au fil des siècles et jusqu’au XIX e siècle, on continuait de s’offrir des biscuits, des cartes pour les étrennes. A la fin de ce siècle, les grands magasins font alors leur apparition et la publicité se développe dans les revues. On offre alors des jouets aux enfants, des bijoux, des tissus, des vêtements aux adultes et aussi du chocolat pour les étrennes…
Au XXe siècle, offrir des étrennes revient à faire un présent d’usage sous la forme du versement d’une somme d’argent. Les petits cadeaux ont été remplacés par de l’argent de poche, des pièces de monnaie et des billets de banque, aussi par des médailles en or, en argent et en bronze. Si au début de la coutume, ces sommes étaient versées pour honorer sa famille et ses proches, elles sont aussi dédiées aux personnes influentes, tels que les prêtres, pour les remercier de certaines tâches accomplies non rémunérées.
Les grands-parents ont longtemps offert des Louis d’or et des pièces en argent à leurs petits-enfants en guise d’étrennes pour la nouvelle année. Ceux-ci les rangeaient précieusement dans leur tirelire. Mais aujourd’hui la fréquence des étrennes s’est considérablement réduite surtout du côté des jeunes générations.
Ce sont surtout les anciens qui perpétuent la tradition et continuent à se manifester de cette façon afin de remercier leur entourage familial ou professionnel. L’épidémie de Covid et l’inflation sont aussi passés par là ! Ils ont détruit des relations intenses naguère, en restreignant considérablement les budgets.
Au XXI e siècle, il n’y a ni règle, ni obligation pour les étrennes et la date n’est pas souvent respectée, souvent avancée ! La tradition a beaucoup évolué. Il s’agit maintenant d’un geste coutumier du Nouvel An qui vise à récompenser pécuniairement les services qui nous ont apporté du soutien au cours de l’année passée et qui renouvelleront leurs actions pour la nouvelle année : les pompiers qui proposent leurs calendriers, même chose avec le facteur ! Il y a aussi la nounou de son enfant, le gardien d’immeuble ou le concierge que l’on souhaite remercier pour sa présence et l’entretien du bâtiment, également les éboueurs, les assistantes maternelles, les aide-ménagères ou toutes autres personnes dont la mission est d’assurer des protections et des accompagnements. C’est une manière sympathique d’exprimer sa reconnaissance envers toutes ces professions qui nous facilitent la vie tout au long de l’année. Chacun reste libre de donner ce qu’il veut ; il n’y a pas de barème ! On donne selon ses moyens et cela peut aller de quelques pièces jusqu’à parfois une centaine d’euros, même si l’enveloppe moyenne se situe entre 20 et 50 euros.
Alors que les fêtes de Noël et de fin d’année représentent un budget conséquent, les étrennes permettent à la fois de mieux commencer l’année et de la finir ! Cette preuve de solidarité équivaut pour certains à une somme qui s’avoisine à un treizième mois de salaire.
Attention : Rappel
Il y a souvent des arnaques autour des étrennes ! Il faut rester très vigilant, car il arrive de plus en plus souvent que des individus se présentent en faisant croire qu’ils sont pompiers ou facteurs dans le but de spolier la personne chez laquelle ils sonnent à la porte.
Dans l’idéal, il est indispensable de vérifier l’identité de la personne avant de lui remettre des étrennes. On peut par précaution lui demander de présenter sa carte professionnelle.
Il faut se méfier de ces faux agents municipaux, faux pompiers avec leurs faux uniformes : ce sont des escrocs qui font du porte-à-porte dans le but de récupérer de l’argent.
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