Visite libre Mars Imperium « Marseille, métropole d’empire » – Centre Bourse Marseille 1er Arrondissement
Visite libre Mars Imperium "Marseille, métropole d'empire" Du 29/04 au 28/12/2025 de 9h à 18h sauf les 1er mai, 1er novembre, 11 novembre et 25 décembre.
Fermé le lundi. Centre Bourse 2 rue Henri Barbusse Marseille 1er Arrondissement Bouches-du-Rhône débute le Début : Lundi 2025-04-29 09:00:00 2025-04-29 09:00:00 .Visite libre Mars Imperium "Marseille, métropole d'empire"au Musée d'Histoire de Marseille (MHM). Musée d’Histoire de Marseille Séquence 12
Autour de Mars Imperium
Le projet Mars Imperium est né du constat d'un déficit d’histoire sur Marseille coloniale et ses empreintes actuelles. Il s’agit d’un portail web regroupant cinq plateformes en ligne, chacune abordant cette histoire et ses traces selon un angle de vue, donc un format, particulier.
Créé en partenariat avec le Pôle des Musées de Marseille, le Mucem, l’association Ancrages, les Archives nationales d’outre-mer, les Archives municipales de Marseille, la Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine Aix-Marseille-Provence et les laboratoires de recherche IREMAM, IMAF, IRASIA et LPED, Mars Imperium, mené par le laboratoire TELEMMe (Aix-Marseille Université/CNRS), a été inauguré le 11 mars 2025.
A cette occasion, le Musée d’Histoire de Marseille propose au sein de son parcours permanent une présentation de ce projet sous forme de thématiques qui seront renouvelées tous les 6 mois environ.
Volet 1 Marseille, métropole d'empire. Le programme décoratif des statues des escaliers de la Gare Saint-Charles.
Les empreintes de l’histoire impériale sont nombreuses à Marseille. Ce patrimoine protéiforme, régulièrement questionné, témoigne d’une page importante de l’histoire de la Ville dont la connaissance reste fragmentée et biaisée par un certain nombre d’idées reçues ou d’impensés. Elle ne permet pas d’évaluer correctement ses répercussions sur la société marseillaise des XIXe et XXe siècles, ni de bien comprendre les enjeux, les interrogations, les tensions et les revendications qui s’expriment actuellement.
Dans la perspective du centenaire de l’Exposition coloniale de 1922, diverses mobilisations émergent à Marseille pour interroger la propagande impériale et ses traces dans l’espace public. Parmi elles, certaines prennent pour cible la statuaire monumentale de l’escalier de la gare Saint-Charles, lieu emblématique où convergent des interventions artistiques, patrimoniales ou militantes, antiracistes, féministes et décoloniales.
En parallèle, les marseillais.e.s manifestent dans le sillon des mobilisations mondiales contre les violences policières et suite au meurtre de George Floyd (Minneapolis, 25 mai 2020).
Ces actions se multiplient, visant en particulier les sculptures de Louis Botinelly. Les allégories coloniales représentant l’Asie et l’Afrique deviennent ainsi le support d’une critique plus large, interrogeant la persistance de ces imaginaires dans le récit historique local et national, ainsi que leur rôle dans la perpétuation des préjugés raciaux.
À ce jour, aucun cartel ne contextualise cette entrée monumentale de la ville, dont les éléments ornementaux ont été ajoutés progressivement. Pourtant, au-delà de la controverse autour de ces statues, l’histoire de leur production et celle de l’escalier lui-même méritent d’être examinées.
C’est précisément l’objectif de la séquence 12, qui vient conclure le parcours muséographique de l’exposition permanente du Musée d’Histoire de Marseille. À travers une documentation rigoureuse, elle met en lumière le contexte de création des sculptures et de l’escalier, ainsi que les narratifs qu’ils véhiculent.
Inauguré en 1927, près de 80 ans après l’ouverture de la gare Saint-Charles et l’arrivée du chemin de fer à Marseille, cet ensemble architectural monumental offre un panorama spectaculaire sur la ville et s’inscrit dans une mise en scène narrative qui en retrace les strates historiques. De l’antique colonie grecque à la "Porte de l’Orient", les groupes statuaires de la gare, perpétuent, dans la lignée de l’héritage antique, une vision du monde fondée sur l’idée d’une domination universelle. Cette mise en image allégorique, réactivée et réinterprétée dans le contexte de la colonisation française, prolonge et actualise des motifs symboliques qui continuent aujourd’hui de nourrir le débat.
