Objets africains dans les musées européens. Quelle (re)mise en circulation ? Mercredi 12 mars 2025 de 18h à 20h30. Centre de la Vieille Charité 2 Rue de la Charité Marseille 2e Arrondissement Bouches-du-Rhône débute le Début : 2025-03-12 18:00:00 2025-03-12 18:00:00 .Table ronde au Musée d’Arts Africains, Océaniens et Amérindiens à Marseille (MAAOA). Interventions de
- Benoît Martin, directeur du Musée d’Arts Africains, Océaniens et Amérindiens à Marseille (MAAOA)
- Claire Bosc Tiessé, directrice de recherche au CNRS, directrice d’études à l’EHESS
- Emery Patrick Effiboley, muséologue, maître de conférence en histoire de l’Art, Université Abomey-Calavi, Bénin
Modération Marie-Aude Fouéré, EHESS, Institut des Mondes Africains (IMAF).
Une proposition de Cécile Van Den Avenne, EHESS, IMAF.
Les collections du Musée d’Arts Africains Océaniens Amérindiens (MAAOA) sont exclusivement extra-européennes. Cette caractéristique constitutive, doublée d’une volonté originelle de créer une institution muséale dédiée en premier lieu à un discours sur l’esthétique, nous invite aujourd’hui à devoir repenser l’identité de cet établissement afin d’ouvrir à une polyphonie des récits. Cette réflexion profonde qui débute, tient notamment à la mise en questionnement du principe de circulation des sujets-objets et des restes humains ancestraux qui composent ses collections.
Il s’agira durant cette table ronde non seulement d’évoquer la circulation physique et géographique de ces pièces dans le cadre d’une politique de recherches de provenance, mais aussi d’introduire la place de leur circulation immatérielle et en particulier de l'importance de la perception de l’absence et du vide qui sont inhérents à ces circulations matérielles et symboliques. (Benoït Martin, directeur du MAAOA)
Comment sortir d’une approche eurocentrée ?
Depuis le XIXe siècle, les musées français ont élaboré une catégorie extra-européenne aux contours mouvants, et y ont rangé parmi d’autres les objets d’Afrique. Les classifications, notamment ethniques, créées pendant l’époque coloniale, perdurent en grande partie et contribuent à diffuser une certaine vision des sociétés africaines. Ces musées ont par ailleurs privilégié, et parfois combiné, les approches ethnographiques et esthétiques. En 1992, à son ouverture, le MAAOA avait résolument adopté cette dernière.
Aujourd’hui, dans un musée comme celui de Marseille, héritier des institutions coloniales de la ville et de collections privées, de quelles histoires le musée pourrait et devrait aujourd’hui rendre compte et à quelle histoire entend-t-il participer ? (Claire Bosc Tiessé)
La restitution des collections coloniales comme stratégie de réactivation de techniques et pratiques artisanales anciennes
La problématique du rapatriement des collections coloniales ne se présente pas seulement en termes de retour de biens culturels aux sociétés qui les ont produits. Elle s’exprime également sous la forme de savoirs locaux y afférents et de leur transmission. La présente communication, partir de l’expérience du Bénin, ambitionne de donner un aperçu de ce qu’était la situation des arts dans l’ancien royaume du Danxomè. Ensuite, il s’agira d’exposer la diversité des productions artisanales dont certaines ont disparu et enfin montrer comment, à travers quelques exemples, il est possible de réintroduire certaines techniques et pratiques pour enrichir les productions contemporaines. (Emery Patrick Effiboley)
En lien avec la table ronde proposée, une visite dialoguée au sein des collections africaines du Musée d’Arts Africains, Océaniens et Amérindiens à Marseille (MAAOA) est proposée le samedi 22 mars 2025 en présence de Benoît Martin, Claire Bosc Tiessé, Emery Patrick Effiboley et Cécile Van Den Avenne.
• Salle du miroir
• Accès libre, dans la limite des places disponibles