Sculptures, installations et œuvre sonore, la saison 2018-2019 de la Galerie du Crous de Rennes se poursuit en trois dimensions. Du mercredi 5 au mercredi 19 décembre 2018, l’espace blanc et vitré du 20 rue Saint-Hélier exposera le travail de cinq étudiants en arts à Rennes et Quimper : Julia Berrubé, Johanna Cartier, Anatole Pinel, Tarquin Pons et Reda Boussella. Présentation.
Les photographies et bandes dessinées de l’exposition Nuit Blanche laisseront prochainement la place aux sculptures et installations de l’exposition Catastase initiée par cinq étudiants, pour la majorité en fin de cursus.
Comment donner une unité à des travaux venus d’horizons différents ? Comment écrire une histoire à partir d’œuvres sans réelle connexion entre elles ? Leurs précédentes expositions, réalisées dans le cadre de leur formation, les ont menées à s’interroger sur la notion de collectif, l’unité d’une exposition et le dialogue entre les œuvres. Préoccupations qui n’en sont qu’aux prémices puisque le projet s’inscrira dans une continuité courant 2019.
Terme d’origine grecque qui désigne la troisième partie d’une comédie dramatique ou tragédie, la catastase correspond à la partie où l’intrigue se noue. Elle succède à l’épitase, le développement central de l’action… c’est cette montée en puissance dans l’histoire que les étudiants ont choisie pour contextualiser leur exposition. À l’image d’une pièce de théâtre, les œuvres seront mises en scène et joueront le rôle d’acteurs statiques. Un arrêt dans le temps et l’espace avant que l’action ne rebondisse, donnant ainsi l’occasion de découvrir les projets : s’en approcher, les contourner, les éviter… au final composer en fonction de leurs volumes et de l’espace libre.
Avec une sculpture de la chute d’un cheval sculpté grandeur nature, Reda Boussela – seul étudiant à l’EESAB de Quimper – interroge le construit et « les persistances rétiniennes anachroniques ». La légèreté de la bâche en plastique rencontrera la lourdeur du plâtre dans un jeu de perception. Entre mouvement et paralysie, l’étudiant-artiste questionne la définition de la sculpture classique et détourne l’image de l’équidé – maintes fois reprise dans l’Histoire de l’art.
Les sculptures abstraites en plâtre de Tarquin Pons contrasteront avec le figuratif de la majorité. Issu de la Science-fiction, son répertoire de formes devient un outil pour se jouer de la mémoire et des stéréotypes de l’Art.
Tirant son inspiration du combat de chien, Johanna Cartier met en exergue ce sujet tabou, mais bien réel. La référence au théâtre se matérialisera par l’utilisation d’un rideau comme médium et son activation automatique aléatoire ou manuelle. Son pendant, une sculpture de chien de concours, tisse un fil rouge entre les deux œuvres. En opposant la fluidité du rideau de la première à la lourdeur du béton de la seconde, elle pointe du doigt la maltraitance animale à travers des disciplines qui (malheureusement) perdurent. Une mise en scène abjecte de l’animal.
Artiste-étudiante pluridisciplinaire, Julia Berrubé s’intéresse à la rencontre entre la sculpture et la vidéo. Pour l’exposition Catastase, ses croquis colorés de mondes imaginaires géométriques deviendront sculptures dans un intérêt particulier pour le geste et le processus de création plus que le résultat.
Seule œuvre sonore, Antoine Pinel matérialisera son répertoire de sons dans l’espace de la galerie. Projet énigmatique en cours de production, il sera visible seulement au moment de l’exposition…
Exposition Catastase, du 5 au 19 décembre 2018 – Vernissage le mercredi 5 décembre à 18 h
Infos pratiques :
Galerie du Crous de Rennes
20 rue Saint Hélier
35000 Rennes
Ouverture du mardi au samedi de 15 h à 18 h