Festival Extension sauvage 2014, danse et paysage

Festival extension sauvage 03 – danse et paysage
27/28 & 29 juin 2014
à Combourg et au château de la Ballue, Bazouges-la-Pérouse

« À travers la rencontre du trio “artiste-paysage-regardeur” et une programmation qui mêle danse, performances, films et paysage, nous vous invitons à une échappée jubilatoire vers de nouveaux espaces de perceptions. » Latifa Laâbissi & Nadia Lauro

Volmir Cordeiro Ciel (2012)

Ciel de Volmir Cordeiro
Ciel de Volmir Cordeiro

Les amateurs de danse de la région ont pu découvrir le solo Ciel[1] de Volmir Cordeiro lors du festival Mettre en scène à l’automne 2013 et ils ont pu revoir le danseur dans la version préparatoire de la nouvelle pièce d’Emmanuelle Huynh, Tozaï[2], cet hiver au Musée de la danse. Cette fois-ci, Volmir Cordeiro propose son solo en plein air, pour deux représentations. La première se déroule à Combourg en plein soleil sur une bande de prairies dorée parsemée de saules. Et le spectateur – c’est sans doute encore plus vrai pour celui qui découvre la pièce pour la première fois – saisit la danse et le paysage champêtre tout à la fois. Le danseur se poste à l’autre bout de la prairie, curieuse silhouette aux gesticulations irréelles. Il est si petit : la mouette qui passe au « premier plan » pourrait le croquer. Bientôt, il disparaît derrière un saule comme un mirage avant de reparaitre avec une autre expression, une autre gestuelle. À mesure qu’il se rapproche de l’assemblée, sa présence physique se fait de plus en plus prégnante, presque trop de chair, trop d’os, trop de sang bouillant et d’émotions à partager.

Ciel de Volmir Cordeiro, Samedi 28 juin 2014 à 21h, «SCREENWOO
Ciel de Volmir Cordeiro

La seconde représentation a lieu sur un chemin pentu bordé d’arbres près du Château de la Ballue. La nuit tombe, les couleurs et textures des arbres se dissipent ; seules demeurent leurs silhouettes enchevêtrées. La forêt, masse sombre organique, bruisse, et Volmir Cordeiro attire l’attention du spectateur par les bruits de ses pas et les sons étranges qui sortent de sa bouche alors qu’il bat latéralement des mâchoires. Le danseur s’approprie tout son environnement obscur, déploie son énergie jusque dans les branches noueuses des arbres qui semblent animées par ses propres mouvements. Alors qu’il vient tout près des spectateurs, il échange avec eux des grimaces complices, avec cet excès de grotesque que la nuit permet.

Anne Collod et Mathias Poisson (faire) cabane (2007)

« (faire) cabane est une pièce chorégraphique et plastique in situ pour un chœur de personnes et de matériaux. (faire) cabane crée des cabanes vivantes et en mouvement qui s’animent à partir d’un ensemble d’actions mises en jeu par des partitions chorégraphiques. Le projet s’invente à partir de la spécificité de chaque lieu. »

Comme la pièce n’a pu avoir lieu, la chorégraphe a invité les spectateurs a participer à un dialogue informel. En effet, prévue à Combourg, pour un groupe de six amateurs, danseurs et non-danseurs, la pièce a de l’être annulée. La veille, lors du filage, un des amateurs, Hervé (danseur amateur) s’est blessé lors d’une chute dans des hautes herbes et les pompiers de Combourg ont dû intervenir. Il porte ce vendredi une minerve. Ce membre de l’équipe, soudée à force de répétitions ou plutôt d’expériences diverses dans la nature, a été jugé irremplaçable et il a fallu renoncer. Latifa Laabissi qui a assisté aux dix minutes de filage exprime « son goût de regret ». Elle envisage une nouvelle programmation de la pièce, peut-être lors d’une autre édition d’Extension Sauvage ou en cours d’année, dans un partenariat avec le théâtre de poche de Hédé.

À quoi aurait pu ressembler ce (faire) cabane, dans cette version combourgeoise ? Anne Collod évoque les enjeux du projet sur « le lieu du crime ». Elle parle de son intérêt pour la danse chorale, forme d’implication de l’être ensemble : « on se lance avec un élan formidable, on rencontre divers obstacles, mais comment fait-on pour maintenir l’envie de poursuivre ces tentatives-là ? ». Elle fait référence aux expériences des années 20 et 30 lorsque de grands groupes poursuivaient des expérimentations très fines, articulées à la notion d’être ensemble, dans des espaces naturels ou urbains. Elle évoque également le travail de l’Étasunienne Anna Halprin avec de grands groupes autour de questions politiques et sociales, comme la maladie et l’exclusion. (faire) cabane est issu de toutes ses expériences.

Anne Collod collabore sur ce projet avec Mathias Poisson, plasticien designer qui s’intéresse beaucoup à la notion de promenade. (faire) cabane s’inspire des imaginaires du sauvage et de la cabane, en assumant leurs aspects fantasmés et artificiels. Il s’agit d’une part « de se redonner de la sauvagerie, en sachant que c’est un jeu » et d’autre part de se questionner sur « comment on abrite, et comment on se fait abriter? ».

Anne Collod et Mathias Poisson ont ainsi invité les amateurs à faire toutes sortes d’expériences – expériences qui garderont beaucoup de leurs secrets! En effet, la chorégraphe comme les amateurs présents sont restés assez évasifs. Toutefois, nous apprenons que ces derniers, déployés dans différents espaces, firent, par exemple, des visites les yeux bandés, qu’ils furent ensevelis dans de hautes herbes (lieux de siestes) ou confrontés à la boue. Ils furent en outre munis d’accessoires comme des panneaux biseautés, blanc d’un côté, de couleur de l’autre, ou de longues tiges et grandes branches. Et ainsi (faire) cabane se proposait de marier, dans les prairies de Combourg, le naturel et artificiel, l’humain et le non-humain. Tout un programme d’activités pour scouts d’avant-garde!

Sébastien Ronceray Danse/cadence (2014), Soudain les arbres frissonnent (2014) et À la lisière (2014)

Soudain les arbres frissonnent de Sébastien Ronceray - Samedi 2
Soudain les arbres frissonnent – Sébastien Ronceray © Richard Louvet

Le cinéaste expérimental Sébastien Ronceray, cocréateur de l’association Braquage, s’est vu offert une carte blanche sur le thème danse et cinéma qu’il a décliné en trois programmes de films. La première projection a eu lieu le vendredi dans le cinéma – un vrai cinéma « à l’ancienne » – de Combourg. La seconde séance sur le thème de l’arbre et du paysage s’est déroulée à la tombée de la nuit, en plein air, avec pour sièges des piles de bois, dans le cadre de la soirée Screenwood. Enfin, étaient diffusés en continu dans le château de la Ballue, trois courts métrages contemporains dans lesquels des mondes oniriques s’incarnaient dans l’organique végétal.

Dance/Cadence de Sébastien Ronceray
Dance Cadence – Sébastien Ronceray ©Richard Louvet

La première séance, à Combourg, Danse/cadence proposait un panorama de films expérimentaux de divers formats : super 8, 16 mm ainsi qu’un fichier numérique. Sébastien Ronceray a sélectionné ces courts-métrages dans les fonds de films expérimentaux des associations Light Cone et Cinédoc. Il a choisi des œuvres réalisées entre 1935 et 2011, de Len Lye à Vincent Tricon, en passant par Maya Deren et Pascal Baes. Sa sélection a été dictée par la question «  comment rendre compte de la danse à travers des procédés de cinéma? ». Il a montré des films qui décomposaient et recomposaient le temps et l’espace, des films basés sur des prises de vues réelles, des films d’animation, et aussi des films hybrides ou les prises de vues réelles sont dénaturées par le montage image par image ou redessinées en décalque rotoscopique. Certains films recréaient ainsi le geste du danseur et le sublimaient tandis que d’autres, moins figuratifs, utilisant des procédés comme le grattage ou la teinte de la pellicule, concouraient par leur rythme visuel et musical à créer une sorte de danse abstraite. Tous les spectateurs ont reconnu que rarement séance de cinéma expérimental ne se déroula dans des conditions si optimales, que ce soit du point de vue du confort de la salle, de la variété des films en accord avec la thématique, de la qualité des supports projetés, ou de l’érudition du programmateur.

DD Dorvillier A catalogue of steps (2013)

(Interprètes  : Katerina Andreou, Nibia Pastrana Santiago et Oren Barnoy)

A catalogue of steps - DD Dorvillier, Samedi 28 juin 2014 à 18h
DD-Dorvillier – A catalogue of steps © richard louvet

« A catalogue of steps est une collection de fragments chorégraphiques de DD Dorvillier tirés des vidéos des œuvres produites par la chorégraphe entre 1990 et 2004, passant du statut d’archives à celui de matériau d’expérimentation, répétés inlassablement, sans volonté de reproduire l’œuvre originale. »

Les trois danseurs de A catalogue of steps proposent deux incarnations distinctes de cette pièce, chacune spécifiquement adaptée au lieu. La première, dans le théâtre de verdure, petite arène bordée de haies, met en relief les différentes combinaisons d’un trio, avec des jeux complexes sur la répétition du même, en trio ou par paires – Three of a perfect pair comme dans la chanson de King Crimson – ; à l’unisson ou en décalé. Successions de scènes dynamiques à la beauté abstraite et d’autres parfois insolites comme ces cris ( de loups ? ) et ces longues stases ou les corps venaient caresser paresseusement le gazon humide. Que peuvent signifier ces moments, ici désunis, dans leur contexte original ? Que ce passe-t-il juste avant et juste après ? Impression de lire une suite de phrases tirées de divers romans d’un même auteur et enchainées de façon arbitraire. Si le tout prend un caractère non-sensique, le style global conserve une étrange cohérence.

A catalogue of steps - DD Dorvillier
DD-Dorvillier – A catalogue of steps © richard louvet

On a pu retrouver le dimanche de nombreux gestes présentés la veille, mais proposés cette fois-ci dans un jardin à la française, aux dessins géométriques, puis dans les labyrinthes de verdure entourant le château. Dans cette configuration, la perception se fragmente ; le regard du spectateur passe d’un danseur à l’autre et il est souvent impossible de distinguer les trois à la fois dans ce jeu de pistes. L’atmosphère devient parfois mélancolique avec des morceaux inédits ou s’offrent des regards troubles suscitant l’empathie ainsi que de longues scènes d’approche se concluant par un baiser (3 configurations à deux!) derrière des grilles de bambous et d’arbrisseaux.

La danseuse grecque Katerina Andreou a bien voulu accorder un entretien à Unidivers à propos des enjeux chorégraphiques de A catalogue of steps[3].

Noé Soulier Mouvement sur mouvement (2013)

Si certains chorégraphes et danseurs s’emploient, bon gré mal gré, à conceptualiser à l’excès leurs pièces, à intellectualiser à outrance leur propos, à coups de formules creuses et préformatées, pour légitimer leur travail et l’inscrire, parfois au forceps, dans le champ des préoccupations à la mode dans les discours sur l’art contemporain, il en existe d’autres dont la disposition d’esprit et la corporéité siéent particulièrement à des propositions chorégraphiques ambitieuses qui s’appuient sur des bases théoriques solides. C’est le cas de Noé Soulier, jeune artiste qui a étudié la danse comme la philosophie. Voilà un danseur qui sait manier intelligence et malice pour produire un spectacle accessible, généreux d’idées et de mouvements.

Mouvement sur mouvement de Noé Soulier
Mouvement sur mouvement – Noé Soulier

Dans le cercle du théâtre de verdure, il parvient à pointer, avec légèreté et humour, les correspondances, les tensions et paradoxes entre l’expression des mots et l’expression gestuelle, en jouant de leurs complexes interrelations. Noé Soulier s’inspire notamment d’idées exposées dans la vide Improvisation Technologies du chorégraphe William Forsythe – ainsi que d’écrits de Trisha Brown ou Merce Cunningham. Il transforme et s’approprie des matériaux à visée essentiellement didactique pour en faire une série de séquences chorégraphiques. Noé Soulier parle en dansant, traçant une série d’élégantes et lyriques arabesques ou utilisant son coude comme un marteau, ou plutôt, danse en discourant, sur le ton enthousiaste d’un jeune professeur pressé de communiquer tout son savoir, au risque de saturer son auditoire d’informations complexes.

Mouvement sur mouvement-Noe Soulier-07
Mouvement sur mouvement – Noé Soulier

Par moments, ménageant des pauses dans le discours, Noé Soulier ne fait plus que danser, illustrant par le geste l’idée qu’il vient d’exposer, parfois c’est la texture de sa voix même, l’air qui passe dans son larynx, qui nous renseigne sur les déplacements du corps, dans leur extraordinaire variété, et nous fait méditer sur leur délicate et empirique conceptualisation par le verbe.

Tour à tour, le spectateur peut être séduit par le mouvement ou le discours, son attention oscille entre la jouissance du geste chorégraphique, pour sa beauté même, et l’émotion qu’il suscite, et l’envie de saisir ces gestes comme une démonstration d’idées par l’exemple. Il est tenté de prendre des notes ; et voici quelques bribes saisies à la volée : « j’isole une partie de moi-même que je traite comme un objet » ; «être moteur et mobile, celui qui agit et l’objet transformé par l’action» ; « il faudrait pouvoir se dissocier de soi-même ». Alors que la vue et l’ouïe du spectateur sont hyper-stimulées, Noé Soulier lui assume avec une apparente décontraction son rôle – même quand un des chiens du château fait une irruption inattendue dans le théâtre de verdure – , il « joue avec ses tendances naturelles » et accepte d’être « le cobaye de lui-même », un corps sensible et réifié tout à fois.

Antonija Livingstone, Simone Aughterlony, Hahn Rowe In Disguise (2014), première française

In Disguise de Antonija Livingstone, Simone Augtherlony, Hahn Ro
In Disguise – Antonija Livingstone Simone Augtherlony Hahn Rowe © Richard Louvet

Spectacle controversé s’il en est, In Disguise n’a laissé personne indifférent. La pièce s’intégrait à merveille dans le décor: le bois de bouleaux du château, recréation artificielle d’un cadre naturel, idéalisation savante d’un désordre organique. La brune, torse nu, comme engourdie dans un rêve ténébreux, mue par une volonté extérieure, fend des bûches, avec abnégation. La rousse, en cuir brun, jouit du spectacle, se met à danser avec une hache dans chaque main ou caresse des éclats de bois, comme ivre d’un désir impérieux. Quel étrange lien unit ces deux êtres androgynes, puissants et lascifs, qui viennent troubler le calme, suspect, des bois ?

Tous les spectateurs ont reconnu la puissance d’expression des performeuses, leurs regards hantés et extatiques, leur gestuelle pulsionnelle aux saccades sensuelles, et l’inventivité du compositeur/improviseur Hann Rowe, qui parvient avec un certain génie, à bricoler des nappes sonores envoûtantes aux textures fines ou rocailleuses. Il mixe le son de sa guitare électrique, débridée par la haute technologie, avec des bruits provenant de matériaux hétéroclites, comme des bouts de bois ou des jouets pour enfants.

Certains spectateurs ont vu dans In Disguise une œuvre très superficielle, aux effets séducteurs faciles ; de la provocation bon chic bon genre destinée à un public familial, dans un mélange savamment dosé, et prévisible, d’Éros et de Thanatos. D’autres spectateurs ont voulu croire au concept de la pièce, tout du moins tel qu’il est présenté dans le livret, et furent convaincus(ues) d’avoir assisté à une performance iconoclaste  : « un manifeste corporel de l’existence d’un monde queer et ambigu », qui proposerait un renversement jouissif des valeurs archétypales associées aux identités sexuées.

In Disguise de Antonija Livingstone, Simone Augtherlony, Hahn Ro
In Disguise – Antonija Livingstone Simone Augtherlony Hahn Rowe © Richard Louvet

Sophie Laly fading #2 (2014)

«En anglais le mot fading implique une transformation et peut désigner quelque chose qui se décolore, qui s’estompe ou encore qui s’évanouit ou se fond. Fading est une installation vidéo pour paysage qui met en scène un paysage dans un autre paysage.»

Fading #2 de Sophie Laly, Samedi 28 juin 2014 à partir de 21h15
Fading#2 Sophie Laly ©Richard Louvet

Alors que la soirée cinéma Screenwood s’est précocement achevée sous une pluie fine, les spectateurs/visitent, traversent le hall du château avant de ressortir dans l’obscurité, et tous d’ouvrir leurs parapluies avant de descendre en tâtonnant les marches qui mènent au petit étang des douves ou les attend une apparition antinaturelle, conçue par la vidéaste et plasticienne Sophie Laly[4]. Au bord de l’eau, surgit une grande maison, sans étage, au toit de tuiles: une maison féerique qui évoque les contes d’Andersen, et dont le reflet est troublé par les allées et venues des canards. Une caméra numérique, celle de Carole Contant, filme la scène ; difficile de faire le point sur ces canards parcourus de bandes de couleurs. Et cette captation numérique ajoute du virtuel au chimérique, tout en témoignant de la réalité de l’événement…

Ainsi, Extension sauvage fut riche d’expériences diverses, variées, complémentaires, qui, de jour et de nuit, sous un soleil intense comme sous la pluie parfois, se succédèrent avec des transitions brutes ou douces ; douces quand des lucioles menaient pas à pas les spectateurs vers un lieu mystérieux, brutes quand des pièces aux objectifs a priori diamétralement opposés s’enchaînaient pour créer de saisissants contrastes. Extension Sauvage 03 fut aussi un lieu d’échanges animés entre professionnels du spectacle, amateurs de danse, cinéphiles friands de cinéma expérimental, jardiniers en herbe, et chercheurs buissonniers de nouvelles politiques culturelles.

[1]Voir notre article à propos des représentations de Ciel au festival Mettre en scène.

https://www.unidivers.fr/ciel-volmir-cordeiro-mettre-en-scene/

[2]Voir notre article à propos de l’ouverture de résidence de Tozaï au Musée de la danse.

https://www.unidivers.fr/tozai-emmanuelle-huynh-danse/

[3]À paraître très prochainement.

[4]Voir notre article à propos du documentaire Enfants de Sophie Laly.

https://www.unidivers.fr/des-enfants-sophie-laly-film-documentaire/

+ d’infos:

http://www.extensionsauvage.com/

extension sauvage

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Rotomago
ROTOMAGO [matthieu mevel] est fascinateur, animateur de rhombus comme de psychoscopes et moniteur de réalité plurielle. rotomago [@] unidivers .fr

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