Imaginez une autrice capable de transformer un conte poussiéreux en épopée déjantée, de faire parler les princesses comme des stand-uppeuses, et de vous glisser dans une aventure moyenâgeuse sans boue mais avec du style. Voilà Flore Vesco. Née en 1981, elle aurait pu devenir prof (et elle l’a été un temps), mais les mots, les vrais, ceux qui s’échappent des pages pour chatouiller l’imagination, l’ont appelée plus fort que la sonnerie de fin de cours.
Flore Vesco écrit des romans jeunesse, oui, mais attention : ici, pas de moraline déguisée en fée, pas de héros lisses comme des galets. Ses livres sont des ovnis littéraires qui jouent avec les styles, les époques, les langues… et le lecteur. Son tout premier roman, De cape et de mots, met en scène Serine, une héroïne qui a plus de répartie que toute une saison de Kaamelott, dans une cour royale aussi bête que précieuse. Le tout écrit dans une langue qui frôle le pastiche sans jamais tomber dans la parodie. Une petite merveille de verbe et d’audace.
Puis vient Louis Pasteur contre les loups-garous : c’est un peu comme si Sherlock Holmes croisait Buffy contre les vampires, avec des microbes et de la moustache. Et que dire de Gustave Eiffel et les âmes de fer, où la science flirte avec la magie dans un XIXe siècle steampunk survolté ?
Mais Flore Vesco ne s’arrête pas là. Avec L’Estrange Malaventure de Mirella, elle nous embarque dans un Moyen Âge peuplé de cochons et de chansons à boire, tout en revisitant le mythe du joueur de flûte dans une langue truffée de vieux français — oui, oui, mais accessible, drôle et poétique. Et c’est un carton plein : prix Vendredi, prix Sorcières, prix Imaginales… bref, le triplé gagnant.
Et puis il y a D’Or et d’oreillers, version féministe, sensuelle et malicieuse de La Princesse au petit pois, qui vous fait oublier qu’un jour ce conte a été sage comme une image.
Ce qui distingue Flore Vesco ? Son goût irrépressible pour les mots qui font des claquettes, les anachronismes joyeux, les narrateurs malicieux, et les héroïnes qui n’ont peur ni du ridicule ni du pouvoir. Lire Vesco, c’est s’embarquer dans une fête foraine littéraire : ça secoue, ça éclaire, et on en ressort le sourire aux lèvres et des étoiles dans la tête.
Bref, Flore Vesco, c’est la preuve vivante que la littérature jeunesse peut être une fabrique à merveilles, et que les livres peuvent faire danser la langue autant que l’imaginaire. La preuve en images :