Faire comprendre facilement le dérèglement climatique, tel est l’objectif de l’association La Fresque du climat depuis sa création en 2018. Dans le cadre de Dimanche à Rennes, l’antenne rennaise organise un atelier ludique et gratuit dans le grand hall de l’Université de Rennes 1, campus Beaulieu, dimanche 8 octobre 2023. Les inscriptions sont ouvertes pour participer à la fresque du climat peut-être la plus grande en France. Seuls, en famille ou entre amis, vous pouvez rendre cette réussite possible…
Dans les discussions traditionnelles qui accompagnent la rentrée, celle concernant la fin de l’été 2023 est partagée : entre joie de voir la belle saison se prolonger et inquiétude quant aux températures anormalement hautes pour la saison. Les épisodes caniculaires se succèdent et les jours se suivent entre bonds de 10°C en une seule journée. Mais savez-vous d’où proviennent ces écarts de température ? La Fresque du climat, événement ludique et pédagogique, vous donne la réponse dans le grand hall de l’Université de Rennes 1 dimanche 8 octobre 2023. L’association a pour ambition d’accueillir jusqu’à 1000 personnes – 500 le matin et 500 l’après-midi. Si le challenge est relevé, l’événement deviendra la plus grande fresque du climat de France.
La Fresque du climat, kézako ? C’est un outil pédagogique de vulgarisation scientifique imaginé en 2018 par le Français Cédric Ringenbach, expert scientifique du GIEC. Définies comme un jeu sérieux d’intelligence collective, les 42 cartes permettent de comprendre facilement et collectivement les causes et conséquences du dérèglement climatique, et les phénomènes qui y mènent. Sont mis sur la table de jeu les liens entre gaz à effet de serre, activités humaines et changement climatique, ainsi que leurs conséquences sociétales, humanitaires, environnementales et géopolitiques. « Cédric Ringenbach tenait à rester totalement neutre. Les cartes sont très factuelles et exposent des faits scientifiques basés sur un constat consensuel maintenant partagé au niveau international », introduit la fresqueuse, pour reprendre le terme qui désigne les personnes qui animent les ateliers, bénévole Stéphanie Géron-Blay. À la fin de l’atelier se dresse un panorama du problème climatique, mais aucun plan d’action n’est volontairement donné. « Nous voulons réaffirmer les bases pour les personnes déjà sensibilisées et nous adresser à celles qui ne sont pas familières au sujet, qui ne s’y intéressent pas au premier abord. » Selon Stéphanie Géron-Blay, « avoir connaissance des bases donne envie d’approfondir certains sujets ». Plusieurs fresques thématiques se sont d’ailleurs créées sur le même modèle que l’originale : la biodiversité, le numérique, la mobilité, les frontières planétaires. Stéphanie est elle-même “fresqueuse de l’eau”.
Cet outil de sensibilisation est arrivé à Rennes au même moment que le cofondateur de l’association nationale Stéphane Kersulec. L’antenne rennaise a aujourd’hui dépassé les 900 “fresqueurs”. Un chiffre représentatif de la sensibilité des Rennais et Rennaises quant à elle la transition écologique. Des ateliers sont régulièrement proposés en ville, à la Maison des associations deux fois par mois, et plus ponctuellement dans la métropole.
Après l’Auvergne en octobre 2022 (500 participants) et Toulouse en avril 2023 (400 participants), l’antenne rennaise se lance le défi de rassembler 1000 personnes. L’association est consciente de l’enjeu d’un tel pari, mais reste optimiste. « L’intérêt de la fresque est de montrer la force du collectif. Le phénomène de masse montrerait la mobilisation des acteurs et des particuliers. C’est aussi pour montrer que les gens ne sont pas tous seuls. » Une soixantaine de tables seront installées dans le grand hall de l’université de Rennes 1 et 78 animateurs et animatrices se mobiliseront pour couvrir les besoins de la journée. Trois ateliers seront adaptés en fonction de l’âge : pour les 10-12 ans, les 12-15 ans et à partir de 16 ans. « Le principe de la fresque est d’avoir une vision globale systémique, un enfant de moins de 10 ans n’appréhende pas encore le monde de cette manière-là. »
La fresque dure 2 h pour les enfants et 3 h pour les adultes. La première partie consiste à construire collectivement la fresque en reliant les cartes du jeu selon les liens de cause à conséquence, la seconde partie est plus créative et personnelle. « Cette phase est très importante, les participants vont s’approprier les contenus et exprimer leurs émotions », explique-t-elle. « Les émotions font la transition vers une autre étape : le débat et la réflexion, ce qu’on peut faire de ces infos de manière individuelle, puis collective. »
L’exercice met face à des constats parfois alarmants, mais l’association ne veut pas qu’il soit vu comme une expérience d’écologie punitive. À l’instar de l’association rennaise Printemps Bruyant, elle s’inscrit dans une écologie sociale pour tenter de déjouer la lassitude légitime qui teinte une partie des participants. Stéphanie soutient l’éco-optimisme plutôt que l’éco-anxiété. Elle admet en toute transparence : « C’est sûr, le tableau n’est pas tout rose. Il peut effrayer, culpabiliser, moraliser et être générateur d’éco-anxiété. Mais on travaille aussi pour rassurer et montrer qu’un tas d’actions est possible, et dans une démarche de sobriété heureuse. » La fresque prend le contre-pied d’un gouvernement qui promeut l’individualisme, avec une offre économique en incohérence totale avec des valeurs d’écoresponsabilité, et fait appel à l’importance du collectif. « Quand on sait, on est capable de mesurer et de ralentir collectivement, mais il faut connaître les leviers les plus impactants et faire des choix en conséquence. » L’association souhaite transformer le cercle vicieux dans lequel la société se trouve en un cercle vertueux pour le bien commun. « C’est possible de faire attention au quotidien, sans pour autant vivre dans la contrainte », mais elle laisse la liberté à chacun et chacune de choisir sa manière de réagir.
« Le but n’est pas de moraliser, mais d’être factuel sur un phénomène inquiétant qu’il est important de ralentir et d’atténuer pour mieux s’adapter. Le phénomène de l’accélération des températures est indéniable et sans d’équivoque : les activités humaines sont la cause du changement climatique accéléré. »
Dans les jours qui vont suivre, la population découvriront les affiches représentant une glace saveur réchauffement climatique. Elles seront posées de manière consciente et responsable afin de minimiser l’empreinte carbone de l’événement. « On a renoncé volontairement à l’affichage digital, parce que l’empreinte digitale est très importante aujourd’hui. C’est un choix qui soutient l’association nationale. »
Dans le cadre de Dimanche à Rennes, l’événement s’inscrit aussi dans une semaine dédiée à l’écologie. « Toutes les actions ont été programmées séparément, mais au final on se retrouve tous autour du même sujet », sourit Stéphanie. Se déroulant au cœur de la fête de la Science (du 6 au 16 octobre 2023), un de leurs partenaires, il sera suivi par le Forum Séisme aux Halles Martenot. Ce dernier nvitera tous les acteurs de la transition écologique – entreprises, associations et particuliers – à un temps de rencontres et d’échanges, mercredi 11 et jeudi 12 octobre 2023. Puis le Village des Possibles sur le mail François Mitterrand clôturera les festivités le weekend du 23 octobre 2023. « Ça montre qu’il se passe des choses à Rennes et qu’on a envie que ça bouge vite. Car il s’agit aussi d’inviter le volet public et économique, car c’est là que ça se joue aussi. »
L’événement aura lieu à l’université de Rennes, Bâtiment 2A, Allée Henri Poincaré 35700 RENNES. L’association invite les personnes à se déplacer en transports en commun ou en mobilité douce afin de rester en accord avec les valeurs de l’événement.
Elle a également ouvert une page dédiée au covoiturage sur le site Ouestgo.
Ateliers de 3 h adaptés à tous niveaux de connaissance
Inscription préalable obligatoire – Prix libre en conscience