Noir c’est noir, ça vous fait sans doute penser à Johnny… Ah que ça n’a rien à voir avec le projet de Gwénaëlle Gonzalez, photographe qui ne broie pas (que) du noir. Passionnée par le noir et blanc, elle vient d’ouvrir un nouveau lieu pour cultiver son champ chromatique et artistique. Que la lumière soit partagée !
Native de Quimper, elle a étudié la photographie et le graphisme aux beaux-arts d’Orléans. Après quelques années exercées dans la presse (Gault et Millau, Marie-Claire, Thalassa…), la publicité (Havas…) et l’industrie (IBM…), cet esprit curieux et créatif se nourrit de ses voyages et de ses expériences pour développer une démarche personnelle polymorphe. Son travail, un temps axé sur le corps, dénote un goût profond pour la pierre. Sous toutes ses formes. De sa genèse (photos de carrières de Vignoc, Brennilis ou Le Rheu) à son stade ultime (sites de démolitions à Rennes ou Shanghaï) ou dans ses états intermédiaires de ruines. À Pompéi, à Naples, à Angkor, à Hué, ou… à Montours (35), elle fixe pour l’éternité ces lieux si morts et si vivants. Si photogéniques. Ni noirs, ni blancs, mais porteurs de toutes les empreintes que le temps superpose. Le rapport avec le sujet ne cadre pas avec la numérique attitude. Gwénaëlle se promène depuis 25 ans avec un Hasselblad (NDLR : Marque suédoise d’appareils photo réputée pour leur grande qualité et utilisée par les astronautes de la NASA sur la lune).
Évidemment peu attirée par le traitement Photoshop, elle a créé son propre labo pour maîtriser le processus. « Et Dieu sait si ce n’est pas facile de trouver le matériel », précise la jolie blonde qui va faire son shopping pro à Nantes ou à Paris, voire à Barcelone ou Lisbonne, lors de ses voyages ! Désireuse de partager cette émotion particulière liée à l’apparition de l’image, elle a gambergé sur l’art et la manière d’accueillir des amateurs. Un lieu qui lui permettrait aussi d’exposer son travail et même celui d’autres artistes. Ses intenses recherches l’ont amenée à cet espace à cinq pattes. Qui ouvre les perspectives au lieu de les cantonner à une monoactivité.
Connaissant les attentes du monde de l’entreprise, las d’avoir écumé les salles (très) communes des hôtels lambda, elle sait que les relations humaines cherchent désormais à se retrouver dans des endroits à forte personnalité ajoutée. Certaines se contentent d’utiliser l’atelier Noir/Noir comme salle atypique (« faisant ainsi acte de mécénat » souligne Gwénaëlle) pour un afterwork ou une discussion d’affaires, d’autres vont plus loin en développant leur créativité en même temps que des photos ! Chaque artiste a invité un ou deux artistes à exposer dans ses murs lors du circuit des têtes de l’art. Gwénaëlle Gonzalez a ainsi accueilli le plasticien Érick Deroost et le peintre Daniel Indé.