Dan Brown a été rendu célèbre par son Da Vinci Code. Un livre qui passionna des millions de lecteurs, tant par sa course poursuite haletante que par une intrigue utilisant l’art et l’histoire à travers un labyrinthe de liens se dévoilant peu à peu. Voilà que Dan Brown s’intéresse à l’Enfer de Dante…
En Italie, plongé dans une atmosphère aussi opaque que mystérieuse, le héros de Dan Brown, Robert Langdon, professeur de symbologie à Harvard va devoir affronter un adversaire diabolique sorti des limbes de l’Enfer et déchiffrer l’énigme la plus complexe de sa carrière. Elle le fait plonger dans un monde où l’art et la science de pointe tissent un écheveau qui exige de sa part toute son érudition et son courage pour le démêler. S’inspirant du poème épique de Dante, Langdon se lance dans une course contre la montre pour trouver des réponses et découvrir en traversant les Cercles de l’Enfer ceux qui détiennent la vérité… avant que le monde ne soit irrévocablement changé.
Sans dévoiler l’intrigue du livre, Inferno de Dan Brown opère un parallèle entre l’Enfer de Dante et une question essentielle et tracassante : et si nous étions déjà aux portes de l’enfer ? Si oui, que faire pour ne pas y entrer ? De cette question découle une course poursuite finalement très similaire au Da Vinci Code. Avec une société secrète, des tueurs, une charmante aventurière qui s’inscrit dans les pas de notre héros et, surtout, une jolie épopée touristique.
Dans Inferno, la majorité du récit se concentre sur une ville : Florence. Au point que survient désagréable impression de lire un guide touristique de la ville… Toutefois, saluons le talent de l’équipe de Dan Brown pour tisser une toile entre tous les éléments historiques et artistiques sans qu’il soit possible pour un non-initié de faire le tri entre le vrai du…moins vrai. Finalement, qu’importe la vérité historique ! Le but de Brown est de distraire et il le fait toujours « diablement » bien, c’est le cas de le dire.
Mais cette fois, le fond du livre n’est pas oublié. Bien au contraire. OGM, eugénisme, frontières et limites de la science sont autant de thèmes abordés avec modération par les différents personnages. On regrettera pourtant que le récit affectionne tant les « placements produits » très hollywoodiens. Quant aux ressorts et autres ficelles, ils sont parfois un peu gros. Pourtant, on se laisse prendre par le récit en tournant les pages frénétiquement jusqu’à la conclusion. Alors même que les rebondissements s’avèrent plutôt décevants.
La satisfaction que donne Inferno de Dan Brown découle de la manière « grand public » d’aborder des sujets aujourd’hui essentiels. Aucune philosophie n’est professée, juste des faits, des constats et des solutions possibles. Dan Brown se révèle plus concerné par les thèmes que par l’intrigue in fine. C’est là où repose qui la particularité de ce « page turner », best-seller en puissance.
Didier Ackermann
Inferno, Dan Brown, 565 pages, J.C. Lattès, 23 mai 2013, 22€