Ludovic Paquin est un chimiste qui a plusieurs cordes à son arc. Il travaille à l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes (ISCR) de l’université de Rennes 1. Présentation et développement…
Pour information et pour mémoire, la Faculté des Sciences de Rennes s’installe en 1840 au premier étage de l’aile droite de l’actuel Hôtel de Ville de Rennes, avec Faustino Malaguti comme titulaire de la première Chaire de Chimie. La Faculté voyagera ensuite au Musée des Beaux-Arts en 1856 à la place Pasteur, dans un bâtiment construit de 1888 à 1898 par les architectes Jean-Baptiste Martenot et Emmanuel Le Ray avant de rallier le campus de Beaulieu. Pour les esprits curieux et passionnés d’histoire, vous trouverez ici une page écrite par son directeur Marc Fourmigué qui dresse un panorama de la chimie rennaise et des sciences.
Une longue histoire donc pour cet Institut (UMR 6226) créé en 2006 associant le CNRS, l’Université de Rennes 1, l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Rennes (ENSCR) et l’Institut National des Sciences Appliquées de Rennes (INSA). Un des plus importants de France avec près 500 personnes, dont environ 140 enseignant-chercheurs, 60 chercheurs CNRS et 80 Ingénieurs et Techniciens, et des équipes réparties sur Beaulieu et Villejean mais aussi à l’IUT de Lannion.
Les recherches s’inscrivent dans plusieurs grands domaines clés et en particulier (i) les éco-matériaux/éco-procédés, visant à la réduction de l’empreinte carbone, par exemple via la valorisation de matières naturelles biosourcées (pour la chimie fine et les polymères) ou via des procédés innovants (par catalyse, chimie verte…), (ii) les processus de conversion d’une énergie (chimique, solaire, électrique…) en une autre au cœur des enjeux actuels des énergies renouvelables et de leur stockage (par exemple les diodes électroluminescentes, les capteurs dans l’infra-rouge, les batteries) et (iii) en santé, la conception de molécules d’intérêt pharmaceutique pour la thérapie et/ou le diagnostic.
Ludovic Paquin nous raconte tout ça mais il nous parle surtout de ses propres travaux. Ils s’inscrivent dans ce qui s’appelle aujourd’hui la chimie verte, apparue dans les années 1990. Ses principes ont pour objectif de supprimer ou du moins de réduire l’utilisation de substances néfastes à l’environnement ou à la santé. C’est le cas des solvants organiques. Tout l’enjeu, qu’il nous expliquera, est donc de concevoir des composés biodégradables, non toxiques et de préférence de fabrication simple et peu coûteuse.
Il a aussi une autre passion, celle de transmettre le goût des sciences. Vous avez peut-être entendu parler de la main à la pâte, une initiative lancée en 1996 par un de nos prix Nobel, Georges Charpak. Son objectif (https://fondation-lamap.org/), inspiré du programme américain Hands-on, met l’accent sur un enseignement des sciences fondé sur l’expérimentation, l’observation et le questionnement pour lutter contre l’échec scolaire et la violence dans les quartiers défavorisés. Les maisons pour la science (https://maisons-pour-la-science.org/), auxquelles Ludovic participe, regroupent en réseau scientifiques et pédagogues pour la mise en place d’actions de développement professionnel pour les enseignants du premier et du second degré en sciences et technologie. L’objectif est d’aider les professeurs à pratiquer de manière active, attrayante et contemporaine les sciences et les technologies dans leurs classes.