Parallèlement à son métier de professeure de lycée, Annie Juhel a décidé d’orienter sa vie vers ses envies et convictions. Elle devient couturière et monte son atelier à Kervignac dans le Morbihan. Aujourd’hui, elle fait le bonheur des plus petits en réparant leurs doudous fétiches et en s’associant aux actions de l’association Rêves de clown de Bretagne.
Annie Juhel est professeur de français au lycée Joseph Loth de Pontivy. Mais depuis un an, elle demande à diminuer son temps d’enseignement. Aujourd’hui, elle occupe deux fonctions : elle dispense toujours ses cours mais à mi-temps afin de consacrer l’autre partie de son temps à Au Fil de mes Idées, sa micro entreprise de couture, sise à Kervignac (Morbihan), créée en mars 2022. « La couture m’a certainement été inspirée par Paulette, ma maman, qui a été couturière en confections et retouches pendant 40 ans », raconte la couturière. « Quand j’étais enfant, elle me fabriquait des jouets en tissu. Aujourd’hui, mes deux fonctions rendent compte de ma personnalité. À elles deux, elles reflètent l’expression de mes valeurs et de mes convictions. »
Annie réalise toutes sortes d’objets en tissu. Ils sont décoratifs, mais aussi fonctionnels comme des sacs, des coussins, des éponges, des sacs à pain ou des maniques. Certaines réalisations sont insolites : des bouillottes sèches ou des attaches câbles pour éviter que ceux-ci traînent partout, etc. Au Fil de mes Idées propose aussi un service de réparation, car Annie entretient l’objectif de sensibiliser son entourage au recyclage des objets en tissu, de ne pas jeter ce qui peut être raccommodé, rapiécé, réparé et souhaite favoriser le tri sélectif. Annie Juhel s’adresse surtout à une clientèle de proximité, à la population de Kervignac et à celle des communes avoisinantes de manière aussi à développer le lien social et faciliter les échanges. Son objectif n’est pas du tout financier donc n’est pas à la recherche de production, mais elle souhaite plutôt diffuser la bonne parole autour de la récupération au sens large.
La couturière autodidacte ne s’arrête pas en si bon chemin. Elle s’est aussi spécialisée dans la remise en état des doudous des enfants, qu’elle a baptisée Docteur Doudou. Annie a bien compris que le doudou est l’objet le plus précieux pour tous les petits de la planète et qu’il est indispensable pour le bien-être de bébé pour s’endormir ou s’apaiser. Le doudou existe depuis toujours, parfois juste sous l’apparence d’un simple bout de tissu. « Quand ce petit compagnon est abîmé, l’enfant est tellement malheureux de le voir en si mauvais état que je vais le réparer dans mon atelier, un peu à l’image d’une hospitalisation. »
La couturière reçoit l’enfant qui explique de quoi soufre son doudou, quelle est sa blessure. Elle dresse ensuite un diagnostic avec les parents lors d’une consultation sur rendez-vous dans son atelier. Une hospitalisation est ensuite programmée, la plus rapidement possible de manière à rassurer totalement l’enfant et lui rendre au plus vite son petit compagnon remis en forme !
Avec son goût pour la créativité et l’écologie, Annie Juhel réutilise d’anciennes étoffes, de vieux cousins. Elle prolonge la vie des doudous, des peluches fatiguées, des jouets en tissus abîmés, des pantoufles et même des déguisements usés ou vieillis par le temps.
Annie Juhel répare les doudous qui lui sont confiés moyennant une participation volontaire reversée en partie à l’association Rêves de clown Bretagne installée à Lorient. Cette dernière va à la rencontre des enfants hospitalisés dans les centres hospitaliers en région Bretagne. Les clowns apaisent les enfants par leurs visites, leur redonnent le sourire et soulagent leurs conditions de vie à l’hôpital. « Vos dons en échange de mes interventions sont remis à l’association Rêves de clown en fin d’année. Merci pour votre générosité. Ensemble, continuons à transmettre à nos enfants les valeurs de solidarité et de générosité », encourage la couturière.
Le rôle du doudou, reconnu depuis 1951
L’Anglais Donald Winnicott (1896-1971) était pédiatre et psychanalyste. Il observait les enfants qu’il recevait en consultation. Il constatait que la majorité de ceux-ci utilisaient un bout de tissu pour se réconforter dans les moments de contrariété, d’angoisse ou de séparation. Il remarquait aussi que les jeunes bébés s’apaisaient en portant à la bouche leurs doigts, leur main ou ce bout de tissu, quand ils en avaient un. Cela pouvait aussi se matérialiser par un mouvement comme se toucher les cheveux ou ceux de leur maman, se frotter la joue, tenir contre soi un ours en peluche. Il écrit et théorise sur ce sujet en 1951 avec Les Objets transitionnels. Il s’agit finalement d’une sensation précise que l’enfant trouve, avec un spécifique. Winnicott parle d’une zone intermédiaire entre l’extérieur et l’intérieur. C’est l’enfant qui crée cet objet transitionnel, qui fait le travail psychique nécessaire et donne à cet objet sensoriel une fonction de réconfort en l’absence de son parent, de ses repères habituels. Le psychanalyste renvoie au sein de la maman, le premier support de satisfaction et de plénitude. Le doudou permet de supporter l’absence, aide à retrouver sécurité, réconfort et plénitude. Il est l’objet incontournable qui console et apaise dans les situations de manque, de tristesse et de contrariété. Son processus conduit l’enfant d’une dépendance absolue depuis sa naissance à une dépendance relative en grandissant.
Au Fil de Mes Idées et Docteur Doudou de Annie Juhel, Kervignac (à une douzaine de km de Lorient)
Contact : aufildemesidees@orange.fr
Venez faire connaissance avec Docteur Doudou et Annie Juhel au salon Shopping et découverte le dimanche 16 avril 2023 : Complexe sportif, allée des Sports, 56700 Kervignac
Association Rêves de Clown Bretagne : 50 rue Braille, 56 100 Lorient – 02 56 54 17 81