Au travers des publicités, des affiches ou des flyers que l’on trouve partout à l’heure actuelle, il existe des identités visuelles marquées dans notre culture. La pomme croquée est associée à Apple, une écriture calligraphique blanche sur fond rouge à Coca-Cola et un univers blanc et violet à Milka. Mais il en existe quantité d’autres, souvent plus modestes, pour représenter tous les secteurs d’activités. Quelles sont les spécificités d’une charte graphique et comment travaille-t-on avec ? Pour répondre à ces questions la classe de DNMADe* du lycée Brequigny a rencontré la responsable de communication du FRAC (Fonds Régional d’Art Contemporain) de Bretagne, Adriana Pigeon, et du musée des Beaux-arts de Rennes, Nadège Mingot, dans le cadre d’un projet interdisciplinaire porté par les enseignants de Lettres et de Design Tifenn Gargam et Gaël Le Guillerm.
Lorsqu’elle est créée par un designer, chacun des aspects de l’identité graphique (logo, typographie, couleur, images…) est décortiqué, mesuré, puis établi dans un document qui sert ensuite de mode d’emploi pour toutes les mises en page à l’avenir. C’est ce que l’on appelle la charte graphique, qui permet d’uniformiser l’image d’une entreprise, ses activités, ses valeurs, son esthétique, pour la rendre facilement identifiable quel que soit le support (lettres, affiches, produits dérivés, site internet…).
Des documents créés par des intervenants extérieurs au FRAC
Chaque entreprise ne compte pas forcément de graphiste dans ses bureaux. C’est notamment le cas du FRAC de Rennes, qui, pour des raisons de budget et d’efficacité, ne peut pas en accueillir dans ses locaux ni travailler quotidiennement avec eux. La structure a donc dû faire appel à une agence extérieure pour forger son identité visuelle. Ainsi, la charte graphique du FRAC a été créée par les studios deValence, en 2011. Une collaboration à la suite de laquelle le centre d’art a décidé de travailler en autonomie, en s’appuyant sur la charte fournie.
C’est ensuite aux responsables de communication de respecter la charte graphique grâce aux gabarits livrés par les graphistes, des fichiers types qui permettent de travailler avec InDesign sur des documents, flyers, affiches, tout en restant dans les clous de la charte.
« Il y a de nombreuses contraintes dans une charte graphique », révèle Adriana Pigeon, la responsable de communication du FRAC de Bretagne. En effet, derrière toutes les directives stipulées par le document, il y a des interdictions. Des interdictions d’aller à l’encontre de la charte elle-même, de se donner des libertés concernant les polices, les couleurs, les mises en pages. « Parfois, c’est compliqué de tout respecter, car notre charte impose d’utiliser des visuels d’œuvres qui, parfois, peuvent ne pas être adaptés aux supports de communication ou ne pas respecter des contraintes de droits à l’image ou de droit d’auteur ».
Quant au Musée des Beaux-Arts, il collabore pour sa part quotidiennement avec un graphiste pour leurs événements.
Des chartes graphiques qui s’adaptent avec le temps
La mode change, les pensées changent et les supports évoluent ; ainsi toutes les identités visuelles ne résistent pas au passage du temps. Sur ce sujet, les responsables de communication du Musée des Beaux-Arts et du FRAC ont leur propre expérience.
Pour Adriana Pigeon, cela va de pair avec les contraintes qu’occasionnent l’utilisation de la charte graphique du FRAC : leur identité a été pensée pour être affichée, imprimée, mais elle est difficilement transposable sur un site internet. Une situation qui a été très grandement sous-estimée lors de la conception de la charte graphique en 2011 et qui pose problème puisqu’aujourd’hui, une très grande part des informations passent par le numérique. D’où la nécessité parfois de s’actualiser et de changer de charte graphique quand le besoin se fait sentir.
Nadège Mingot, la responsable de la communication, du numérique et du mécénat au Musée des Beaux-Arts de Rennes, y travaille depuis juin 2002. En cela, elle a accompagné les différents changements de charte graphique expérimentés par le musée. La dernière en date a été créée en 2014 par Pierre Kurczewski, un graphiste de Saint-Nazaire, qui a répondu à la demande de faire une nouvelle identité visuelle, plus jeune et dans l’air du temps que l’ancienne.
En effet, l’ancienne charte graphique du Musée des Beaux-Arts ne correspondait plus à leurs valeurs actuelles : l’envie de s’adresser à un public plus jeune, de faire découvrir des œuvres contemporaines et aussi plus traditionnelles aux gens d’ordinaire peu amateurs d’art, de mêler les genres… Aussi ont-ils opté pour une communication plus claire, très illustrative en plus de se lancer dans des événements ouverts et créatifs.
De g. à d. : Nollevalle Léonie, Menard Claire, Toury Yuna, Maunaye Lucie, Guedon Juliette, Quénéhervé Zoé, Guillerm Eline, Deguine Sandra, Manotte Louis, Denoual Simon, Pouliquen Camille, Chuinard Envel, Gloro Maëlys, Gouriou Emma, Lemaitre Lucie, Guillemot Mona, Laurans Anais, Vigneron Annabelle, Wozniak Mathilde, Maudire Lucie, Carrez Diane, Hardy Emma, Pigeon Clara, Adam Camille. Au premier rang à d. : Hardy Océane, Gomez Linot Carla, Trinh Van Caroline.
* Au lycée BRÉQUIGNY de Rennes, le DN MADe « Design Graphique animé » (double mention graphisme et Numérique) est une formation articulée autour du Motion Design comprenant deux spécialités complémentaires : design d’identité et design d’interface. A l’issue de la formation, les étudiants peuvent poursuivre leur études et leur spécialisation (DSAA, DNSEP, MASTER); ou intégrer le marché du travail soit comme motion designer, soit comme designer graphique d’identité ou éditorial. Pour tout renseignement, contactez le Pôle Industriel et Arts Appliqués.
Lycée Bréquigny
https://www.lycee-brequigny.fr
Lycée Bréquigny, 7, Avenue Georges Graff, 35200 Rennes. Tel : 02 99 86 82 00.