Dans l’arène social et politique, aficionados et ennemis de la corrida se livre une bataille sans merci. Bataille qui risque de durer d’autant plus que la corrida fait écho à une pratique culturelle dont les racines s’ancrent depuis des siècles dans un rapport symbolique de l’homme à la nature et à la puissance animale des plus complexes. Barbarie pour certains, art tragique pour d’autres.
En janvier 2011, le ministre de la Culture a donné son aval à l’inscription de la corrida au patrimoine culturel immatériel français. L’annonce de ce classement fut faite par le chroniqueur taurin André Viard à la veille de la feria d’Arles le 22 avril 2011. Depuis, plusieurs dizaines de députés issus de toutes sensibilités politiques regrettent, dénoncent ou demandent son abrogation. C’est le cas de Muriel Marland-Militello (UMP), une farouche adversaire de la corrida et qui limite pour son abolition pure et simple. Une manifestation a réuni plus de 1000 personnes à Paris fin mai. Les quelques passes d’armes avec Frédéric Mitterrand n’ont pas fait vaciller ce dernier qui refuse de radier la corrida de la liste, quand bien même il reconnait des dysfonctionnements dans le fonctionnement de la commission votante. Les deux associations CRAC Europe et Droits des Animaux ont alors décidé de déposer un recours devant le Tribunal administratif en vue de faire procéder à l’annulation de l’acte administratif. À suivre…