Le Faouët Morbihan. Le musée expose le peintre et enlumineur Ernest Guérin jusqu’au 6 octobre

Ernest Guérin

Dans l’exposition Ernest Guérin, peintre et enlumineur breton, le musée de Le Faouët dans le Morbihan invite le public à venir voyager au pays du peintre breton. Jusqu’au dimanche 6 octobre 2024, elle rend visible le travail d’Ernest Guérin (1887-1952) qui a consacré son art tout entier à la Bretagne. Passionné par l’époque médiévale, il y puise son inspiration pour ses enluminures.

La directrice Anne Le Roux-Le Pimpec et le personnel du musée de Le Faouët proposent chaque année une exposition temporaire sur une thématique artistique bretonne ou sur l’œuvre d’un artiste : un peintre, un dessinateur ou un photographe, qui est passé par la commune, au cœur du pays du Roi Morvan, et y a trouvé l’inspiration ! En 2024, le musée présente aux visiteurs 147 œuvres d’Ernest Guérin, dont cinquante d’entre elles sont inédites : cet artiste a été reconnu de son vivant, puis tombé dans l’oubli jusqu’à une grande rétrospective en 2001 soit réalisée par le musée des Beaux-Arts de Rennes (35)

Ernest Guérin est profondément attaché à sa culture régionale et son inspiration est puisée dans l’observation des éléments et des scènes de la vie quotidienne. Il exprime sa passion  dans la réalisation de la campagne et des chaumières bretonnes, des paysages notamment quand ils sont maritimes, des portraits féminins, des pardons de Basse Bretagne, qu’il contemple pendant de longues promenades.

  • Ernest Guérin
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La terre, la mer, les vagues, les bateaux et le ciel révèlent l’âme bretonne tout comme les personnages que le peintre réduit. souvent à de petites silhouettes colorées (le musée met d’ailleurs à disposition des loupes pour admirer ces petits personnages).

Les enluminures, un art revenu à la mode au début du XXe siècle, et l’encadrement sont des éléments indissociables de l’œuvre du peintre Ernest Guérin. Le peintre, passionné par le Moyen-Âge, ses contes et ses légendes, s’inspire des évangiles et des récits médiévaux et réalise un travail délicat, souvent sur vélin (le musée a fermé les rideaux de ses grandes fenêtres pour protéger les œuvres de la lumière extérieure). Le peintre pratique l’art de l’enluminure avec minutie et avec le sens du détail. Ernest Guérin puise dans le Moyen Âge les techniques picturales et les visiteurs peuvent reconnaître des scènes avec rois et reines, chevaliers et dames, mais aussi le motif de certains de ses cadres, car l’ornementation de l’encadrement a aussi beaucoup d’importance pour lui. Les cadres, dits à tabernacle, sont soit en plein cintre, soit en arc brisé, de forme néo-gothique et inspirés des primitifs italiens ou flamands. 

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Ernest Guérin était aussi miniaturiste. Ses qualités décoratives sont d’une grande finesse dans ses aquarelles : des personnages lilliputiens arpentent des chemins semés de petits cailloux, des landes arides ou des dunes dénudées.

Ernest Guérin

Portrait d’Ernest Guérin

Ernest Guérin est né à Rennes le 14 septembre 1887. Dès l’âge de quinze ans, il intègre l’école des Beaux-Arts de Rennes. Il y apprend la peinture avec le peintre portraitiste Jules Ronsin (1867-1937). Il suit aussi une formation auprès de Jean Lafon (1886-1973), peintre paysagiste spécialisé dans les figurations de marines. Comme ses maîtres, il choisit sa région natale comme sujet de prédilection. Il obtient en 1905 une médaille de vermeil à l’École des Beaux-Arts. Après son apprentissage, Ernest Guérin travaille un temps comme dessinateur auprès de l’architecte Edmond Germain de Vannes, avant de rejoindre Paris en 1907 : il a vingt ans et reçoit la médaille d’excellence. A 26 ans, il est reconnu comme un aquarelliste de talent. En 1913, il est sélectionné pour exposer au musée des Arts Décoratifs de Paris. 53 œuvres composées d’aquarelles et d’enluminures sont acquises par le docteur Guérault, collectionneur et président de la Fédération des Bretons de Paris. En 1914, le gouvernement français lui commande une œuvre pour la visite officielle du roi d’Angleterre Georges V. 

Ernest Guérin
Ernest Guérin

Marié à sa cousine Renée Le Bouc (qui lui donnera cinq enfants) depuis deux ans, Ernest Guérin est mobilisé en 1915 puis réformé en juillet 1916 pour raisons de santé. Il  réalise une commande de décoration de l’Hôtel Moderne installé quai Lamennais à Rennes : l’œuvre faite à l’huile est composée de sept toiles dans trois ensembles distincts, la plus grande mesure 2,34 sur 6,32 mètres.

Son attachement pour sa région natale le pousse à quitter la capitale fin 1918 ; le peintre s’installe  à Quiberon (56) : sa demeure Ty Santez Anna rend hommage à Sainte-Anne, patronne de la région. Il peint alors les coutumes des paysans et des pêcheurs, la rudesse de leur vie et leurs fêtes religieuses, le caractère sauvage des paysages bretons, etc. A partir de 1921, il s’approprie le format de la miniature aquarellée de quelques centimètres carrés. Sa réputation grandit et dépasse les frontières hexagonales. Il obtient des commandes en France et à l’étranger, essentiellement des classes sociales les plus aisées. Ernest Guérin crée une galerie à Quiberon en 1925 puis à Dinard de 1926 à 1933. Il démultiplie la production d’œuvres et le succès de ses chaumières bretonnes touche alors un vaste public. Pendant l’occupation, des soldats allemands font même l’acquisition de l’une de ses aquarelles en guise de cadeau de mariage de l’un des leurs. 

Mais sa notoriété s’estompe après la guerre. L’artiste arrête les miniatures à ce moment-là, car sa vue baisse. Avec le temps, ses œuvres évoluent vers l’épure. Les petits cailloux disparaissent et les arrière-plans se simplifient ; les motifs de l’aquarelle sont parfois cernés d’un trait appuyé à la mine de plomb. À la fin de sa vie, son esthétisme se tourne vers des paysages qui reflètent un art inspiré des œuvres japonaises et chinoises. Il y mêle des petits personnages et des horizons oppressants qui occupent la totalité de la composition.

Ernest Guérin s’éteint le 10 mai 1952 à Quiberon, dans sa soixante-cinquième année. 

INFOS PRATIQUES

Exposition Ernest Guérin, peintre et enlumineur breton, jusqu’au dimanche 6 octobre 2024

Musée du Faouët – 1, rue de Quimper à Le Faouët (56)

Horaires de l’exposition :
Août : tous les jours de 10h à 18h30
Septembre et octobre : du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h – Le dimanche : de 14h à 18h
Ouvert les jours fériés

Tarifs : plein : 6 € – réduit : 3 € – gratuit pour les moins de 18 ans.

Contact : 02 97 23 15 27 et/ou info@museedufaouet.fr    

Un catalogue accompagne l’exposition du musée du Faouët consacrée au peintre breton Ernest Guérin

N’hésitez pas à demander une loupe proposée à l’accueil du musée pour apprécier pleinement certaines des œuvres

L’exposition Ernest Guérin, peintre et enlumineur breton est désormais audio guidée : scannez le QR code mis à disposition dans les salles du musée et accédez à 33 séquences audio guidées via l’application : @wivisites

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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