Composé entre 1875 et 1876 par Tchaïkovski, Le Lac des Cygnes est un classique du ballet qui a fait l’objet de nombreuses réadaptations. Florence Caillon, compositrice et circassienne, s’est emparée de cette œuvre afin de produire une toute nouvelle vision. La représentation aura lieu à la salle de concerts La Confluence à Betton le 1er février, dans le cadre du Festival Waterproof.
Florence Caillon exerce dans plusieurs domaines artistiques et compose notamment des musiques de films. Il y a maintenant 25 ans, elle a fondé la compagnie Eolienne et définit son travail comme du cirque chorégraphié : « Je m’applique à chorégraphier le vocabulaire circassien », confie Florence Caillou. La metteuse en scène a suivi une formation en danse classique, mais s’est éloignée des conventions académiques dans ses créations : « J’ai beaucoup déstructuré le mouvement et je suis proche de la Batsheva, notamment de la gaga danse », explique l’artiste. Cette compagnie de danse moderne et contemporaine israélienne a été fondée en 1964 par Martha Graham. Florence a également eu l’opportunité de rencontrer de nombreux auteurs et autrices, ainsi que des journalistes : « J’ai pu travailler avec le journaliste d’investigation Denis Robert, avec Albert Jacquard. J’ai mis en scène un spectacle d’Annie Ernaux », précise-t-elle.
Une mise en scène qui se détache des codes classiques
La metteuse en scène s’est inspirée de sa propre expérience avec la danse aérienne, où elle évolue en harmonie avec des tissus, des cordes et des hamacs pour se suspendre : « J’ai même utilisé du grillage pendant un moment, mais ça faisait très mal », confie Florence. « J’aime beaucoup les corps qui volent, qui chutent, qui se rattrapent. » Selon elle, le cirque offre une manière unique de prolonger et d’intensifier le mouvement dansé.
Les premières représentations du Lac des cygnes ont eu lieu à la sortie du confinement : « C’était un peu compliqué, mais on a quand même eu la chance de rencontrer le public, de l’entendre applaudir et ça fait du bien ». Pour cette adaptation, l’artiste a voulu s’éloigner des récits traditionnels de princes et princesses souvent mis en avant. Elle confie : « J’habitais près d’une mare quand j’avais 23 ans et j’ai passé beaucoup de temps à admirer les canards dans cette mare. J’aimais les voir immobiles et d’un seul coup en mouvement, en groupe ou seuls ». Ces moments ont nourri sa réflexion au fil du temps et son désir de recentrer le ballet autour de la figure du cygne : « Pour moi, c’est une communauté de cygnes, des êtres de la même espèce, sur une même planète. J’ai brouillé les codes de noir et de blanc et les frontières de genre pour créer une communauté ».
Le confinement a par ailleurs été l’occasion de réarranger les célèbres musiques du ballet original, composées par Tchaïkovski. Elle a repris les thèmes en créant une composition nouvelle et personnelle : « Je voulais que ce qui reste dans l’inconscient collectif et ce que j’avais dans ma tête de spectatrice ressorte aussi dans ce spectacle », explique la compositrice. « J’avais une grange aménagée en salle de répétition chez moi, j’ai donc commencé à travailler les chorégraphies seule avant de retrouver mon équipe ».
Ce spectacle revêt une symbolique profonde : « C’est un spectacle particulièrement fédérateur qui réunit aussi bien les petits que les grands ». À la fin, le public est parfois tellement emporté qu’il se lève, un spectacle émouvant à voir. En revisitant ce classique, Florence et les danseurs et danseuses de sa compagnie proposent une interprétation résolument moderne et originale de l’œuvre.
Le spectacle aura lieu le samedi 1er février à 20h à La Confluence de Betton (Place Charles de Gaulle, 35831 Betton). Réservation sur la billetterie en ligne. Tarifs : Plein 26,50€ / Waterpass 13,50€ / Sortir ! 4€
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