Qui n’a jamais entendu le nom de Raspoutine ? A part bien sûr en s’étant dandiné sur la fameuse chanson des Boney M ! Il fut un des personnages russes le plus controversé, et l’est encore d’ailleurs…
Tantôt diable, tantôt saint, parfois séducteur des dames, d’autres fois ermite mystique, cet homme né au fond de la campagne de Sibérie en 1869 réussit à s’approcher des tsars et même à devenir le confident, voire une sorte de mentor, de la tsarine.
Mystérieux toujours, sans doute un peu fou, calculateur certainement, intelligent et volontaire, il a séduit autant que fait peur. Parti de son village pour se livrer à la méditation et à l’errance, il acquit rapidement une réputation de saint homme et surtout de guérisseur, ce qui le rapprocha de la tsarine, persuadée que seul ce dernier parviendrait à sauver son fils hémophile d’une mort certaine. En réussissant à juguler les hémorragies du jeune tsar (on ne sait toujours pas comment), Raspoutine se rendit indispensable avant d’étendre son influence sur le couple impérial puis à se mêler de politique.
Toutefois, les débauches auxquelles il continua à se livrer (tout en prônant le contraire !) commencèrent à lui attirer quelques ennemis et son assassinat fut programmé en 1916… puisqu’il faut bien trouver un coupable à la débâcle générale.
Cependant, sa mort n’a calmé que temporairement les esprits, car l’homme est entré dans la légende. Au soir du 29 décembre 1916, après avoir ingurgité une dose de poison qui aurait dû tuer un éléphant, il n’est toujours pas mort et son assassin, le jeune prince de 19 ans Felix Ioussoupov, va devoir lui tirer dessus à bout portant pour en finir… Mais malgré plusieurs balles qui lui traversent le corps, Raspoutine respire encore et on pense que c’est toujours vivant qu’il a été jeté dans le fleuve, où il serait ensuite mort noyé. Son fantôme rôderait toujours dans les plaines et les villes de Russie…
Le titre porte le mot roman, mais cela n’en n’est de toute évidence pas un, plutôt un essai biographique. Si l’ouvrage de Vladimir Fédorovski est richement documenté, à l’aide de nombreuses archives et témoignages de l’époque, j’ai cependant été très déçue par cette lecture. J’ai trouvé l’ensemble très brouillon, la chronologie est plutôt fantaisiste – on fait souvent des allers-retours qui perdent un peu (beaucoup) le lecteur, – on se perd dans des détails pas forcément intéressants et c’est surtout très mal écrit.
Dommage, parce que le personnage autant que le contexte historique sont passionnants : on assiste aux dernières années de la Russie des tsars, à son déclin inexorable, à l’inconscience des Romanov et à leur mysticisme, à l’arrivée des bolcheviks et à la montée des tensions qui ont mené à la première guerre mondiale…
Un Fedorovski décevant.