L’énergie osmotique : la nouvelle révolution énergétique française en 2024 ?

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Depuis plusieurs décennies, l’énergie osmotique est connue, mais reste encore de nos jours sous-exploitée, en raison de méthodes de production encore insuffisamment performantes et de coûts toujours prohibitifs pour le grand public. Il s’agit pourtant d’une source d’énergie renouvelable, tout comme l’énergie solaire, éolienne, marémotrice, houlomotrice ou géothermique. Aujourd’hui, avec de nouvelles avancées technologiques, il est enfin possible de rêver et d’envisager de nouvelles perspectives dans ce secteur prometteur.

L’énergie osmotique : une combinaison entre eau douce et eau salée

Chaque jour, les deltas et les estuaires sont le lieu de rencontre entre les eaux douces des fleuves et les eaux salées de la mer. Ce phénomène appelé osmose génère une tension électrique grâce à la différence de concentration en sel des deux milieux. Cette énergie, aussi appelée « énergie bleue », a été découverte dès les années 1950 mais son potentiel considérable est resté largement inexploité à grande échelle, faute de maturité technologique suffisante. Dans ce contexte de transition énergétique mondiale et d’objectifs de développement durable, l’énergie osmotique suscite un regain d’intérêt au niveau international en raison de ses avantages environnementaux et économiques.

À noter : une étape importante dans le développement de cette énergie a été franchie avec la startup rennaise Sweetch Energy lève 25 millions d’euros pour déployer l’énergie osmotique. Autre fait notable à souligner, la startup est une des premières bénéficiaires du fonds Révolution Environnementale et Solidaire du groupe Crédit Mutuel, ayant engagé en 2023 363 millions d’euros d’investissement dans des projets entrepreneuriaux à fort impact environnemental et sociétal.

Une nouvelle membrane plus efficace et abordable

Lancée en 2015, la société française Sweetch Energy a développé une membrane révolutionnaire, permettant une exploitation osmotique plus rentable. Cette membrane, plus performante et plus abordable que les versions précédentes, contribue à résoudre l’un des principaux problèmes rencontrés dans le domaine de l’exploitation de cette énergie verte. La start-up rennaise compte aujourd’hui une quarantaine d’employés et travaille actuellement sur la mise en place de son premier site pilote à Barcarin, près de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Ce site devrait être opérationnel d’ici début 2024 et pourrait, à terme, produire jusqu’à 500 MW d’électricité, soit l’équivalent de la moitié d’une centrale nucléaire, selon les estimations de Sweetch Energy.

Le soutien de gros partenaires

La jeune entreprise bénéficie du soutien de Bpifrance et s’est associée à EDF Hydro pour développer d’autres sites en France ainsi qu’à l’étranger. Leur objectif : installer au moins 3 GW d’énergie osmotique au cours des dix prochaines années. Les coûts de production sont également un enjeu majeur pour Sweetch Energy. Si le premier site pilote sera inévitablement plus coûteux, l’entreprise mise sur une réduction significative des coûts grâce à une amélioration des performances et à la production en série.

Tous les fonds récoltés soutiendront le progrès des recherches et développements de l’entreprise, l’établissement de ses premières lignes de production industrielle, et la croissance de ses activités à l’échelle internationale, notamment en Europe et en Amérique du Nord.

Structurer une filière osmotique en France et en Europe

Sweetch Energy s’attache également à structurer une véritable industrie autour du déploiement de cette technologie en France et en Europe. Pour cela, la start-up collabore avec des centres techniques spécialisés pour optimiser ses installations et s’allie à des entreprises industrielles afin de fabriquer les membranes et monter ses générateurs. Selon Nicolas Heuzé, cofondateur de Sweetch Energy, il est essentiel pour la France de miser sur cette source d’énergie verte afin de garantir une indépendance énergétique nationale et de préserver son avance technologique. La France possède en effet plusieurs grands estuaires comme celui de la Gironde, le plus vaste d’Europe occidentale.

L’urgence d’agir pour soutenir cette industrie naissante

Mais évidemment, l’enjeu ne se limite pas au territoire français : d’autres pays, notamment les États-Unis, étudient également de près cette énergie verte. Afin de conserver leur avantage concurrentiel et technologique, les acteurs français doivent rapidement accroître leurs efforts et investissements dans ce secteur prometteur. Pour conclure, l’énergie osmotique semble être un pari intéressant pour diversifier les sources d’énergie renouvelable en France et à l’échelle mondiale.

Il est important de souligner que même si les défis technologiques et économiques restent conséquents, l’expérience de Sweetch Energy montre que des avancées significatives sont possibles avec une volonté politique et industrielle forte.

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