Les Beatles auront droit à un biopic en quatre parties signé Sam Mendes : on connaît les acteurs

Harris Dickinson, Paul Mescal, Barry Keoghan et Joseph Quinn incarneront les Fab Four dans cette fresque cinématographique titanesque attendue pour 2028.

Le phénomène Beatles n’a décidément pas dit son dernier mot. Après la sortie remarquée de Now and Then, morceau posthume finalisé grâce à l’intelligence artificielle à partir d’une maquette vocale de John Lennon, le plus mythique des groupes anglais se prépare à faire une entrée en fanfare dans les salles obscures. Quatre biopics, un pour chaque membre des Beatles, verront le jour sous la houlette du réalisateur oscarisé Sam Mendes (American BeautySkyfall).

Le projet, qui suscitait depuis un an une féroce bataille entre les studios, a finalement trouvé preneur : c’est Sony Pictures Entertainment qui en assurera la production et la distribution. Les quatre films, pensés comme un événement global, sortiront simultanément en avril 2028.

Une vision kaléidoscopique de la légende Beatles

Les films raconteront l’ascension fulgurante du groupe depuis ses débuts à Liverpool jusqu’au sommet de la gloire mondiale, en explorant les dynamiques internes du groupe, leurs ambitions personnelles, leurs conflits, et la manière dont chacun a vécu cette aventure hors norme. La particularité du projet réside dans son dispositif narratif : chaque long métrage adoptera le point de vue de l’un des Beatles, offrant ainsi quatre perspectives différentes d’une même légende musicale.

Cette approche, inédite dans le monde des biopics musicaux, est saluée par Paul McCartney et Ringo Starr, ainsi que par les ayants droit de John Lennon et George Harrison. Sam Mendes, épaulé par sa société Neal Street Productions, a obtenu les droits d’exploitation des chansons du groupe et un accès complet aux archives personnelles. Apple Corps Limited, l’organisation fondée par les Beatles en 1968, coproduit également les films, par la voix de son PDG Jeff Jones.

Reste une question cruciale : qui pour incarner ces icônes ?

Après un long processus de casting, la production a tranché en faveur de jeunes acteurs montants, déjà bien installés dans le paysage cinématographique international :

  • Harris Dickinson (The King’s ManBabygirl) prêtera ses traits à John Lennon, entre charisme radical et complexité intime.
Harris Dickinson
Harris Dickinson
  • Paul Mescal, révélé par Aftersun et attendu dans Gladiator 2, sera Paul McCartney, l’éternel mélodiste du groupe.
Paul Mescal
Paul Mescal
  • Barry Keoghan, remarqué dans Les Banshees d’Inisherin, jouera Ringo Starr, le batteur discret au style inimitable.
Barry Keoghan
Barry Keoghan
  • Joseph Quinn, connu pour son rôle d’Eddie Munson dans Stranger Things et prochainement à l’affiche des Quatre Fantastiques, incarnera George Harrison, le « Beatle spirituel ».
Joseph Quinn
Joseph Quinn

Un quatuor audacieux pour un projet cinématographique d’une ampleur rare. Le tournage débutera mi-2025 et s’étendra sur plus d’un an, mobilisant plusieurs équipes en parallèle.

Pour Tony Rothman, PDG de Sony, l’ambition est claire : « Les événements cinématographiques doivent aujourd’hui être des séismes culturels. C’est exactement ce que propose la vision immense et audacieuse de Sam Mendes. »

Défis narratifs : raconter les Beatles sans les figer

En misant sur quatre points de vue distincts, Sam Mendes s’attaque à un défi narratif rare dans le cinéma biographique. Chaque film devra couvrir les mêmes jalons historiques – de la formation du groupe à la séparation – mais en les filtrant à travers la mémoire, les émotions et les biais de perception d’un seul musicien.

Ce choix permet d’éviter la linéarité habituelle des biopics. Là où Bohemian Rhapsody ou Rocketman suivaient un seul protagoniste sur une trajectoire ascendante, Mendes propose une narration éclatée, faite de recoupements, de contradictions, de vérités subjectives. L’effet pourrait rappeler celui du Rashômon d’Akira Kurosawa, où chaque version d’un même événement fait émerger une réalité mouvante.

Autre enjeu : déconstruire le mythe sans le trahir. Les Beatles ont longtemps été perçus comme une entité fusionnelle. Cette tétralogie devra montrer comment chacun, derrière le collectif, portait ses aspirations, ses blessures, ses conflits internes. Le format offre ainsi la possibilité d’aller au plus près des sensibilités individuelles : la quête spirituelle de George, la tension entre idéalisme et provocation chez John, l’ambition mélodique de Paul, le détachement presque philosophique de Ringo.

Enfin, le projet interroge la mémoire et la légitimité de la parole. Si McCartney et Starr peuvent encore témoigner de leur propre histoire, les voix de Lennon et Harrison ne peuvent l’être que par fragments, reconstituées à partir de lettres, d’interviews, de souvenirs rapportés. Le biopic devient alors une forme de fiction documentée, qui accepte les zones grises et les silences.