L’église Saint-Julien fait l’objet d’un classement aux monuments historiques depuis le mois de juin 2007. Elle est un édifice moderne, construit avec plus de 1250 m3 de béton armé, 9 tonnes d’acier et 4500 vitraux. Édifiée en 1953, l’église remplace une plus ancienne, détruite lors des bombardements du 7 juillet 1944 et une beaucoup plus récente, appelée par les Caennais, le « Tonneau ».
Célèbre en son temps, Grand prix de Rome, Henry Bernard en fut son architecte. Connu pour la reconstruction de l’université de la ville de Caen, il fit de son vaisseau un monument unique en son genre. La surprise fut en effet de taille pour les Caennais. Dessinée en mandorle (amande), la bâtisse n’a pas de clocher et le béton est partout.
Enchâssée au milieu des maisons, Saint-Julien est à découvrir de l’intérieur. En y pénétrant, le visiteur est saisi par le jeu des lumières. Ce ne sont pas moins de 4500 vitraux qui illuminent l’édifice. On doit ce miracle à Jean Edelmann, maître verrier parisien, qui joua avec 50 teintes différentes.
Si les couleurs créent une symphonie lumineuse, rien de tel pour l’agencement. Le mobilier est sobre, délibérément sobre. Le maître autel est en béton et en marbre, les bancs en bois et béton et l’autel du saint-sacrement surmontée d’une simple flèche de verre de 3 mètres de haut. En revanche, pas une seule œuvre d’art – eu égard au sacro-saint principe qu’une église n’est pas un musée… Pour tout dire, les stations du chemin de croix sont même évoquées par de simples croix…
L’église sera consacrée en 1959 et finalement acceptée par les fidèles et les étudiants après sa réception définitive en 1953. Elle est surtout jugée pratique. Outre son maître-autel visible de tous, les salles de catéchisme, le presbytère et la sacristie sont accessibles par tous. Bien avant Vatican II, Henry Bernard avait devancé les tenants de la Réforme…
Eglise Saint-Julien, visite possible uniquement le dimanche après la messe. Sur réservation au 02 31 85 44 53.
Photo : Christian Guibout