Avec ses imposants remparts qui ceinturent la cité depuis l’époque médiévale, on dit de Guérande qu’elle est la « Carcassonne de l’Ouest ». Ses richesses, déjà sublimées par des écrivains célèbres (Alphonse Daudet ou Émile Zola), sont issues principalement de ses marais salants et de sa récolte artisanale de sel, de son patrimoine bâti et de ses côtes sauvages, notamment la Côte D’Amour.
La partie urbaine de Guérande occupe le sommet d’un coteau qui domine un territoire presque entièrement entouré d’eau, salée ou douce, une presqu’île entre terre et mer…
L’architecture de caractère
Derrière la ceinture de pierre, les toits d’ardoise des logis anciens et les maisons à colombages avec ses pans de bois et ses lucarnes ornées certifient que Guérande est bien une ville d’art et d’histoire celte, sans oublier les villas balnéaires de la Belle époque. La magnifique muraille enlace la ville sur 1,4 km et quatre portes de caractère permettent d’y pénétrer et de parcourir les ruelles tortueuses : la porte Vannetaise, la porte Bizienne, la porte de Saillé et la porte St-Michel, entrée principale qui abrite un musée.
Deux bâtiments sont les dignes représentants de cette architecture de caractère : le manoir du Tricot qui date de la fin du Moyen Âge. Il était le siège des douanes à la fin du XIXe siècle et depuis 1909, il abrite les bureaux de La Société Générale ; et le manoir de la Prévôté qui atteste d’une prévôté à Guérande dès 1295.
Quant à la collégiale Saint-Aubin, située au cœur de la cité, elle est aujourd’hui l’église paroissiale : il s’agit d’une construction de style gothique flamboyant breton qui joue l’originalité avec sa chaire extérieure, desservie par un escalier à vis.
Les marais salants
Les Romains récoltent déjà le sel à Guérande. Les Gallo-Romains connaissaient très bien cette forme d’exploitation et les marais salants deviennent la règle en matière de production. Au Moyen-Âge, le texte Les Miracles de Saint-Aubin évoque la prospérité de la ville liée au sel.
Au XVe siècle, durant l’âge d’or, 269 vaisseaux exportent le sel et le vin sur de longues distances. Guérande est un point de passage obligé pour les routes commerciales qui relient les Flandres, l’Angleterre, l’Espagne et l’intérieur du continent, par la Loire. La ville fait fortune et devient célèbre. Le commerce du sel de Guérande souffre à la fin au XVI e siècle, en raison de la concurrence croissante des salines de Brouage en Charente-Maritime et des ports espagnols (Almería ; Motril ; Malaga ; Tarifa ; Séville et de la baie de Cadix, etc.).
Quasiment à l’abandon dans les années 1970, une reprise des activités de l’exploitation des marais salants de Guérande s’amorce à la suite d’une prise de conscience. La relance vient du tourisme et du retour de la récolte artisanale de sel. En 1989, le groupement des producteurs de sel forme une coopérative agricole à laquelle la plupart des paludiers adhèrent. La coopérative obtient le « label rouge » en 1991 et l’inscription des marais salants de Guérande dans « les Sites Remarquables du Goût » en 1995. Aujourd’hui, les producteurs indépendants de Guérande récoltent 10 000 tonnes de sel par an. Le produit de qualité, appelé « la fleur de sel de Guérande » cueillie à la surface du marais et composée de fins cristaux de couleur blanche, est récolté manuellement et fortement apprécié pour son goût et sa richesse en magnésium et oligo-éléments.
Le vaste quadrillage des marais salants est aussi un spectacle pour les touristes. Au lever et au coucher du soleil, les bassins sont étincelants et arborent d’incroyables nuances de couleurs : argent, bleu, vert et rose. Les petites pyramides blanches de sel, façonnées par les paludiers, sont les témoins et les passeurs d’un savoir-faire ancestral. Les marées, le soleil et le vent sont les meilleurs alliés de leur travail…
Les paysages
Bien que l’espace soit protégé, les amoureux et les curieux de la nature apprécieront aussi les escapades à pied ou à vélo. Il est conseillé pour les piétons de s’engager sur les sentiers de la Côte Sauvage, le célèbre GR 34 de la presqu’île guérandaise. Il s’agit d’une frange rocheuse du littoral qui s’étend sur le territoire des communes du Croisic, de Batz-sur-Mer et du Pouliguen en Loire Atlantique. Ces paysages sont très appréciés parce qu’ils ont la particularité d’être changeants en fonction de la météo et des marées. Il est aussi possible depuis le sentier, de descendre dans les différentes criques et de découvrir les 23 grottes de la côte, dont la plus connue est la grotte des Korrigans.
Quant aux cyclistes, ils trouveront leur bonheur en empruntant la piste cyclable de la côte sauvage du Pouliguen qui s’étend de la pointe de Penchâteau à la Baie du Scall ; ils y découvriront une vue panoramique à couper le souffle ! Le patrimoine naturel est remarquable avec ses habitats naturels, sa flore et ses oiseaux : la côte sauvage du Pouliguen a été reconnu d’intérêt européen en 2008 par le classement en site Natura 2000
La Côte D’Amour
Elle s’étend à l’est de Saint-Nazaire jusqu’au joli village côtier de Piriac-sur-Mer, situé au nord de Guérande. Elle offre un visage plus breton avec sa succession de petits ports de pêche comme Le Pouliguen, Le Croisic, La Turballe et Piriac-sur-Mer ; ils séduiront les visiteurs par leur charme. Tout autant que les étendues plus sauvages comme le parc naturel de Brière à l’intérieur des terres, deuxième plus grand marais de France sillonné par des canaux à perte de vue qui s’étend sur 56 500 hectares. Le cœur de ce territoire abrite de vastes zones humides ceinturées par des structures bocagères plus ou moins denses.
À moins de 6 km de Guérande, la Baule est l’une des plus belles baies du monde. Elle doit sa renommée à sa plage, l’une des plus longues d’Europe. Elle s’étend de Pornichet au Pouliguen sur 9 km. Outre ses villas historiques, on y trouve des hôtels prestigieux.Les ports qui encadrent la Baule témoignent de la vocation nautique de la station. La baie est idéale pour s’initier aux joies des sports de glisse et de voile : du dériveur, Le kitesurf, le surf et le Stand-Up Paddle, etc. Au-delà du front de mer, le décor change et des villas se cachent dans la pinède. Avec leurs frises de mosaïque, elles retracent différentes époques du style balnéaire…
Reconnaissance des lieux
D’illustres écrivains ont décrit et immortalisé le charme de Guérande et de ses alentours : après un séjour passé à Batz en 1876, Émile Zola (1840-1902) a pris Guérande et ses marais salants comme décor pour sa nouvelle Les coquillages de Monsieur Chabre ; Honoré de Balzac (1799-1850) écrit Béatrix en 1839, après un séjour à Guérande et une partie de l’action du roman s’y déroule ; quant au poète Guillaume Apollinaire (1880-1918), il a séjourné à la Baule en 1913 dans une villa 27 avenue de Chateaubriand.
Tant de personnalités qui ont immortalisé la richesse de Guérande et continue, par leurs mots et leur passage la-bas, de la faire vivre.
