Dans les campagnes mexicaines, c’est au sortir de l’enfance que l’on commence à travailler. Ces jeunes, comme leurs ancêtres, sont pris dans un combat quotidien pour survivre. Histoire d’une pauvreté dont on hérite. De génération en génération.
Cette œuvre, humaniste dans sa totalité, est un joli regard sur ces enfants étrangers qui n’ont d’avenir que dans le fait d’avoir un travail. Et cela, le documentaire l’explique d’une bien jolie façon – sans pathos, sans misérabilisme. Tout en douceur, la réalité est montrée, exposée, délivrée.
La façon dont il se raconte est totalement subtile : aucun commentaire ne vient parasiter l’image et la sensation. Seul le sentiment vibre comme pour mieux toucher sa cible : le cœur du spectateur.
On a, d’un côté, ces victimes qui s’exposent, tels des martyrs qui n’ont pas d’autres choix pour survivre que de vivres de labeurs à la place d’apprentissage. De l’autre, en parallèle, est montrée cette vie, cette énergie à rester joyeux et vivant malgré tout. Et c’est bien cela qui donne une envergure poétique à ce film, une poésie parfois indignée, parfois émouvante, mais toujours d’une justesse inébranlable.
Et quand l’œuvre se déroule dans cet esprit là, on touche au sublime. Chaque moment est une jubilation, une farandole, une roulade et surtout une jouissance.
Le tout se faisant dans une simplicité noble, délicate, enivrante. Une ode, un hommage.
Et comme d’un point de vue technique on est aussi dans le limpide…
Lao Tseu disait que l’enseignement suprême se fait dans le silence, ici ce n’est plus la parole qui le démontre, mais l’image.
Un film totalement solaire qui, s’il ne confine pas au chef d’œuvre, s’avère tout de même utile, indispensable et radieux.
Oui, oui, oui et oui !